Provinces
« Depuis que mon mari était décédé il y a une vingtaine d’années, je bute contre une double difficulté majeure. D’abord c’est ma petite maison qui est en grand danger : le ravin qui n’est qu’à 10 mètres risque de l’emporter comme cela a déjà englouti plusieurs logis depuis un certain temps dans ce coin de la ville. Ensuite, je mange et m’habille très difficilement. Voyez mon âge ! Je ne parviens plus à travailler, à aller à la forêt ou à faire quelque chose… », témoigne, mine ridée, Adolphine Mabansa, 97 ans, ancienne enseignante de l’Ecole primaire, veuve de son état dans la ville de Kikwit, province du Kwilu dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC).
Assise devant sa maison, une petite cane en main, aire désemparée, Mabansa ne voit à quel saint se vouer. A notre arrivée, elle sursaute de joie en scandant trois fois ces mots : « Mon dieu vient me rendre visite et me sauver. »
Elle affirme qu’elle n’a pas encore mangé depuis trois jours. Elle a une fatigue intense et des maux de tête mais sans médicaments. « Beaucoup de gens me fuient pensant que je suis sorcière à cause de mon poids d’âge. Je ne connais pas ces fétiches. Je n’ai pas de ressources pour acheter des médicaments pourtant j’ai des maux de tête. Rarement mes petits fils m’amènent une petite boule du "luku" parfois sans condiments », dit-elle.
Concernant sa maison en semi-durables en danger, Mabansa invite l’Etat à lui trouver un autre endroit : « Je suis en danger, voyez-vous ? Avant qu’il ne fasse trop tard, que l’Etat puisse me sauver en me trouvant un autre endroit très sécurisant. Que les autorités n’attendent que je suis emportée moi et ma petite maison pour intervenir. Que des âmes de bonne volonté aussi puissent intervenir. J’ai aussi droit à une vie décente », martèle cette ancienne maitresse de l’école primaire.
Informé, Jean Malundu, un des cadres de la Société civile et président d’Action progressive pour la gestion de l’environnement, un ONG intervenant dans le domaine de l’Environnement dans la commune de Nzinda a lancé un SOS : « Cette femme de troisième âge a beaucoup servi le pays comme enseignante de l’Ecole primaire. Comment est-il possible qu’elle soit abandonnée de cette façon ? Je lance donc un SOS afin que cette maman en danger soit sauvée. Que les politiciens n’attendent pas seulement le moment de la campagne électorale pour corrompre les électeurs. Ils doivent aussi penser aux actions sociales et assister des personnes de troisième âge comme celle-ci qui a beaucoup travaillé », déclare-t-il.
Mabansa est parmi les personnes de troisième âge qui souffrent en RDC. Cette situation lance un débat concernant la gestion de cette couche de la population qui a droit à la protection et à une vie décente, à une bonne santé, etc.
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