Mines: Suite au rachat de Randgold, la Sokimo veut faire valoir ses droits sur Kibali Gold

La Société Minière de Kilo-Moto (Sokimo), une société minière du portefeuille de l'Etat congolais en Ituri, a déclaré qu’elle allait faire « valoir ses droits » dans la vente des parts de Rangold dans le projet Kibali Gold Mine par Barrick Gold, sans toutefois préciser ses intentions.

Barrick Gold, le géant de l’or canadien, a approuvé un plan de rachat de son rival, Randgold Resources Ltd cette semaine pour un montant de 18,3 milliards de dollars dans le cadre d'un accord de fusion absorption d’actions qui consolidera Barrick en tant que plus grand producteur d’or au monde, avec une position dominante en Afrique.

Randgold possède des intérêts dans plusieurs projets miniers de la République Démocratique du Congo, y compris la mine de Kibali, une société en joint-venture avec AngloGold et la Sokimo.

Le projet, l’une des plus grandes mines d'or d'Afrique, est détenu à 45% par Randgold, 45% par AngloGold et 10% par Sokimo.

« Sokimo affirmera ses droits »

La Mine de Kibali Gold en Ituri. (© Simon Dawson/Bloomberg) 

Selon le communiqué fait par la Sokimo, l'entreprise d’état considère que la transaction est une pression faite par les entreprises étrangères « pour s'imposer, sans aucune importante discussion antérieure, avec les pays desquels les ressources qui composent leurs richesses sont extraites. »

Le même langage sur l'affirmation de droits avait été tenu en 2016 par la Gécamines contre la société minière américaine Freeport-McMoRan lors de l’annonce de la vente de ses actions dans la mine de cuivre de Tenke Fungurume au Chinois de China Molybdenum. La Gécamines avait finalement reçu 100 millions de $ en compensation dans un règlement de l’affaire.

Cette année Randgold et le gouvernement congolais se sont âprement tiraillés au sujet de la promulgation du nouveau code minier qui augmente les impôts et qui annule la clause de stabilité de 10 ans octroyée aux sociétés minières qui avait été mise en place en accord avec le gouvernement.

« Barrick et Randgold sont de la même veine »

M. Bristow, à la tête de Randgold depuis sa création en 1995, deviendra le directeur général et le président de la société fusionnée.

Les actionnaires actuels de Randgold Resources détiendront 33,4% du nouvel ensemble. Chaque action Randgold est valorisée $ 63.19 alors que le titre avait clôturé vendredi à $ 64.14.

« La combinaison de Barrick et Randgold permettra de créer un nouveau champion pour la création de valeur dans l'industrie des mines », a commenté John Thornton, président de Barrick Gold, par communiqué. Selon lui, la fusion permettra à la nouvelle entreprise d'offrir un meilleur rendement pour ses actionnaires.

« Randgold a l’agilité et la rapidité d’une entreprise plus jeune et plus petite, tout comme Barrick dans ses premières années, tandis que Barrick dispose de l’infrastructure et de la portée mondiale d’une grande entreprise », a-t-il renchérit.

Le directeur de Randgold, Mark Bristow, deviendra le directeur général et le président de la société fusionnée, prenant avec lui le directeur financier Graham Shuttleworth. Thornton, un ancien banquier de Goldman Sachs, sera président exécutif.

M. Bristow, un géologue de 59 ans, est à la tête de Randgold depuis sa création en 1995 et est connu pour son approche directe de la gestion de la société.

En 2017, Barrick Gold et Randgold ont produit ensemble 6,64 millions d’onces, tandis que le deuxième plus important producteur d’or, Newmont, a produit 5,27 millions d’onces.

Les deux sociétés ont indiqué qu’elles s’alignaient sur leur stratégie avec les investisseurs chinois, après que M. Barrick ait déclaré qu’il ferait plus pour attirer les investisseurs de la Chine.

En dehors de la RDC, Randgold détient des mines au Mali et en Côte d’Ivoire. L'annonce de la fusion entre les deux entreprises a fait bondir leur titre respectif. En milieu d'après-midi, Barrick Gold gagnait 6,5 % à la Bourse de Toronto, tandis que Randgold gagnait 5,4 %.