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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Sud-Kivu : les dessous des cartes des conflits armés récurrents dans les hauts et moyens plateaux de Minembwe et de Bijombo (Tribune)

2019-11-13
13.11.2019
2019-11-13
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Dans son « nota bene » du 8 novembre 2019 consulté par Laprunellerdc.info, l’organisation protestante  de défense des droits humains«Héritiers de la Justice» revient sur ce qu’elle appelle les «dessous des cartes des conflits armés récurrents dans les hauts et moyens plateaux de Minembwe et de Bijombo en province Sud-Kivu »

Dans son souci de savoir les raisons profondes de ces conflits armés récurrents dans cette zone devenue un ventre mou de la province du Sud-Kivu et de la RD Congo, l’asbl Héritiers de la Justice a, sous le sceau de l’anonymat, approché un certain nombre d’acteurs politiques, administratifs et sociaux basés et/ou ressortissants de ces milieux en crise. Les uns et les autres ont relevé plusieurs facteurs et circonstances comme étant à la base des troubles qui mettent de manière quasi répétitive à feu et à sang les localités de Minembwe et de Bijombo ainsi que leurs environs. Laprunellerdc.info vous propose l’intégralité du document.

« Les dessous des cartes des conflits armés récurrents dans les hauts et moyens plateaux de Minembwe et de Bijombo en province Sud-Kivu  (Héritiers de la Justice)

Depuis le mois de mars 2019, les hauts et moyens plateaux de Minembwe et de Bijombo sont, après quelques mois d’accalmie, replongés dans un climat de violence armée dû aux affrontements entre groupes armés locaux. Ces événements malheureux devenus cycliques sont à la base des graves atteintes aux droits humains et à la paix et d’une grande crise humanitaire marquées par des tueries, des pillages des bétails, des incendies des villages et des infrastructures sociales, etc. 

Située aux confins des territoires de Fizi, d’Uvira et de Mwenga, cette partie Sud et Sud-Ouest de la province du Sud-Kivu est depuis plus de deux décennies le bastion de diverses forces négatives dont les miliciens Gumino et Twigwaneho se réclamant de la communauté Banyamulenge et la mosaïque des cohortes Maï-maï des tribus Babembe, Bafuliru, Banyindu et Barega. 

Ces affrontements qui s’enlisent sont susceptibles de remettre en cause les immenses résultats obtenus en termes de restauration de la cohabitation pacifique et de la cohésion sociale entre les communautés grâce à d’intenses actions et sacrifices des pouvoirs publics et des organisations non gouvernementales. Pour se mettre à l’abri de la violence, plusieurs rescapés civils fuient leurs villages attaqués et incendiés en direction notamment de Minembwe-centre et de Mikenge où les forces armées congolaises (FARDC) et la Mission de Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO) disposent des bases ou unités militaires relativement importantes. Aussi, d’autres déplacés sont allés jusqu’à Kalemie dans la province voisine du Tanganyika ou sont descendus jusque dans les zones basses du territoire d’Uvira.. 

Les analystes avisés expriment de plus en plus leur crainte quant à l’issue de ces affrontements. Compte tenu de l’obédience des acteurs impliqués dans ces événements sanglants, il ressort de ces analyses que la situation de Minembwe et ses environs risque de servir de prélude à un nouvel embrasement de tout le pays. Point n’est besoin de rappeler qu’en 1996, la guerre de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo/Zaïre (AFDL) qui a débouché sur le renversement du pouvoir de feu Mobutu à Kinshasa a commencé aussi à dans la même zone par une revendication de la nationalité congolaise par les Banyamulenge. Ceux-ci ont par la suite bénéficié d’un soutien en hommes, armes et munitions de plusieurs pays dont le Rwanda et le Burundi voisins. 

Plusieurs informations concordantes font aujourd’hui état de la présence dans cette partie du Sud-Kivu des éléments armés rwandais et burundais en rébellion contre leurs pays d’origine et qui collaboreraient avec ceux-ci ou ceux-là qui qui se font la guerre dans les hauts et moyens plateaux. Etant donné que le Burundi et le Rwanda, deux anciens alliés dans les guerres qui ont mis à feu et à sang la RDC de 1996 à 2003, ne sont plus en odeur de sainteté depuis le coup d’Etat manqué au Burundi, chacun de ces Etats serait en intelligence avec les rebelles de l’autre, présents sur le sol congolais. Ainsi, d’aucuns pensent que les affrontements en cours à Minembwe et ses environs seraient, en partie, une guerre par procuration entre ces deux pays voisins. Aussi, bon nombre d’observateurs redoutent une réédition des affrontements armés et sanglants entre des armées étrangères sur le sol congolais comme ce fut le cas en juin 2000 à Kisangani entre les militaires Rwandais et Ougandais appuyant la rébellion du RCD à l’époque. Cette guerre de Kisangani avait fait beaucoup de morts civils congolais et des dégâts matériels importants qui sont jusqu’alors non réparés par les deux belligérants. 

