Politique
Face au FCC, l’Opposition s’organise. Après Bruxelles le 12 septembre 2018 et le meeting réussi du 29 septembre dernier à Kinshasa, c’est le 10 octobre prochain à Paris que les principaux leaders de l’Opposition se donnent rendez-vous pour resserrer leurs rangs et raffermir leur engagement. Sur place en Europe, Moïse Katumbi d’« Ensemble » et Jean-Pierre Bemba du MLC sont prêts à accueillir leurs compagnons pour s’atteler aux derniers réglages dans la perspective d’un programme commun et d’une candidature unique à aligner le 23 décembre 2018.
L’Opposition congolaise – en tout cas l’aile dure restée constante après ceux qui ont rejoint le FCC (front commun pour le Congo) – a le vent en poupe. Elle garde toujours son ancrage au sein de la population congolaise. Le 29 septembre dernier, personne ne donnait la chance à l’Opposition de mobiliser la population kinoise à son meeting de l’esplanade du boulevard Triomphal.
Malgré toutes les manœuvres de la Majorité au pouvoir, les Kinois se sont déplacés en grand nombre pour entendre les discours de leurs leaders. Adolphe Muzito, Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Freddy Matungulu, Martin Fayulu n’ont pas dérogé à la règle. D’autres, se trouvant hors du pays, en l’occurrence Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba ont communié avec la base au moyen de nouvelles technologies de l’information et de la communication. Autant dire que la réussite a bel et bien été au rendez-vous.
Réconfortée par la grande percée réalisée du 29 septembre 2018 à Kinshasa, l’Opposition projette de se retrouver prochainement à Paris, en France, pour approfondir les discussions. Dans l’entourage de Moïse Katumbi, principal artisan de la prochaine rencontre de Paris, on avance déjà une date. Il s’agit, sauf imprévu, du 10 octobre prochain.
EN ROUTE POUR PARIS
Après Bruxelles le 12 septembre 2018, c’est donc dans la capitale française que l’Opposition se retranchera pour tirer les leçons du meeting de Kinshasa. Une chose est vraie : les opposants congolais, mais alors les vrais, ont mûri. Fini le temps de querelles intestines qui les ont longtemps fragilisés. L’heure est maintenant à la mobilisation générale autour d’un idéal commun : obtenir l’alternance démocratique par la voie des urnes.
Le 29 septembre 2018 à Kinshasa, tous les leaders ont pris le ferme engagement de ne plus trahir. Visé par les critiques en raison de ses prises de position parfois contradictoires, Vital Kamerhe, candidat de l’UNC à la présidentielle, s’est aussi plié à la pression populaire, promettant de ne plus se détourner de la dynamique d’ensemble tracée depuis la rencontre du 12 septembre 2018 à Bruxelles.
Le samedi passé, l’unité et la loyauté au peuple ont rythmé la communion entre l’Opposition et le peuple. Un atout que tous ont juré de capitaliser. D’où, la prochaine rencontre de Paris passe, commente-t-on, pour une retraite en vue de la victoire du 23 décembre 2018.
Les thèmes de la rencontre devraient donc sûrement tourner autour des sujets sur lesquels une nette unanimité se dégage déjà dans les rangs de l’Opposition. Le principe d’une candidature unique de l’Opposition ne faisant plus l’objet d’une quelconque remise en cause, les leaders de l’Opposition vont sûrement se pencher sur un programme commun que portera en décembre prochain le candidat unique sur lequel tous jetteront leur dévolu. Ce n’est pas pour autant que l’Opposition a renoncé à ses revendications.
Le 12 septembre 2018, elle en a clairement fait mention dans la déclaration signée à Bruxelles. Face aux manœuvres du régime visant à organiser une fraude massive en vue de conserver le pouvoir, les leaders de l’Opposition avaient réaffirmé leur « refus de cautionner toute parodie d’élections ».
Ils avaient posé neuf préalables, autant à la Ceni qu’au gouvernement, pour des élections apaisées, libres, démocratiques et inclusives en décembre prochain.
