Monde
Le président des Etats-Unis a confirmé, mardi 9 octobre, la démission de Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis devant l’Organisation des nations unies (ONU), « à la fin de l’année ».
Elle s’était montrée plutôt discrète lors de l’Assemblée générale des Nations unies, fin septembre. Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, a présenté, mardi 9 octobre, sa démission au président Donald Trump, qui l’a acceptée. Ce départ – qui complète le renouvellement complet, en moins de deux ans, de l’équipe chargée de la diplomatie de la nouvelle administration, à l’exception du secrétaire à la défense, James Mattis – a manifestement pris Washington par surprise.
« Ce fut l’honneur d’une vie » de servir en tant qu’ambassadrice, a déclaré Nikki Haley depuis le bureau ovale de la Maison blanche, où elle s’est entretenue avec Donald Trump, devant plusieurs journalistes. « Non, je ne serai pas candidate en 2020 » a-t-elle ajouté, démentant toute ambition à se présenter aux prochaines élections présidentielles. Elle a déclaré vouloir soutenir la campagne de Donald Trump pour sa réélection.
Nikki Haley avait exprimé il y a six mois son souhait de « prendre une pause », a de son côté expliqué Donald Trump, sans que d’autres raisons de son départ ne soient évoquées. « Nous avons résolu beaucoup de problèmes ensemble », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il la considérait comme une personne « très spéciale ». Il a également annoncé qu’un remplaçant au poste d’ambassadeur devant les Nations unies serait nommé d’ici « deux à trois semaines ».
Nikki Haley aurait discuté de son départ avec Donald Trump lors d’une rencontre à la Maison Blanche la semaine dernière, selon le site d’information Axios, qui a révélé l’information. Selon la rédaction de CNN, elle aurait prévenu dans la matinée de mardi son équipe qu’il « était temps de tourner la page » après deux ans au poste d’ambassadrice.
Première femme nommée dans l’administration Trump
La démission de l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU prive d’une figure féminine de premier plan une administration qui en compte peu.
L’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, première femme nommée dans l’administration de Donald Trump en janvier 2017 quatre jours après son investiture, s’est distinguée en portant une ligne dure notamment contre la Corée du Nord et l’Iran, les deux principaux dossiers de politique étrangère de ce gouvernement.
Soutenant une forte position pro-israélienne devant les Nations unies, elle s’est notamment impliquée sur le dossier du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, sans parvenir à obtenir un soutien suffisant au sein des Nations unies. Elle a également supervisé la sortie des Etats-Unis du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en juin 2018.
Après l’arrivée à la Maison Blanche du milliardaire, novice en relations internationales, elle avait occupé le devant de la scène diplomatique américaine, profitant de l’effacement médiatique du secrétaire d’Etat de l’époque, Rex Tillerson. Elle est apparue davantage en retrait depuis que le département d’Etat a été confié à Mike Pompeo, un responsable politique très proche de Donald Trump.
L’une des images fortes de son passage aux Nations unies restera son départ du Conseil de sécurité au moment où l’ambassadeur palestinien, Riyad Mansour, prenait la parole pour appeler à une aide internationale pour son peuple, le 15 mai 2018. Les Etats-Unis ont bloqué à plusieurs reprises, ces derniers mois, des résolutions condamnant la politique israélienne vis-à-vis des territoires palestiniens.
Nikki Haley quittant la salle du Conseil de sécurité de l’ONU au moment du discours de l’ambassadeur palestinien, Riyad Mansour, le 15 mai 2018. (© Drew Angerer/AFP)
Dès sa nomination, Nikki Haley a su se dégager une marge de manœuvre politique face à l’omniprésence de Donald Trump sur les sujets internationaux, n’hésitant pas à rendre publics ses désaccords avec le président. « Je ne suis pas d’accord avec lui sur tout », a-t-elle écrit dans une tribune publiée dans le Washington Post, au début du mois de septembre.
En février 2016, en pleine campagne pour l’élection présidentielle, elle avait jugé que le milliardaire incarnait « tout ce qu’un gouverneur ne veut pas d’un président ». Juste avant la victoire du candidat républicain, le 8 novembre 2016, Nikki Haley se disait même « pas fan » de Donald Trump.
Née en Caroline du Sud au sein d’une famille originaire du Pendjab, en Inde, Nikki Haley a travaillé dans la petite entreprise de vêtements appartenant à l’époque à sa mère, avant de se lancer en politique, gravissant les échelons au niveau de l’Etat jusqu’au poste de gouverneur. Initialement de confession sikh, elle se définit désormais comme chrétienne et a rejoint le culte méthodiste, un mouvement religieux protestant.
Ivanka Trump exclue de la liste des remplaçants
Le Président américain a par ailleurs répondu mardi aux journalistes qui voulaient savoir si sa fille Ivanka pourrait remplacer Nikki Haley à l'ONU lorsque cette dernière quittera son poste à la fin de l'année.
Considérant « incroyable » la candidature de sa fille au poste d'ambassadeur américain à l'ONU, Donald Trump a pour autant exclu cette possibilité, puisqu'il reconnait que s'il la choisissait, il serait accusé de népotisme.
« Nous avons plusieurs noms. J'ai entendu le nom d'Ivanka. Est-ce qu'Ivanka serait une bonne ambassadrice ? Je pense qu'Ivanka qu'elle serait incroyable, mais cela ne signifie pas que je vais la choisir, car je serais accusé de népotisme si je le faisais. Bien que je sois persuadé qu'il n'y ai personne de plus compétent au monde », a-t-il déclaré.
En même temps, il a précisé qu'en tant que candidature pour succéder à Nikki Haley comme ambassadeur des États-Unis à l'ONU, il considérait l'ancienne dirigeante de Goldman Sachs et conseillère à la Maison-Blanche, Dina Powell. Son ou sa remplaçante sera désignée dans les prochaines semaines.
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Le président Donald Trump et l’ambassadrice américaine devant les Nations unies, Nikki Haley, lors de l’annonce de sa démission à la Maison blanche, le 9 octobre. (© Olivier Douliery/AFP)