Santé
La situation de la maladie de "Konzo" continue à faire couler beaucoup d’encres à Kahemba, un des territoires de la province du Kwango, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Le problème de la prise en charge des malades demeure aussi une épine dans les roues.
« C’est depuis plus de cinq ans que la situation de cette maladie de "Konzo" sévit dans ce territoire de Kahemba. Plus de 200 personnes sont attaquées. La plupart sont des enfants dont l’âge varie entre cinq et plus de 15 ans. Le "Konzo" attaque les membres inférieurs et la colonne vertébrale provoquant ainsi une déformation physique déplorable », déclare Jean de Dieu Kitambo, administrateur du territoire que nous avons contacté.
Selon lui, « La cause de cette maladie est la consommation d’une variété de manioc qui est très amer. Normalement, avant de consommer cette variété de manioc, ce tubercule doit passer plus de quatre jours dans l’eau pour éliminer l’acide appelée cyanure. Mais plusieurs personnes ne respectent pas ce délai. Ces personnes préparent du luku avec la farine de ce manioc et l’acide qui s’y trouve provoque le "Konzo". La plupart des victimes suivent des soins chez les sœurs de la Congrégation de la "Divine providence" ».
L’administrateur du territoire lance donc SOS afin que le gouvernement ainsi que d’autres partenaires tant nationaux qu’internationaux puissent voler au secours de ce territoire.
Contacté toujours à ce sujet, la sœur Léa Mwaneya, supérieure de la Communauté de la Divine providence basée à Kahemba, et infirmière qui reçoit des victimes au Centre de Santé Guy Homery s’est exprimée en ces termes : « Il n’y a pas de médicament efficace et curatif contre la maladie de "Konzo". Au niveau du Centre de santé Guy Hommerie, nous nous efforçons de donner des produits pharmaceutiques qui diminuent seulement la douleur au dos et aux membres inférieurs. »
La sœur Léa Mwaneya a ajouté que des patients vont chaque matin au Centre de santé Guy Homery, mais le centre est limité car il n’y a pas de moyens consistants. « Nous ne pouvons pas interner ces malades faute de place », a-t-elle martelé.
Nous nous sommes proposé de contacter un médecin pour avoir une idée concernant la cyanure qui provoque le Konzo : « La cyanure est en fait un poison ou une substance toxique. Elle paralyse le cerveau humain, la colonne vertébrale et les membres inférieurs. Les muscles deviennent ainsi durs et les malades ont du mal à marcher. Il y en a qui marchent comme des robots », explique le Dr Paulin Kiyankay, un des médecins traitants.
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