Sport
Des dizaines de Nigérians sont parvenus à entrer illégalement en Russie grâce au système de « visa supporter » mis en place pour la Coupe du Monde. Sur place, les boulots promis par les passeurs n’existaient pas. Beaucoup n’ont même pas de billets retour et sont coincés à Moscou.
Certains ont dormi la nuit dernière sur le trottoir, devant l’ambassade du Nigeria à Moscou, qui reste désespérément aux abonnés absents. Des dizaines de Nigérians, peut-être des centaines, se sont fait avoir par la mafia des passeurs de leur pays. On leur a fait miroiter des petits boulots, voire des carrières de footballeurs, en Russie. Les passeurs ont utilisé le système des fans ID, les visas temporaires mis en place par Moscou pour la Coupe du monde de foot, pour acheminer les malheureux en Russie.
À Lagos, Ismail Olamilekan, 21 ans, et son frère Sodiq, 25 ans, ont payé 250 000 nairas (600 €) chacun à un homme pour leur obtenir le fameux Fan ID. « L’homme nous a dit qu’avec le Fan ID, nous pourrions trouver un emploi et rester ici », raconte Ismaïl dans la chambre d’une auberge de la banlieue de Moscou, où un Russe musulman leur a offert l’asile. « Mais quand nous sommes arrivés ici, nous avons découvert que c’était une fraude, qu’il venait de recueillir l’argent et nous a menti. »
Mystère sur les FansID
Les laissez-passer plastifiés émis par le gouvernement russe permettent aux supporters étrangers d’entrer dans le pays sans visa pendant la Coupe du Monde, mais ils expirent dès la fin juillet. Ils sont délivrés gratuitement à ceux qui ont acheté des billets pour les matchs de la Coupe du monde. Le mystère demeure sur la manière dont les passeurs ont pu obtenir ces Fan ID. Peut-être en achetant des billets et en les revendant ensuite.
Les frères Olamilekan ont dépensé environ 1 000 € chacun pour leur billet d’avion pour Moscou, en plus de ce qu’ils ont payé pour le Fan ID. « Au Nigeria, je joue au football, on m’a dit que si je commençais à travailler, je pourrais aussi commencer une carrière de football en Russie », explique Ismail Olamilekan.
Au moins, les deux frères ont un billet de retour pour le Nigeria pour le 22 juillet. Pour d’autres, c’est la galère totale. Leurs billets d’avion de retour ont été annulés par les agences de voyages fictives qui les avaient réservées.
La mésaventure arrive même à de vrais supporters nigérians. Un groupe d’une douzaine d’entre eux dort à l’aéroport Vnukovo de Moscou depuis des jours. Ils sont bloqués car des agents escrocs, qui avaient réservé les vols de retour, les ont annulés pour obtenir un remboursement. « Nous avons dormi par terre comme des imbéciles, nous n’avons nulle part où aller, a déclaré Alonge Ademola, 35 ans, marchand de ciment de Lagos. Nous voulons vraiment retourner dans notre pays, nous avons pleuré, nous avons pleuré, mais toujours pas de solution. »
Les frères Olamilekan attendent quant à eux d’embarquer sur les vols de retour qu’ils ont achetés avec de l’argent emprunté par leurs parents. « Nous n’avons d’autre choix que de retourner chez nous et de travailler pour payer les dettes de nos parents », dit Ismail. « Je leur ai parlé hier soir, ils m’ont demandé si nous avions un travail et si nous vivions bien et j’ai décidé de leur dire oui, je n’aime pas mentir à mes parents. »
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Ils nous font confiance
Les frères Olamilekan devant l'hôtel où ils ont trouvé refuge en attendant de pouvoir rentrer au Nigeria. | AFP