Economie
C’est devant le directeur du cabinet du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Finances, le professeur Kabuya, des sommités du monde universitaire, des membres de la Société civile et des partenaires au Développement que l’on a procédé hier, au Salon Congo du Grand hôtel Kinshasa, à la présentation du Rapport de Suivi de la situation économique et financière pour la République démocratique du Congo, établi par la Banque mondiale.
Dans son discours de circonstance, Eustache Ouayoro, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la République démocratique du Congo a expliqué à l’auditoire le pourquoi de « cet important outil de la Banque mondiale sur le suivi régulier de l’évolution économique préparé par le Département de la réduction de la pauvreté et gestion économique (PREM) et qui fournit une analyse globale des développements macroéconomiques récents d’un pays, identifié les perspectives ainsi que l’agenda de réformes économiques et de politiques publiques à moyen terme ».
Il permet donc aux personnes intéressées, aux membres de la Société civile, aux universitaires et au-delà des cercles universitaires de se faire une idée exacte de l’évolution économique et financier du pays et permet des ouvertures, des passerelles pour un dialogue et un enrichissement réciproque. Par cette première édition, la République démocratique du Congo vient rejoindre d’autres pays de l’Afrique de l’Est dont le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda etc.
« Cette première édition, dira Eustache Ouayoro, est le fruit d’un travail qui a porté sur l’année 2012 et une partie de l’année 2013 et qui met en exergue les succès obtenus dans la mise en œuvre des politiques prudentes en faveur de la stabilité macroéconomiques et de l’impérieuse nécessite de consolider les acquis de cette stabilité ».
Mais des défis majeurs doivent être surmontés pour accéder la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Pour Eustache Ouayoro, il faudra, une croissance économique forte, à deux chiffres sur au moins deux décennies, qui crée des emplois et réduit la pauvreté de manière significative. Le rapport souligne trois priorités principales à cet effet, à savoir : (i) éliminer les obstacles qui entravent la croissance économique et qui ont été identifiées dans les travaux antérieurs ; (ii) consolider la stabilité macroéconomique en vue de maintenir des taux de croissance plus élevés et réduire, sensiblement la pauvreté et (iii) renforcer la résistance de l’économie face aux chocs tant endogènes et exogènes.
Convaincu que le gouvernement s’est engagé sur la bonne voie, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RD Congo a salué l’adhésion de la RD Congo à l’OHADA, la récente adoption par le Parlement de la Convention de New York et la mise en place du guichet unique intégral.
Mais pour lui, une bonne gouvernance des ressources extractives est une nécessité et pourra permettre d’accroître les ressources financières dont le pays a grandement besoin pour financer son développement. Sans oublier que pour faire de la RDC un pays émergent il faudra disposer de ressources humaines de qualité. D’où la place de choix qui a été accordé dans ce rapport « au secteur de l’enseignement primaire qui contribue à l’accumulation de capital humain, indispensable pour promouvoir une croissance durable et le développement »
Après le discours du directeur des opérations, a suivi l’intervention du directeur sectoriel de la Banque mondiale qui est revenu sur cette présentation du rapport « qui est une grande première en RD Congo. Un événement qui marque un changement d’approche, un rapport qui porte le débat vers un public assez large ». Voila pourquoi la Banque mondiale a invité la Société civile à s’informer. Car une Société civile mieux informée est capable de demander des comptes au gouvernement.
Mais au-delà de la situation macroéconomique, une attention particulière a été consacrée au secteur de l’éducation. Ceci compte tenu des coûts exorbitants de l’éducation sur les ménages alors qu’au final les résultats tant au niveau du primaire que du secondaire ne sont pas satisfaisants. Coût qui exclut de la formation les enfants des familles pauvres. Or la quantité et la qualité du capital humain comptera pour beaucoup pour le futur dans la gestion du pays.
Raison de plus pour le gouvernement de prendre en compte ces différents aspects et voir dans quelle mesure il pourrait apporter des correctifs allant dans le sens de l’amélioration.
Des chiffres qui rassurent
Si Emmanuel Pinto Moreira, économiste en chef de la Banque mondiale et son équipe ont salué la bonne performance de l’économie congolaise, la forte croissance économique, la stabilité des prix, la baisse du taux directeur, la stabilité du taux de change, l’amélioration des réserves en devises etc., beaucoup reste cependant à faire. D’où des recommandations pertinentes ont été faites dans le sens de la diversification de l’économie, de l’augmentation du stock et de la qualité du capital humain et enfin du vrai rôle du secteur minier dans la perspective du développement soutenu de la RDC.
Des interrogations justifiées
Après cette présentation, certains invités ont pris la parole pour des questions appropriées. A savoir : peut-on valablement espérer un développement quand 80 % du PIB va à l’export ? On veut faire de la RDC un pays émergent à l’horizon 2030. Avec quelle économie ? Une économie de rente ? Peut-on passer à une économie productive, condition importante pour l’émergence d’ici 2030 en moins de 17 ans ? Le volet formation n’a pas été oublié. Si 15 % à peine des enfants sortant du primaire savent lire un texte. Ne doit-on pas déjà se pencher sur cet aspect etc. Pour terminer, il a été reconnu qu’on vient d’ouvrir le débat. Si la RDC veut aller à l’émergence, il faut qu’il y ait un engagement et poursuivre le débat. La balle est dans le camp des universitaires, des Cercles de réflexion, de la Société civile pour un enrichissement de ce document de départ.
Après les échanges fructueux, le directeur des opérations de la Banque mondiale a remis un exemplaire du rapport au directeur de cabinet du ministre délégué près du Premier ministre chargé des Finances.
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