Provinces
Le calme est revenu à l'est de la ville de Beni dans la province du Nord-Kivu, après une attaque des rebelles présumés ADF au quartier Païda le jeudi 4 octobre dans la soirée. Les assaillants auraient pris pour cible l'état-major de l'opération Sukola 1 des FARDC. Plusieurs personnes ont trouvé la mort dans cette nouvelle attaque.
Des déplacés après la nouvelle attaque
Les assaillants, lourdement armés, étaient habillés en tenues militaires, indiquent certains rescapés. Sur place, en cellule Yalyata, deux corps de civils étaient visibles sur le sol. Les victimes ont d'abord étaient tuées par balles avant d'être découpées à la machette. Ces assaillants ont également pillé des biens de valeurs ainsi que des animaux de la basse cour et du petit bétail. À la morgue de l'hôpital général de référence de Beni, 6 autres corps étaient visibles, ce qui fait un bilan de 8 morts. Des sources dignes de foi estiment qu'il s'agirait de militaires FARDC tombés sur la ligne de front, nouvelle toujours non confirmée par les sources militaires. Le capitaine Mack Hazukay porte- parole militaire dans l'opération Sukola 1, n'a pas été joignable pour des explications sur cette situation. Les sources militaires indiquent que l'attaque a eu lieu pendant que les hautes autorités militaires y tenaient une série de réunions.
L'émoi et la colère visibles sur les visages des habitants
Cette nouvelle tuerie de la population vient s'ajouter à plusieurs autres enregistrées depuis le début de ce moi d'octobre. La population, qui estime que l'enemi devient de plus en plus agressif, plaide pour des offensives militaires afin de barrer la route aux assaillants. « nous sommes abandonnés à notre triste sort. Voilà que nous venons encore de perdre nos frères. Comment se fait il que l'ennemi parvienne à attaquer même près de l'état-major d'une armée comme la nôtre ? Nos sources renseignent que cette attaque est intervenue alors que le commandant des opérations était sur place. On se demande s'ils attaquent une base militaire comme celle-ci, qu'en sera-t-il pour la population civile ?» s'est interrogé un habitant rencontré par Media Congo Press (MCP) au lieu du crime.
Des marches et sit-in au QG de la Monusco Beni
Cette nouvelle attaque de l'ennemi en pleine ville a suscité des manifestations à Beni. Des activités scolaires ont été paralysées dans la commune de Rwenzori, où s'est déroulée l'attaque et d'autres activités socio-économiques ont été désertées. Une marche de colère spontanée , sans organisateurs, s'est également déroulée.Des élèves qui revenaient de leurs écoles sont descendus dans le centre ville avec le but de se réunir devant l'hôtel de ville. Ils ont été dispersés par les forces de la police avant qu'ils n'atteignent leur point de chute. Des bombes à gaz lacrymogènes ont été tirés pour contenir ces enfants en colère.
Quelques heures après, des femmes issues de différentes associations ont marché d'une salle située près de la mairie de Beni vers le quartier général de la Monusco, situé à environ 3 kilomètres de la salle. Elles Scandaient des chansons en faveur de la paix et hostiles à la communauté internationale. Certaines étaient pieds nus, avaient les larmes aux yeux et les mains sur la tête tandis que d'autres étaient porteuses de calicots sur lesquels on pouvait lire en grand caractère:« nous sommes fatigués de l'insécurité, nous avons droit à la paix, à la sécurité et à la vie, 70 ans depuis la déclaration universelle des droits de l'homme Beni zéro. Nous voulons le départ de la Monusco, nous voulons le retour de nos enfants kidnappés,...». Arrivées à destination, les manifestantes se sont allongées par terre en pleurant.
Des femmes en pleine marche
Abordée par MCP (Media Congo Press), madame Chimène Kyombwe, l'une des manifestantes et leader féminine à Beni, a indiqué que la marche avait pour but d'exiger le départ de la Monusco qui ne se soucie pas de la protection de la population.
« Nous avons marre de l'insécurité. Chaque jour on nous tue, on nous enlève au su et au vu de la communauté internationale représentée ici par cette Monusco. Elle devrait passer à l'action face aux tueries. Si vous restez ici, prenez vos chars de combat, vos hélicoptères pour que nous sentions votre présence. Dans le cas contraire, emballez vos valises et quittez notre Beni...» s'est exprimée cette femme en gémissant.
Alors qu'elles étaient impatientes d' être reçues par les autorités onusiennes, la tension était palpable et la situation a presque failli dégénérer à la base de la Monusco.
Des femmes assisent devant la porte du QG de la Monusco au Nord-Kivu
Il sied se signaler que c'est depuis le début du mois de septembre que les assaillants ont semblé intensifier leurs attaques contre la population civile et les positions militaires. Chaque semaine, au moins deux attaques avec morts d'hommes sont enregistrées. La semaine écoulée, les activités ont été paralysées à Beni ville et territoire pendant 5 jours à l' initiative de la société civile, après la mort d'une vingtaine de personnes dans les mêmes circonstances. C'est depuis deux semaines que le chef d'état-major des FARDC séjourne à Beni, mais les attaques se multiplient, s'inquiétent les acteurs de la société civile.
Pendant ce temps, des déplacements se font remarquer dans la ville. 80% de la population de la commune de Rwenzori a abandonné ses maisons. Des dix quartiers qui composent cette commune, seuls deux quartiers semblent encore être vivables dont Mabakanga et une partie de kasabinyole. Les habitants préfèrent aller passer nuit dans les communes de Bungulu et Mulekera.
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