Beni devient le nouvel épicentre de l’épidémie de maladie à virus Ebola à l’Est du pays

La ville de Beni dans la province du Nord-Kivu à l’Est de la RDC devient le nouvel épicentre de l’épidémie de maladie à virus Ebola déclarée depuis le 1er août 2018 dans cette province, compte tenu du nombre important de cas observé dans cette ville depuis le 1er octobre, a dit samedi à Kinshasa le ministre national de la Santé, le Dr Oly Ilunga Kalenga, au cours d’une conférence de presse.

Au début de l’épidémie, a-t-il indiqué, l’épicentre était situé à Mangina où la situation est actuellement sous contrôle. Le ministre de la Santé a, lors de cette conférence de presse, présenté le bilan de l’épidémie de maladie à virus Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri où on a enregistré depuis le 1er août dernier un total de 205 cas dont 170 cas confirmés et 35 cas probables. Sur les 170 cas confirmés, il y a eu 95 décès, 54 guérisons et 21 malades sont encore sous traitement. La seule ville de Beni, a-t-il précisé, a enregistré jusqu’ici un total de 77 cas dont 69 cas confirmés et 8 cas probables. Il a indiqué que depuis le début de l’épidémie, une vingtaine de membres du personnel soignant ont contracté la maladie à virus Ebola et 3 d’entre eux sont décédés.

Selon le ministre Oly Ilunga, le nombre important de cas de cette maladie à Beni ces deux dernières semaines est la résultante de toutes les résistances communautaires aux règles d’hygiène et à la vaccination observées dans cette ville à la fin du mois d’août et au début du mois de septembre. Il a noté aussi la non implication des tradi-praticiens à la riposte. Il a fait remarquer qu’au cours de cette période, les conditions pour la maitrise d’une épidémie d’Ebola dans les 4 à 5 semaines n’étaient réunies à Beni.

Ces conditions  sont notamment la prise en charge des cas dans les sites de traitement, les enterrements sécurisés des malades décédés d’Ebola,  l’identification des contacts des malades, leur vaccination dans les 48 heures et leur suivi pendant au moins 21 jours ainsi que la décontamination des lieux de contamination. Il a ajouté à cela l’insécurité qui prévaut dans cette région où les zones sous contrôle des miliciens « Maï-Maï » ne sont pas facilement accessibles. Il a cité un autre défi à relever dans cette riposte à l’épidémie, à savoir  l’insuffisance des ressources humaines.  Autour d’un cas confirmé d’Ebola, a-t-il dit, il y a au moins 70 contacts à suivre une fois par jour.

L’engament communautaire et le maintien de l’ordre pour maitriser l’épidémie

Le ministre Oly Ilunga a salué le changement de comportement observé à Beni à travers l’engagement communautaire  des habitants à la riposte à l’épidémie. Il s’est aussi félicité de l’arrêté pris récemment par le maire de Beni pour maintenir l’ordre dans cette ville par rapport à la riposte à la maladie à virus Ebola. Ainsi, toutes les personnes qui entravent la prise en charge des malades d’Ebola dans cette ville encourent des sanctions.

Le ministre de la Santé a annoncé que le gouvernement congolais et ses partenaires ont décidé de repenser et de recadrer le plan de la riposte à l’épidémie en menant des actions concertées autour de chaque alerte.  Il y a aussi un focus sur Beni, une ville subdivisée en 18 sous-coordinations de la riposte. En matière de communication dans le cadre de la riposte, l’accent est mis sur le marketing social.