Politique
La Nouvelle Génération pour l’Emergence du Congo, NOGEC, a soutenu cette thèse dans sa déclaration rendue publique jeudi 26 juillet 2018. Ce regroupement politique que dirige Me Constant Mutamba souligne que Jean-Pierre Bemba, investi par son parti (MLC) comme candidat à la présidentielle, est juridiquement « inéligible ».
La NOGEC n’opine pas vaille que vaille, mais elle s’appuie sur l’arsenal juridique, tant international que congolais notamment, la Constitution et la loi électorale congolaise. Cette dernière qui, dans son article 10 pt. 3, frappe d’inéligibilité les personnes condamnées par une décision judiciaire irrévocable pour viol, exploitation illégale des ressources naturelles, corruption, etc. Pour ce regroupement membre du Front Commun pour le Congo (FCC), le caractère inéligible de Bemba s’y retrouve par le fait qu’il a été condamné à un an de prison et trois cent mille euros d’amende par la CPI dans une décision prononcée par la Chambre d’appel qui a statué en dernier ressort.
Pour limiter toute incohérence avec la sacralité du droit pénal, cette plateforme précise, par ricochet, que cette infraction [corruption de quatorze témoins] commise par le président du MLC, bien qu’imputée, ici par la CPI, est considérée, à juste titre, comme faisant partie de l’arsenal juridique interne parce qu’elle est prévue et punie par un texte international (statut de Rome) régulièrement « ratifié » par la RDC et ce, conformément à l’article 215 de la Constitution qui, lit-on, consacre le système moniste avec la primauté du droit sur le droit interne.
Pour mieux saisir, de bout en bout, la quintessence de cette thèse née des entrailles intelligibles de la NOGEC, veuillez lire l’intégralité de cette déclaration signée par son président, Constant Mutamba.
DECLARATION POLITIQUE
Pour le Regroupement politique NOGEC, le Sénateur JP BEMBA est juridiquement inéligible.
La Nouvelle Génération pour l’Emergence du Congo, NOGEC analyse avec minutie l’étendue de la problématique d’éligibilité de certaines personnalités présidentielles en République Démocratique du Congo, en l’occurrence le Sénateur JP BEMBA qui a, lors de sa dernière sortie médiatique à Bruxelles, annoncé son ambition de briguer la magistrature suprême.
NOGEC note que l’article 72 de la constitution du 18 février 2006 fixe les conditions cumulatives d’éligibilité à la présidence de la République, à savoir :
S’agissant de la dernière condition, l’article 10 pt. 3 de la loi électorale frappe d’inéligibilité les personnes condamnées par une décision judiciaire irrévocable pour viol, exploitation illégale des ressources naturelles, corruption, détournement des deniers publics, etc.
Il ressort de l’analyse de cet article deux exigences légales fondamentales :
Pour la 1ère exigence, le législateur électoral ne limite pas la question aux seules juridictions internes. Il peut donc s’agir d’une juridiction pénale internationale dument reconnue par l’Etat congolais, conformément aux articles 213, 214, 215 de la Constitution. Tel est le cas du statut de Rome régulièrement ratifié par l’Etat congolais. D’où la compétence de la Cour Pénale Internationale sur les ressortissants congolais.
S’agissant de la seconde exigence, conséquence logique de la première, l’infraction peut ou ne pas être prévue par le droit pénal interne (RDC). Il suffit qu’elle soit prévue et punie par un texte international régulièrement ratifié par la RDC, pour qu’elle soit considéré à juste titre, comme faisant partie de l’arsenal juridique interne, en vertu de l’article 215 de la Constitution du 18 février 2006 qui consacre le système moniste avec la primauté du droit international sur le droit interne. Voilà qui rend inopérant le principe de la territorialité des infractions en droit congolais.
Tel le cas de l’infraction de subornation de témoins (corruption) pour laquelle JP Bemba a été condamné par la Chambre de première instance de la Cour Pénale Internationale, le 27 mars 2017, à 1 an de prison et 300.000 euros d’amende. La cour a estimé que le condamné avait corrompu 14 témoins afin qu’ils témoignent à décharge.
Concernant la nature de cette décision de condamnation, NOGEC rappelle que celle-ci a été prononcée par la Chambre d’appel de la CPI, ayant statué en dernier ressort. Ce qui rend cette décision judiciaire irrévocable, car revêtue de la force des choses jugées (susceptible d’aucune voie de recours). Le principe du double degré de juridiction étant par conséquent inopérant.
Appelé à présenter des arguments supplémentaires devant la chambre de première instance II de la CPI, requis 5 ans de prison et une amende conséquente contre JP Bemba.
Après ces suppléments d’arguments, il reviendra à la Chambre de première instance, qui a déjà rendu sa décision irrévocable, de déterminer la peine appropriée contre le condamné et ses complices.
Voilà qui justifie la position de l’Avocat du Sénateur BEMBA, Me Melinda A. Taylor qui a plutôt plaidé en faveur de l’atténuation de sa condamnation, celle-ci étant déjà prononcée en dernier ressort.
NOGEC rappelle que la ratio legis de l’article 10 pt. 3 de la loi électorale consiste à moraliser l’espace politique congolais, en évitant que des violeurs, des tueurs, des détourneurs, des corrupteurs, n’accèdent aux plus hautes fonctions de l’Etat.
NOGEC invite le Sénateur JP BEMBA à se conformer aux lois de la République et au besoin, à soutenir le candidat qui sera présenté par le FCC.
Kinshasa, le 26 juillet 2018
Me Constant MUTAMBA TUNGUNGA
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique Spéculation autour du rôle de Maman Marthe : « Elle incarne la vision prophétique du parti, UDPS, devant guidé l’action politique du Président de la République. » ( Lisanga Bonganga)
19.04.2024, 15 commentairesSociété Justice : l'ancien vice-ministre des Hydrocarbures condamné à 20 ans de prison
17.04.2024, 14 commentairesPolitique Noël Tshiani Muadiamvita : ‘‘La Constitution actuelle empêche la RDC d’aller vite vers le développement’’
19.04.2024, 13 commentairesEconomie Acquisition de concession arable à Brazza par le Rwanda : une arme de destruction économique aux portes de Kinshasa (Analyse d'André-Alain Atundu)
18.04.2024, 11 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance