Provinces
La ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, se trouve visiblement au bord de l’implosion sociale. En effet, les manifestations de protestation des élèves de cette agglomération contre l’insécurité, lancées le mercredi 10 octobre 2018, avec des marches de colère, avec conséquence la paralysie des activités commerciales et administratives et pour point de chute la Mairie, se sont poursuivies hier jeudi 11 octobre.
Si le mercredi, aucun incident n’a été déploré, hier jeudi par contre, les jeunes manifestants en bleu-blanc se sont affrontés aux forces de police qui ont tenté de les échauffourées. Lors de ces affrontements, on a enregistré un mort et quatre blessés par balles dans les rangs des élèves. Selon le commandant de la police de Beni, les victimes, aussi bien celle tuée que celles blessées, auraient été atteintes par des balles perdues. A l’en croire, la consigne donnée à ses hommes était de s’en tenir aux gaz lacrymogènes et ne pas faire usage de leurs armes. Mais, face à l’infiltration, selon lui, des manifestants par des bandits et autres délinquants qui commençaient à piller des magasins et biens des particuliers, force était de les en dissuader en recourant aux tirs à balles réelles.
On signale qu’en dépit du mort et des blessés enregistrés parmi eux, les élèves ont fait savoir qu’ils vont continuer à protester contre l’insécurité entretenue par des présumés rebelles ADF jusqu’au retour d’une paix durable aussi bien dans la ville de Beni que sur l’ensemble du territoire du même nom.
Enseignants en grève illimitée
Pendant que l’attention de tous était focalisée sur les mouvements de colère des élèves, les enseignants se sont signalés par le déclenchement, depuis hier jeudi 11 octobre, d’une grève illimitée. Selon des sources locales, l’arrêt des cours a été décidé à l’issue d’une assemblée générale ayant réuni, le mardi 09 octobre, les responsables des sections locales du Syeco (Syndicat des Enseignants du Congo) et du Synecat (Syndicat National des Enseignants des Ecoles Conventionnées Catholiques), pour dénoncer l’insécurité qui empêche les élèves et leurs encadreurs de fréquenter les salles de classe.
La suspension totale des activités scolaires, à compter du jeudi 11 octobre, se veut un message fort du ras le bol des enseignants comme des élèves de la ville comme du territoire de Beni contre les massacres au quotidien qui troublent la quiétude de leurs frères, sœurs et parents dans cette partie de la République. C’est aussi une interpellation des autorités civiles et militaires pour les amener à trouver une solution durable contre l’insécurité.
Ce qu’il faut craindre pour les jours à venir, c’est la paralysie totale des écoles, marchés, de l’administration et des services publics, des mouvements des biens et des personnes à travers l’ensemble du territoire de Beni, avec à terme une implosion sociale, voire des émeutes populaires.
Il est à espérer que les autorités centrales présentes à Kinshasa et souvent accusées de ne pas trop faire cas des tueries à répétition qui émaillent le quotidien des compatriotes de Beni saisissent la portée des mouvements de colères des élèves et enseignants de cette partie du territoire national et agissent en conséquence.
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