Société
Le procès Kamwena Nsapu branche Kinshasa vient de franchir une étape déterminante. Le président du tribunal militaire de garnison Kinshasa Gombe a annoncé, à l’audience d’hier mardi 7 août, la fin de l’analyse des relevés téléphoniques. Ce, tout en promettant le début, dès l’instruction prochaine, de la phase de projection des vidéos d’audience des prévenus.
Il y a de quoi admettre que cette étape de l’analyse des données téléphoniques des prévenus qui vient de s’achever avait valu la peine. Ce, en ce sens qu’il a considérablement contribué à la manifestation de la vérité, en éclairant le Tribunal et les parties tant en ce qui concerne la localisation géographique des prévenus durant la période des attaques que par rapport aux liens téléphoniques entretenus par ces derniers.
Les données projetées à l’écran par les experts des compagnies de télécommunication durant cette partie de l’instruction ont fait état d’abondants liens téléphoniques entre les prévenus. Ce qui a donné lieu à des débats houleux entre les parties. Des avocats de la défense ont saisi la moindre occasion pour dénoncer ce qu’ils qualifiaient des incohérences contenues dans ces documents.
MINISTRE PUBLIC ET PARTIES CIVILES SATISFAITS
"L’instruction à l’audience se poursuit. Dans la première étape, nous étions focalisés sur l’analyse des procès verbaux. La quasi totalité d’avocats de la défense avait rejeté ces PV. C’est ainsi que nous avons formulé la requête à l’endroit du tribunal en vue d’une réquisition des relevés d’appels des prévenus. C’est donc cette deuxième étape de l’instruction que nous venons de finir", a précisé l’organe accusateur.
Les avis quant à l’incidence de ces relevés téléphoniques dans cette affaire divergent. Si le ministère public et les parties civiles estiment qu’ils ont eu le mérite de charger davantage un bon nombre de prévenus, la défense elle continue à n’y voir que le fruit d’un montage de l’organe de la loi. Des propos que plus d’un analyste se refusent à cautionner. Ils voient mal que des entreprises internationales comme Vodacom, Airtel, Orange et Africell puissent produire des données fallacieuses.
"Nous avons été amplement satisfaits. Car, beaucoup des zones d’ombres sont évacuées jusque là. On a vu que des personnes qui déclaraient ne pas se connaître, s’appelaient des centaines de fois. Là, le tribunal vient de nous promettre la projection des vidéos d’audition. Nous attendons cela afin que ceux qui ont encore des doutes sur le caractère délinquant de ces prévenus puissent être fixés une bonne fois pour toutes", a indiqué le bâtonnier Ambroise Kamukuny.
"Je dois affirmer que cette phase d’analyse des relevés téléphoniques a été suffisamment diseuse. Certains prévenus qui ont fait preuve d’honnêteté en reconnaissant leurs numéros de téléphone et leurs appels. D’autres, par contre, ont avancé des arguments comme quoi, ces données ont été montées de toutes pièces. Vous aurez constaté que les appels qui ont fait l’objet des débats ont été effectués avant que les prévenus soient arrêtés", a déclaré le lieutenant-colonel Alpha Limbaya.
SIX PRÉVENUS DÉCLARÉS NON CONCERNÉS
Six des trente-six prévenus impliqués dans ce procès ont été déclarés non concernés par les relevés téléphoniques par le président du tribunal. Il s’agit de Bea Tshilenge Gecko, Tshimbombo Lukuila Simon, Dikubakuba Don de Dieu, Lumenga Lugeni, Kasonga Djibril et Ngandu Panuku Pascal.
"Que ces prévenus soient déclarés non concernés est la preuve que nous n’avons rien inventé. Mais cela ne signifie pas qu’ils sont complètement innocents. Car il faudra aussi tenir compte des déclarations contenues dans les procès verbaux", a réagi le Ministère public.
Bien avant la clôture de l’analyse des relevés d’appel, les participants à cette audience foraine ont eu droit à un débat houleux entre le ministère public et les avocats des prévenus Mukengeshayi d’un côté et, de l’autre, avec ceux du prévenu Pascal et Kalala Calvin. Ces juristes s’étonnent que les numéros de téléphone de leurs clients puissent continuer à émettre des appels au-delà de la date de leur arrestation.
"Le ministère public estime que mon client aurait donné les ordres par téléphone à partir de Kananga au prévenu Mputu Ali, le 15 août 2017, lui demandant de décapiter le chef de l’Etat Joseph Kabila. C’est curieux de constater qu’en cette date, il était déjà aux arrêts, son téléphone entre les mains des agents de l’ordre. Comment pouvait-il continuer à téléphoner dans cette situation", s’est interrogé Me Christian Sutieya.
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