Monde
Face au Congrès réuni au grand complet, Donald Trump s'est posé mardi soir en rassembleur lors du traditionnel discours sur l'état de l'Union.
Pas ou peu de provocation et une volonté de rassembler. Pour le traditionnel discours annuel sur "l'état de l'Union", Donald Trump a multiplié les appels au compromis dans une allocution à la tonalité plutôt sobre, devant plus de 500 élus, dont de nombreuses femmes démocrates vêtues de blanc, en hommage au centenaire du mouvement des suffragettes.
"Le programme du peuple américain"
"Le programme que je vais présenter ce soir n'est ni républicain, ni démocrate. C'est celui du peuple américain", a-t-il déclaré, portant son emblématique cravate rouge. "Ensemble, nous pouvons mettre fin à des décennies de blocage politique, guérir les blessures anciennes, construire de nouvelles coalitions", a-t-il ajouté, s'en tenant assez fidèlement au texte défilant sur les téléprompteurs.
Mais ces appels venant d'un président coutumier des diatribes enflammées ont peu de chance d'être entendus par ses adversaires politiques. D'autant que le texte comportait peu d'initiatives nouvelles.
"On dirait que, tous les ans, le président se réveille le jour du discours sur l'état de l'Union avec une soudaine envie d'unité. Les 364 autres jours de l'année, le président passe son temps à nous diviser", avait ironisé, avant même le discours, Chuck Schumer, ténor démocrate du Sénat.
Un second mandat en vue
A 21 mois de la prochaine élection présidentielle, où il entend briguer un second mandat, le républicain a tout de même dénoncé, avec une virulence rare dans cette enceinte, les enquêtes judiciaires "ridicules" et "partisanes" en référence aux investigations du procureur spécial Robert Mueller sur les liens entre son équipe de campagne et la Russie.
Sur un terrain moins miné, il a fait valoir de très bons chiffres économiques et un marché du travail extrêmement dynamique.
"Après 24 mois de progrès rapides, le monde entier nous envie notre économie, notre armée est la plus puissante de la Terre, et l'Amérique gagne chaque jour", a-t-il déclaré.
Le mur sera construit
S'il a une nouvelle fois affirmé que le mur à la frontière avec le Mexique serait "construit", il n'a finalement pas, comme il l'avait laissé entendre, déclaré une "urgence nationale", procédure exceptionnelle qui lui permettrait de contourner le Congrès.
"Ce sont les immigrants, pas les murs, qui rendent l'Amérique plus forte", lui a répondu juste après son discours Stacey Abrams, femme noire et figure montante du parti, qui lui a donné la réplique au nom des démocrates.
Évoquant rapidement les questions sanitaires, Donald Trump a fixé comme objectif aux élus du Congrès de dégager les moyens nécessaires pour "éliminer l'épidémie de VIH" aux Etats-Unis d'ici dix ans.
Applaudissements inégaux
Le chapitre consacré à la politique étrangère lui a valu des applaudissements inégaux dans son camp, tant certaines de ses décisions suscitent le malaise.
"Les grandes Nations ne se combattent pas dans des guerres sans fin", a affirmé le président pour défendre le retrait annoncé des troupes américaines de Syrie, mais aussi d'Afghanistan, pays à propos duquel il a évoqué des discussions "constructives" avec les talibans.
Dans un cruel rappel à l'ordre, le Sénat avait approuvé la veille, à une très large majorité, un amendement critiquant sa décision de retirer les troupes américaines de Syrie et d'Afghanistan.
Le président américain a aussi profité de ce rendez-vous pour annoncer le pays et la date de son prochain sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un : les 27 et 28 février au Vietnam.
Un "Joyeux anniversaire" repris en chœur
Fait remarquable : le discours a été interrompu par un "Happy Birthday" chanté en chœur lorsque le président a présenté Judah Samet, survivant de la tuerie de la synagogue de Pittsburgh fin octobre. "Ils ne le feraient pas pour moi", a ajouté Donald Trump dans les rires.
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