Provinces
Le très controversé Justin Bitakwira n’a pas été parmi les heureux nominés par la population pour représenter le territoire d’Uvira, dans le Sud du Sud-Kivu.
Selon les résultats de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) le territoire d’Uvira sera représenté par d’autres élus sans cet ancien de l’UNC devenu aujourd’hui président d’un autre parti politique (ARCN) allié au Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila.
Du coup, une vidéo refait surface. Celle de Justin Bitakwira, sur le plateau de B-One, une télévision émettant à Kinshasa alors que le débat sur le glissement du mandant du président Kabila prenait de l’ampleur.
Dans la vidéo, l’enfant de sa grand-mère, met en exergue ses qualités de leader.
Un leadership qu’il revendique avec fierté en parlant des autres opposants qui « nous rabâchent les oreilles à Kinshasa alors qu’ils n’ont rien dans leur gibecière », disait-il, parlant du poids politique dans leurs entités respectives.
Visiblement très sûr de lui, Bitakwira rappelait que sur 500 de 2006, seuls 74 sont revenus à l’Assemblée Nationale, y compris lui. Lui, qui se voyait déjà revenir en grande pompe à l’Assemblée Nationale.
« Nous étions à 500 dans la législature de 2006 et nous sommes revenus à 74 et tous les autres (plus de 400) sont disparus. Beaucoup méconnaissables aujourd’hui. Et si nous revenons à 40 au cours de cette législature, c’est beaucoup ; heureusement que moi je ferai partie…personne ne peut me contredire, il n’y a que moi qui voudrait aller aux élections parce que moi je serai réélu. D’ailleurs j’avais 80.000 voix et on m’a volé soixante mille. Ce mandat-ci je serai élu par plus ou moins 100.000 voix. Donc, il n’y a que moi qui peux me targuer la poitrine pour demander d’aller aux élections… » disait Justin Bitakwira.
Un Bitakwira qui n’était plus que l’ombre de soi-même?
Cette assurance de Bitakwira était sans compter sur son image qui se détériorait lentement dans son territoire depuis sa démission de l’UNC de Kamerhe.
Face à des leaders qui ont visiblement consolidé leur assise dans ce territoire, Justin Bitakwira a multiplié des déclarations tonitruantes sans connaître réellement la température sur terrain. « Il pensait qu’il était toujours le même avec la même considération d’avant 2011» fait remarquer un membre de son parti politique qui dit n’avoir pas voté pour lui.
En effet, alors que Bitakwira passait son temps sur plusieurs plateaux de radio et télévisions de la capitale Congolaise, d’autres leaders ont consolidé leur présence sur terrain. Il s’agit par exemple de Luc Mulimbalimba de l’AFDC ou encore de Claude Misare élu de l’UNC et qui vient fraîchement de la Société Civile Congolaise qu’il dirigeait dans la contrée ; pour ne citer que ceux-là.
Seul contre tous ?
A Uvira comme dans la ville de Bukavu (chef-lieu de la province), Justin Bitakwira s’était créé plus d’ennemis que d’amis.
Parmi les plus grandes maladresses, c’est la question de la la marche du 31 juillet 2017 alors les Forces Vives et Sociales manifestaient pour réclamer la publication du calendrier électoral et des élections conformément à l’accord de la saint-sylvestre.
Bitakwira avait en ce moment-là qualifier les manifestants de « corrompus ».
«Les informations en ma possession font savoir que ce soit à Kinshasa, à Goma ou à Bukavu, il y a eu cinquante mille dollars [remis] à chaque groupe [qui a manifesté]» «50 000 USD signifient que tout jeune qui a soif d’argent doit informer [rendre compte à] ceux qui distribuent de l’argent. Il doit faire un petit mouvement» (…),«C’est un marché fertile aujourd’hui en faveur de toute personne qui a besoin d’argent. Il faut jouer un petit jeu. Et il y a de l’argent plein entre les mains de certains politiciens (…)», «Je vous informe qu’à Bukavu, il n’y a presque rien eu. En dehors d’une seule banderole qu’on a glissée aux étudiants qui étaient de faire leur collation», disait sans rire Justin Bitakwira sur la manifestation des forces vives et politiques.
Colère et indignation du côté des forces vives qui lui ont obligé de présenter ses excuses. La question sera réglée « à l’amiable » mais les séquelles sont restées entre les deux parties.
A Uvira, c’est la guerre de leadership entre lui et l’ancien ministre provincial de l’intérieur Luc Mulimbalimba. Encore une fois, Bitakwira sous-estime son adversaire qu’il souhaite être limogé du gouvernement.
Alors que Mulimbalimba l’accusait de tenter de le déstabiliser en province du Sud-Kivu, Bitakwira lui contre-attaquait en mettant en avant « la petite fonction » de son compatriote.
« Vous me voyez moi ministre du gouvernement central avoir un conflit avec un ministre provincial, Ou bien un ministre provincial peut s’adresser au président de la république ? Vous avez déjà vu ça ? Depuis quand ? Si son gouverneur ne le limoge pas, c’est le gouverneur qui doit être chassé. C’est entre les deux… » disait-il à Laprunellerdc.info.
Difficile pour l’instant de connaître tous les contours de cet échec de l’homme qui se prenait pour maître d’Uvira mais selon beaucoup d’acteurs de la société civile locale, il était pratiquement difficile pour Bitakwira de se faire élire dans ce territoire alors que le climat n’était plus aussi favorable à plusieurs fervents soutiens de Joseph Kabila.
Or, contrairement aux autres candidats du FCC qui ont battu campagne d’abord pour eux sans trop s’afficher du côté de Kabila, Bitakwira lui, avait choisi son camp : le soutien indéfectible à Joseph Kabila, même s’il fallait menacer tout le monde.
Sa dernière sortie médiatique pour préparer l’arrivée de Shadary à Uvira en campagne électorale en est une preuve et elle sera peut-être la dernière goute qui a fait déborder le vase.
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