Atama Tabe : « les frontières de la RDC sont protégées de manières déficitaires »

Longues de 10 000 km, les frontières de la RDC sont protégées de manière déficitaire au point de faire dire à certains blagueurs que la sécurité de la RDC est garantie par Dieu. Ces déclarations sont du ministre de la Défense nationale, anciens combattants et insertion, Crispin Atama Tabe à l’occasion de la tenue du colloque international organisé par le Collège de hautes études de stratégies et défense (CHESD) sur la gestion des frontières.

Axé sur la problématique de la gestion des frontières est au menu d’un colloque international ouvert le jeudi 19 juillet à Kinshasa dans l’amphithéâtre du Collège de hautes études de stratégies et défense (CHESD).

Pour le ministre de la Défense, la gestion des frontières est un sujet de très haute importance pour tous les pays du monde confrontés aux nouveaux phénomènes engendrés par la modernisation, notamment la RDC dont les frontières sont souvent violées. Crispin Atama Tabe a précisé que la RDC gère des frontières partagées de manière déficitaire, longues de 10.292 Km et communes avec neuf pays voisins ainsi qu’un littoral de 42 Km sur l’océan Atlantique.

La gestion de ces frontières, a dit le ministre, suscite des conflits à certains endroits. Une situation qui a conduit le chef de l’État à créer une commission permanente de démarcation des frontières de la RDC. La commission dont les travaux portent déjà des fruits, notamment aux frontières avec le Rwanda et l’Ouganda, travaille avec les neuf pays voisins de la RDC.

Il a rappelé, à cet effet, que les frontières africaines remontent à la conférence de Berlin de 1885 et qu’à l’époque des indépendances, les pays africains ont adhéré aux différentes délimitations des frontières qui sont généralement acceptées par la quasi-totalité des africains malgré quelques contestations.

LES FRONTIÈRES CONSTITUENT LA RÉAFFIRMATION DES ÉTATS

Selon le Pr Michel Foucher de nationalité française, les frontières constituent la réaffirmation des États ou les marques symboliques pour définir un État. « C’est une question de droit, un fait nécessaire dans la mesure où tous ont besoin de limite au dedans comme au dehors. Les frontières constituent aussi des voies de vente ou d’achat des produits divers. C’est aussi des voies de ressources, allusion faite à la douane », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le Pr Cyrille Musila de l’UNIKIN a développé la problématique de la sécurité en Afrique, soulignant que les frontières sont d’une réelle sensibilité qui conduit parfois à des luttes armées. En Afrique ou en Asie, ce problème se pose avec acuité. Il a, à cet effet, cité l’érection des murs, l’installation des fils barbelés et les dangers dans les espaces transfrontaliers où des malfaiteurs de tout genre se retirent après leurs forfaits.

Pour sa part, le chef de l’état-major général des FARDC, le lieutenant général Célestin Mbala Munsense a mis en exergue l’importance de ce colloque qui, non seulement conduira à saisir la profondeur de ce que sont les frontières sûres, mais permettra aussi aux apprenants à élargir leurs connaissances en la matière.

Auparavant, le général de brigade Lukwikila avait rappelé que le CHESD fonctionne grâce à la collaboration française, soulignant que la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) accorde une réelle importance au CHESD. Cette troisième session connait la participation des officiers généraux et supérieurs venus de la République du Congo et de la République Centrafricaine.