Hôtel de ville de Kinshasa : que se cache-t-il derrière l’inauguration « précipitée » du nouveau bâtiment ?

Pourquoi a-t-on procédé dernièrement à l’inauguration du nouveau bâtiment administratif de l’Hôtel de ville de Kinshasa, alors que les travaux d’aménagement du site ne sont pas terminés ? Une question que les passants se posent après qu’un pan de la clôture s’est effondré lors de la tornade de jeudi 21 février. Ils sont donc restés pantois devant la physionomie qu’offre l’environnement du gouvernorat. Aussi ne comprennent-ils pas la raison de cette inauguration « précipitée » ?

L’inauguration officielle du nouveau bâtiment devant abriter le gouvernorat de la ville de Kinshasa a eu lieu le 11 février dernier. Elle suscite aujourd’hui des commentaires en sens divers. Apparemment, elle l’a été de manière précipitée parce que la finition des travaux n’a pas été au rendez-vous.

En effet, le vent violent ayant accompagné la forte pluie de la journée du 21 février 2019 a dévoilé au grand public la supercherie. Cette bourrasque a dû emporter un pan de ce qui sert encore aujourd’hui de clôture. Ce qui a permis à Monsieur tout le monde de constater que le bétonnage de la cour du gouvernorat n’était pas terminé, laissant un goût d’inachevé pour les travaux. Cela amène observateurs et analystes à s’interroger sur l’inauguration préparée à la hâte alors que les alentours de ce bâtiment sont dans une crasse indicible, dégageant à la ronde une odeur insupportable.

À ces interrogations, des supputations vont bon train quant aux réponses y réservées. Certains avancent, notamment, que la précipitation a été orchestrée parce que le locataire sortant de l’Hôtel de ville de Kinshasa n’a pas voulu que son éventuel successeur puisse procéder à cette cérémonie. « Mais pourquoi, diantre, alors qu’il y a la continuité de l’Etat ? » Et de répliquer pour eux-mêmes : « Cela pour que le remplaçant ne puisse s’attribuer les honneurs auxquels il n’a pas droit. » Si ce motif est valable et légitime, la cérémonie d’inauguration pouvait alors avoir lieu si tous les travaux de finissage étaient réalisés.

D’autres invoquent la mauvaise foi de l’homme qui était à la porte de sortie. Celui-ci n’a même pas daigné, lors de cette cérémonie, révélé le coût des travaux.

LOIN DE MINIMISER LE TRAVAIL ABATTU

« C’est curieux que le coût des travaux, bien que financés sur fonds propre du gouvernement provincial de Kinshasa, n’ait été révélé. Combien a coûté ce bijou ? Pourquoi le cache-t-on ? Un secret que détiennent le gouverneur de la ville et son ministre provincial en charge du Plan ».

Bien que le gouverneur (sortant) de la ville fut au crépuscule de son mandat à la tête de la capitale congolaise, il n’est pas question, ici, de minimiser le travail qu’il a accompli durant son mandat. La réalisation de ce nouveau bâtiment constitue une des œuvres à insérer dans le bilan de l’équipe qu’a conduite l’autorité urbaine de Kinshasa. Entre autres réalisations, l’érection des bâtiments abritant les services administratifs de l’Assemblée et du gouvernement provinciaux, l’installation des services de dialyse à l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex-hôpital Mama Yemo) et la construction d’une morgue dans cette formation hospitalière. Sans oublier le « fameux boulevard » Kimbuta dans la commune de N’Djili.

Pour le ministre provincial du Plan, la construction de cet édifice a été rendue possible grâce aux efforts du gouverneur André Kimbuta Yango. Débutés en 2014, les travaux du nouveau bâtiment de l’hôtel de ville de Kinshasa auraient pu se terminer dans neuf mois. Mais, des aléas d’ordre administratif, technique et de trésorerie, ont un peu bouleversé le délai initial. Mais l’objectif ultime de l’exécutif provincial est de doter la ville de Kinshasa de suffisamment des bâtiments afin que chaque service de la ville trouve une structure où fonctionner paisiblement.