Nord-Kivu : la société civile de Rutshuru dénonce la prolifération des barrières des FARDC dans la chefferie de Bwito

Au total 44 barrières érigées par des éléments FARDC sont répertoriées la seule chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. La société civile de Rutshuru, qui trace ce carnet sombre, s’indigne du silence qui caractérise les autorités politico-administratives face à cette situation qui tracasse des paisibles citoyens.

La partie de la chefferie de Bwito sous contrôle régulier de l’armée gouvernementale est loin d’être la plus quiète, selon le constat de la société civile. Si les groupes rebelles sont auteurs de beaucoup d’abus, les soldats de l’armée régulière n’en sont pas de moins doigtés. A travers un document reprenant la cartographie des tracasseries perpétrées par des éléments FARDC dans cette chefferie [et dont copie est parvenue à la rédaction de laprunellerdc.info ce vendredi 1er mars 2019], il se relève que les 6 groupements sous contrôle du 3307ème régiment comptent un nombre record de 40 barrières.

Partir de Kalengera jusqu’à Kitshanga, via Tongo, Bambo, Mutanda, Kihondo, Bukombo, Bishusha et Tongo, la société civile dénonce la commission d’actes violant les Droits Humains à l’égard des populations civiles. Cette structure citoyenne s’étonne tout de même du silence des autorités militaires, politiques et administratives qui voient tous ses abus, mais n’osent pas en sanctionner les commanditaires.

Suite aux différents abus mis à charge de l’armée, la société civile implore la bonne volonté et le dévouement du commandant de l’unité en place, dans la chefferie de Bwito, afin de restaurer l’ordre dans sa zone de commandement.

Le territoire de Rutshuru est géographiquement situé au Nord de la ville de Goma, apitale de la province du Nord-Kivu. Ce territoire est couramment sujet à des conflits armés opposant des factions émanant des communautés locales. Ce qui ravive la permanence d’une méfiance démesurée entre les différentes tribus et ethnies de la région qui, même pour de conflits dérisoires, font recours à l’usage d’armes de guerre. Les forces armées de la RDC sont, dans cette zone, perçues comme le seul rempart crédible indépendant de toute tendance culturelle susceptible de ramener la cohésion entre des belligérants historiques.