Sud-Kivu: des déplacements massifs des populations suite à des affrontements entre miliciens en territoire de Fizi

Des violents affrontements entre les miliciens Maïmaï et ceux Gumino et Twiraneho se poursuivent dans les Hauts plateaux de Minembwe en territoire de Fizi.

Des déplacements massifs des populations sont signalés à  Kwirumba, Kinyokwe, Kashologosi, Kabingo, Bigalagala.

Les villages Biziba, Monyi, Rutigita, Kisombe,Irumba Masha Kabingo sont vidés de leurs habitants.

Des déplacés qui arrivent en masse à Minembwe-centre, Byalere, Rugezi depuis ce mercredi 6 mars 2019.

Des enfants et des femmes avec des bagages arrivent à Madegu. Ils témoignent que la tension devient vive à Monda dans le secteur de Lulenge.

Ces déplacés à Minembwe s’installent dans les écoles d’autres ne savent pas où aller. Les plus visibles ici sont les enfants et sont accompagnés de leurs mères.

Des sources sur place font état du pillage des bovins à Matanganyika et des maisons incendiées à Kashologosi.

Tout est parti lorsque les populations de ces localités ont aperçu des éléments armés en train d’incendier des maisons des habitants à Biziba 1er et alentours.

A Minembwe-centre où ils sont accueillis, une panique totale règne dans le chef de la population. Les commerçants ferment leurs boutiques au centre de Minembwe à 19 heures.

Pour comprendre le problème

Monda est une Bourgade perdue au milieu des montagnes verdoyantes. M’monda comme on l’appelle en Kibembe est situé dans le secteur de Lulenge, non loin de la chaîne de montagne appelée Ruwonga dans la commune rurale de Minembwe.

Les communautés locales s’y affrontent sur fond de conflits d’intérêts portant sur le contrôle de terre, de gestion de la Transhumance mais aussi de la politisation à outrance des relations intercommunautaires dans la zone de Lulenge.  Les Banyindu, Bafuliru, Banyamulenge et Babembe y vivent.

Plusieurs personnes auraient été tuées, d’autres forcées au déplacement tandis que des villages entiers seraient brûlés, des vaches massacrées, mutilées et volées. Chaque partie manipule les chiffres.

Dans cet imbroglio sécuritaire, les groupes armés s’invitent à la fête dans cette partie du Congo où l’autorité de l’État est quasi inexistante.

La situation dégénère selon les informations recueillies et les autorités sont appelées à travailler à rétablir la sécurité, à renforcer la cohésion sociale, à améliorer la protection de civils, à neutraliser les groupes armés et à poursuivre en justice tous les tireurs de ficelles qui embrasent nos villages ruraux.

Plusieurs responsables de la Société Civile appellent ces communautés à se mettre autour d’une bonne calebasse de vin de bananes et trouver une solution durable à cette crise qui ne dit pas son nom.

Une mission intercommunautaire avait déjà été déployée dans la zone affectée pour sensibiliser à la cessation des hostilités, au retour de déplacés et à des initiatives locales de conciliation.

Beaucoup appellent également les FARDC à  renforcer leur présence à Minembwe et environs.