DÉCLARATION DE BRUXELLES : 30 JOURS APRÈS
Prenant à témoin le peuple congolais qui a le droit de choisir librement ses dirigeants à la faveur des élections démocratiques dont les résultats seront opposables à tout le monde, les leaders de l’Opposition ont exigé de la Ceni et du gouvernement le respect des points ci-après posés comme des préalables : « Le rejet de la machine à voter imposée par la Ceni en violation de la loi électorale ; le nettoyage du fichier électoral afin d’identifier et extraire les plus ou moins dix millions d’électeurs enrôlés sans empreintes digitales ; la mise en œuvre immédiate des mesures de décrispation politique conformément aux dispositions de l’Accord de la Saint Sylvestre (libération des prisonniers politiques, le retour des personnalités politiques exilées, notamment les cas emblématiques traités dans le rapport sur la décrispation politique conduit par les évêques de la CENCO, la réouverture des médias et l’accès aux médias publics, la liberté de manifestation, la fin des tracasseries policières et administratives contre les opposants ; la participation effective des candidats exclus ou invalidés pour des raisons politiques afin d’assurer la tenue d’élections inclusives ; l’accréditation et le déploiement des observateurs des instances internationales UN, UE, SADC, OIF et autres ; l’assistance de la communauté internationale à savoir les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine, la SADC et la CIRGL, sur le plan politique, financier et matériel pour organiser des élections inclusives dans la paix ; le déploiement d’une force régionale de la SADC pour sécuriser le processus électoral, les candidats et la population ; la participation effective de la Monusco au processus électoral pour le transport du matériel et la logistique ; la restructuration et l’audit de la Ceni conformément au prescrit de l’Accord de la Saint Sylvestre ».
La déclaration de l’Opposition était assortie d’une mise en garde : « Faute de respecter ces préalables, la Ceni et le gouvernement seront tenus responsables du chaos et des conséquences auxquelles conduira l’organisation d’une parodie d’élection. »
Sans doute, à Paris, les leaders de l’Opposition vont passer en revue la mise en œuvre de neuf préalables qu’ils ont soumis à la Ceni et au gouvernement le 12 septembre 2018 à Bruxelles.
À première vue, un mois après la déclaration de Bruxelles, les choses n’ont pas évolué dans le bon sens. Bien au contraire. À la Ceni, on fait fi de toutes les critiques formulées aussi bien contre les machines à voter que le fichier électoral. Quant à la décrispation politique, le gouvernement continue toujours à faire la sourde oreille. À moins de trois mois des élections du 23 décembre 2018, la situation n’a donc pas évolué. On est encore bien loin de l’apaisement tant attendu dans la perspective des élections prochaines.
C’est dans ce contexte d’incertitude de la tenue d’élections en décembre 2018 que l’Opposition va se retrouver à Paris. Loin des considérations pouvant viser le boycott des scrutins du 23 décembre – ce qui n’est pas dans l’agenda de l’Opposition – dans la capitale française, l’Opposition va plutôt se retrancher pour lever une option irréversible sur une vision partagée et un programme harmonisé, son candidat commun à l’élection présidentielle crédible.
C’est le passage obligé, se dit-elle, pour maximiser les chances de gagner les scrutins de décembre prochain et répondre à l’attente de la population consistant à vivre une véritable alternance démocratique.
Mercredi prochain, tous les regards seront donc braqués sur Paris. On s’attend à ce qu’un portrait robot de celui qui portera les couleurs de l’Opposition en décembre prochain soit clairement défini. C’est d’ailleurs le souhait de tout un peuple.
Reste à espérer que l’Opposition concrétise ses engagements du 29 septembre 2018, à savoir ne plus trahir et œuvrer la main dans la main jusqu’à la victoire finale. C’est à Paris que se dessinera le 10 octobre prochain, en grand format, l’unité d’une Opposition plus que jamais tournée vers l’alternance démocratique.
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