Insolite
Sans la peine de mort, Jésus n'aurait pas pu mourir pour racheter nos péchés.
Ce mois-ci, le Wyoming a failli rejoindre la liste des vingt États américains ayant aboli la peine de mort. Une proposition de loi en ce ce sens a été approuvée à la Chambre mais pas par le Sénat local. Même si plusieurs sénateurs républicains étaient pour, citant notamment le coût exorbitant de la peine de mort, ainsi que les plus de 150 condamnés à mort qui ont été innocentés depuis 1973, la loi n'a pas obtenu la majorité nécessaire.
Les partisans de la peine de mort ont cité quelques arguments habituels, notamment l'idée que l'exécution des criminels permet aux proches des victimes d'obtenir justice. Mais une sénatrice, la Républicaine Lynn Hutchings, s'est distinguée par un raisonnement étonnant : son idée, rapportée par The Slot, est qu'il faut défendre la peine de mort car sans peine de mort, Jésus Christ ne serait pas mort sur la croix pour absoudre nos péchés.
« Le plus grand homme qui ait jamais vécu est mort via la peine de mort pour vous et moi, a expliqué Hutchings. Je suis reconnaissante envers lui pour l'espérance qu'il nous a donnée. Les gouvernements sont établis pour rendre justice. Si Jésus n'était pas mort via la peine de mort, nous n'aurions pas d'espérance ».
L'absurdité du raisonnement a été soulignée sur les réseaux sociaux :
« Il faut maintenir la peine de mort au cas où nous aurions de nouveau besoin d'exécuter le Seigneur malgré son innocence ».
gotta keep the death penalty in place in case we need to wrongfully execute the Lord again https://t.co/ewKEhhA3lG
— Elizabeth Bruenig (@ebruenig) February 15, 2019
Si de nombreux leaders protestants et catholiques aux États-Unis sont favorables à la peine de mort, le Vatican s'est récemment exprimé très clairement contre. En décembre 2018, le pape François a qualifié la peine de mort de « contraire à l'Évangile » et en août, il a fait inscrire une opposition catégorique à la peine de mort dans le catéchisme de l'Église catholique.
Quant à Lynn Hutchings, elle s'était déjà faite connaître pour des prises de position douteuses. Début février, pendant une rencontre avec un groupe d'étudiants venus promouvoir un projet de loi contre la discrimination des personnes LGBT au travail, elle a comparé l'homosexualité à la pédophilie et à la zoophilie.
Selon les étudiants présents, elle avait fait le raisonnement suivant :
« Si mon orientation sexuelle est d'avoir des relations sexuelles avec tous les hommes qui sont là et aussi toutes les femmes, et si elles amenaient leurs enfants et que j'avais des relations sexuelles avec eux et qu'ensuite ils amenaient leurs chiens et que j'avais des relations sexuelles avec eux, devrais-je être protégée de toute discrimination pour cette orientation sexuelle ? »
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