L’économie congolaise se dirige sur une voie de sortie de la récession (BM)

L’activité économique de la République démocratique du Congo s’est redressée en 2017, affichant une expansion de 3,7 % après avoir traversé, en 2016, une récession qui a réduit la croissance à 2,4 %. Son plus bas niveau en quinze ans. C’est ce qu’indique une étude faite par les experts de la Banque mondiale, présentée sous forme d’un « rapport de suivi de la situation économique » de la RDC.

L’étude couvre la période 2016-2017. Elle examine les conséquences sur l’évolution des principaux indicateurs macroéconomiques de la RDC à la suite du ralentissement de l’économie mondiale et de la chute des cours mondiaux des matières premières intervenus en 2015.

Les experts de la Banque mondiale affirment que le ralentissement dont il est question, survenu en 2015 et 2016, résultait de la baisse des cours et de la demande mondiale des matières premières dont les effets sur l’économie se sont poursuivis tout au long du premier semestre de l’année 2017 – et de la détérioration du climat politique dans le pays.

Pour les experts de la Banque mondiale, la reprise de la production minière a constitué le principal moteur de l’activité économique, participant à près de la moitié de la croissance observée en 2017.

Du côté de la demande, l’étude soutient que la croissance a été essentiellement soutenue par la progression de la demande extérieure nette. « Revigorées par l’amélioration des conditions prévalant sur les marchés internationaux, les exportations de biens, principalement de produits miniers, ont enregistré une hausse de 5,3 % en 2017, alors qu’elles avaient replié de -0,9 % en 2016 », notent les experts.

Cette performance a été renforcée par la poursuite de la baisse des importations (-0,1 %), consécutive à la forte dépréciation de la monnaie nationale.

S’agissant de la demande intérieure, sa contribution à la croissance s’est davantage amoindrie en 2017 – à seulement 0,4 point de pourcentage du PIB – pâtissant de la contraction de dépenses publiques et de l’accélération de l’inflation. Ce qui a entrainé le recul de la consommation finale de -1,9 % en raison de la chute de -32,8 % de la consommation publique, la consommation des ménages restant en constante progression de 2,3 %.

Comparativement aux autres pays de la région, la croissance de la RDC demeure l’une des plus élevées en dépit du choc qui a sévèrement ralenti l’économie en 2016. A ce sujet, la Banque mondiale renseigne que la RDC a enregistré pendant la période précédant la crise, notamment entre 2012 et 2015, l’une des croissances les plus vigoureuses parmi les pays de la région d’Afrique centrale, également explorateurs de matières premières.

Pendant la période sous examen, le rétrécissement accéléré de l’espace budgétaire compromet le financement du développement du pays. Dans ce domaine, le solde budgétaire a enregistré un léger excédent, hors arriérés de paiement de 0,1 % du PIB, contre un déficit de – 1,3 % en 2016, suite aux restrictions imposées par le gouvernement sur les dépenses publiques.