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L'ex-patron de la puissante fédération de football brésilienne, José Maria Marin, a été condamné mercredi à quatre ans de détention, devenant le premier grand patron du ballon rond à être envoyé derrière les barreaux par la justice américaine dans le scandale du "Fifagate".
José Maria Marin, 86 ans, avait été déclaré coupable en décembre dernier de six chefs d'inculpation, pour participation à la corruption de la fédération, fraude bancaire et blanchiment d'argent, au terme d'un procès-fleuve à New York sur la corruption au sein de la puissante instance de direction du football mondial.
M. Marin "aurait pu et dû dire non au lieu de tendre la main et d'entrer dans le jeu" de la corruption qui minait les responsables du football d'Amérique latine, a déclaré la juge fédérale de Manhattan Pamela Chen en annonçant sa sentence. Il "__dit aimer le sport, mais lui et ses co-conspirateurs étaient le cancer du sport qu'il dit aimer", a ajouté la juge qui a présidé au dossier Fifa.
L'accusation avait requis contre lui 10 ans de prison, tandis que la défense voulait limiter la peine à 13 mois de détention, vu son âge et sa santé fragile.
Des témoins avaient affirmé lors du procès que M. Marin et son numéro deux, Marco Polo del Nero, avaient touché à eux deux quelque 6,55 millions de dollars de pots-de-vin, versés par des sociétés de marketing sportif en échange de l'octroi des droits de diffusion télé et de promotion de grands tournois de football sud-américains.
Il n'a pas demandé pardon à l'audience, ni exprimé de remords. Mais il a lu une lettre, assurant qu'il ne savait pas au moment des faits que ce qu'il faisait été répréhensible. Evoquant son épouse de presque 60 ans devant la juge, il a éclaté en sanglots : "Je peux mourir en prison [...] L'héritage de ma femme et de ma famille, ne leur enlevez pas les moyens de survivre !"
Plus de 200 millions de dollars en pots-de-vin
Le procès a couronné des années d'enquête internationale par la police fédérale (FBI) et les services fiscaux américains, partis sur la trace de la Fifa en 2010, après l'attribution du Mondial-2022 au Qatar au détriment de la candidature américaine.
L'enquête avait été révélée au grand jour en mai 2015, avec l'arrestation à Zurich de M. Marin et d'autres responsables du football, en marge du congrès de la Fifa. Si elle a provoqué la démission de l'ex-président de la Fédération internationale Sepp Blatter, la question de la corruption autour des juteux droits télévisés continue d'ébranler les grands du football.
Jose Maria Marin avait été extradé aux États-Unis, où il était accusé d'avoir reçu plusieurs millions de dollars en pots-de-vin. L'ancien chef de la Confederação Brasileira de Futebol (CBF) a déjà passé 13 mois en détention.
M. Marin a été parmi les premiers à être jugé pour ce que les procureurs américains ont décrit comme un système tentaculaire de versements de plus de 200 millions de dollars en pots-de-vin et autres dessous-de-table en échange des droits de commercialisation et de diffusion de matches de football.
Il a aussi été condamné à payer 1,2 million de dollars d'amende et à rembourser les 3,3 millions de dollars de pots-de-vin qu'il a perçus.
Au total, la justice américaine a inculpé 42 responsables du football mondial, essentiellement des Sud-Américains, mais aussi des Américains comme Chuck Blazer, témoin-clé du FBI décédé en juillet 2017.
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José Maria Marin a été déclaré coupable de six chefs d’inculpation pour participation à la corruption de la fédération, fraude bancaire et blanchiment d’argent. (© Archives AP)