Afrique
Après bientôt quatre ans de dialogue inter-burundais à Arusha, en Tanzanie, le médiateur Benjamin Mkapa n'a toujours pas produit son rapport et le facilitateur a rendu son tablier.
C'est après cinq sessions de dialogue à Arusha que le médiateur dans la crise burundaise a fourni son rapport aux chefs d'Etats est-africains. Le président oudangais Yoweri Museveni déplore le manque de coopération de ses homologues pour dénouer la crise burundaise.
Pour Thacien Sibomana, porte-parole de la coalition d'opposition Mizero y'Abarundi, il faut de la détermination des chefs d'Etats de la communauté est- africaine pour trouver une issue favorable.
"La sous-région a accepté la médiation dans la crise burundaise, par le principe de la subsidiarité, au nom de l'UA et de l'ONU. Est-ce qu'elle va accepter d'être défaite au risque de rendre faible les organisations pour lesquelles elle travaille ? La crédibilité même de l'organisation qu'est la communauté est-africaine ne risquerait pas d'en pâtir ?", s'interroge-t-il.
Une grande tâche attend la sous-région
Selon Zénon Nimubona, président du parti pour la renaissance nationale, les dirigeants de la région doivent convaincre le gouvernement du Burundi - qui se radicalise - de reprendre le dialogue inclusif.
"La décision a été que les chefs d'Etats de l'EAC poursuivent des discussions avec le Burundi pour voir comment faire aboutir le dialogue inter-burundais."
Pour sa part, le président du parti FRODEBU Nyakuri parle d'une mission impossible confiée à la médiation.
"A mon avis, ils (NDLR : les chefs d'Etats) n'allaient pas faire autre chose que ça parce qu'ils n'allaient pas intervenir dans un pays souverain alors qu'il n'y a pas de guerre à l'intérieur. Quand il n'y a pas de guerre entre les composantes du pays, il est difficile que la sous-région se mêle des affaires intérieures", a confié à la DW, Keffan Nibizi. Celui-ci estime par conséquent qu'il n'y a "aucune nécessité de dialoguer."
Les positions figées des parties engagées dans le dialogue inter-burundais risque de retarder les prochaines élections générales que le gouvernement prévoit d'organiser en 2020. Les opposants, eux, parlent de l'inopportunité de la tenue d'élections crédibles en 2020 - en raison de la crise politique que connait le Burundi.
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