Afrique
Dans son discours d'investiture, Paul Biya a adouci le ton, parlant pour la première fois de sécessionnistes, et non plus uniquement de terroristes, pour évoquer les séparatistes des régions anglophones du pays.
"Ce glissement de discours traduit une prédisposition au dialogue" (Hilaire Kamga)
Depuis l'éclatement de la crise dans les régions anglophones en octobre 2016, le président Paul Biya a toujours qualifié de "terroristes" les séparatistes anglophones. Pourtant, ce mardi, lors de la cérémonie d'investiture, le ton de son discours a changé.
Paul Biya, prêt à dialoguer ?
Paul Biya a parlé de sécessionnistes tout en leur demandant de déposer les armes. Ceci est le résultat d'une pression extérieure, estime Hilaire Kamga, activiste de la société civile camerounaise.
"Il me semble que ce glissement de discours traduit une prédisposition au dialogue qui a été effectivement l'élément de pression fondamental. Ceci se traduit ces derniers temps, après la réélection de M. Biya, dans les discours de félicitations des principaux pays qui auront une importance sérieuse, au niveau géo-politique, et surtout stratégique au Cameroun. Je veux citer la France, la Grande Bretagne, et même les Etats-Unis d'Amérique", explique M. Kamga.
"On ne peut pas faire la démocratie avec des militaires"
Le discours du président Paul Biya revient également sur la relance de la décentralisation qui devrait concerner l'ensemble du territoire camerounais.
Si les régions anglophones se sentent ignorées du reste du pays, la faute en reviendrait au pouvoir de Paul Biya, selon maître Yondo Black, l'ancien bâtonnier de l'ordre des avocats du Cameroun.
"L'idée de cette séparation est un désordre dont il devra répondre un jour devant l'histoire. On ne peut pas faire la démocratie avec des militaires aux ordres. On ne peut pas faire la démocratie sans permettre aux citoyens d'exprimer leur profonde volonté", soutient le juriste.
Cette journée de célébration d'un septième mandat consécutif de Paul Biya a aussi été marquée par l'arrestation puis l'assignation à domicile de Maurice Kamto, arrivé second à l'élection présidentielle et qui continue de dénoncer des fraudes massives enregistrées selon lui durant ce scrutin.
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