Dans son souci de savoir les raisons profondes de ces conflits armés récurrents dans cette zone devenue un ventre mou de la province du Sud-Kivu et de la RD Congo, l’asbl Héritiers de la Justice a, sous le sceau de l’anonymat, approché un certain nombre d’acteurs politiques, administratifs et sociaux basés et/ou ressortissants de ces milieux en crise. Les uns et les autres ont relevé les facteurs et circonstances ci-après comme étant à la base des troubles qui mettent de manière quasi répétitive à feu et à sang les localités de Minembwe et de Bijombo ainsi que leurs environs :

1. Le traitement différentiel et de faveur dont bénéficient, selon les circonstances, les groupes armés locaux de la part des unités des forces armées congolaises déployées dans les milieux ;

2. Le silence de l’Etat congolais vis-à-vis de l’entrée, en 2017 et 2018, en RD Congo d’hommes armés étrangers, vraisemblablement burundais et rwandais. Ces hommes armés sont entrés par colonnes la journée au vu et au su de tout le monde sans être inquiétés par l’armée nationale pourtant alertée chaque fois par les populations civiles ;

3. L’incapacité de l’Etat congolais de restaurer son autorité dans plusieurs contrées de l’Est du pays où certains groupes armés encore actifs lui avaient servi de supplétif contre les rébellions de l’AFDL et du RCD en 1996 et 1998 ;

4. La détermination de la communauté Banyamulenge de voir l’Etat ériger la localité de Minembwe en entité administrative autonome et d’obtenir la tête de l’entité coutumière du groupement de Bijombo au mépris de l’opposition des communautés voisines. La commune de Minembwe, créée par le même Décret du Premier Ministre conférant le statut de ville et de commune à certaines agglomérations de la province du Sud-Kivu notamment Misisi, Kiliba, Sange, Luvungi, Kamanyola, Nyangezi, Kavumu, Nyabibwe, Minova, etc., serait, contrairement aux autres, la seule dotée d’un Bourgmestre nommé par une ordonnance présidentielle signée par l’ancien Chef de l’Etat avant la fin de son mandat en décembre 2018 ;

5. Les auteurs intellectuels de cette violence vivent ailleurs. Certains occuperaient des fonctions dans les institutions publiques du pays ;

6. La guerre de Minembwe est une « guerre par procuration » entre le Rwanda et le Burundi sur le sol congolais.

 En témoignent la présence et l’activisme dans la zone des groupes armés se réclamant respectivement en rébellion contre ces deux pays et qui auraient des accointances avec les milices tribalo-ethniques qui se battent notamment à Minembwe et Bijombo ;

7. Le chômage accru des jeunes vivant dans les trois territoires précités, ce qui favorise leur adhésion aux sollicitations des forces négatives présentes à Fizi et à Uvira ;

8. L’impunité dont ont joui la plupart des auteurs des graves atteintes aux droits humains et autres crimes dans cette partie de la province. Certains ont d’ailleurs été intégrés dans les forces armées et la police nationales ainsi que dans les institutions politiques du pays sans faire l’objet de la moindre poursuite judiciaire ;

9. Le refus de certains militaires de prester en dehors de leurs milieux d’origine ;

10. Le déficit de collaboration et confiance des populations civiles dans les forces armées congolaises, réduisant ainsi l’efficacité de celles-ci sur le terrain ;

11. La faible mise en œuvre des résolutions et recommandations formulées par la multitude des forums intercommunautaires de paix organisés sous l’égide, soit des pouvoirs publics, soit des organisations non gouvernementales ;

12. La faible sincérité de l’engagement des pays voisins en faveur de la restauration effective de la paix en RDC dont bon nombre tirent d’indéniables intérêts économiques et géopolitiques du désordre et du chaos au Congo, etc. 

Pendant que ces observateurs se perdent en conjectures au sujet des causes de ces troubles, les conséquences de celles-ci continuent à être désastreuses en termes de pertes matérielles, en vie humaine et en cohésion sociale entre les différentes communautés locales. 

Eu égard au sombre et inquiétant tableau peint ci-dessus et compte tenu de sa mission de canaliser les préoccupations des communautés de base au niveau des instances nationales et internationales de décision et d’action, l’asbl Héritiers de la Justice recommande : 

♦ Au gouvernement congolais : – De sévir sans complaisance contre tous les groupes armés congolais et étrangers présents dans les trois territoires jusqu’à leur démantèlement complet ;

 – D’arrêter et de traduire en justice les seigneurs de guerre qui sèment mort et désolation dans cette partie du Sud-Kivu ;

– De diligenter des enquêtes indépendantes sur les allégations répétées faisant état des présumées mains noires des personnalités congolaises haut placés ressortissantes des différentes communautés dans ce conflit ;

– De faire diligence pour apporter une assistance humanitaire aux populations ayant fui les affrontements et qui sont aujourd’hui déplacées et dépourvues de tout ;

 – D’intensifier, en collaboration avec les ONG, les campagnes de sensibilisation à la cohabitation pacifique entre les ethnies locales pour les amener ou les maintenir dans une disposition permanente de désolidarisation d’avec les groupes armés et des politiciens véreux ;

– De mettre en place une véritable politique de création d’emplois durables notamment en faveur des jeunes. 

♦ Au Conseil de Sécurité de l’ONU et aux Etats partenaires de la RDC : – De renforcer les casques bleus déjà déployés dans les localités de Minembwe et de Mikenge avec d’autres unités dotées d’un mandat offensif à l’instar de la célèbre brigade spéciale ayant appuyé les FARDC pour venir à bout du M23 au Nord-Kivu en 2013 ;

 – D’enquêter sur les auteurs et les commanditaires de cette violence récurrente et de prendre des sanctions à leur encontre ;

– De soutenir l’Etat congolais et les ONG dans leurs efforts d’assistance humanitaire aux victimes. 

Bukavu, le 08/11/2019 

Héritiers de la Justice »


MEDIA CONGO PRESS / Prunelle RDC
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KAZIMODO @5A5XVM7   Message  - Publié le 20.11.2019 à 14:50
Bon analayse je crois que l'on peu comprendre nos frere de la communauté voisine de Minimbwe sans vouloir poussé a la haine Minembwe on y parle Kinwarwanda , il y a incursion des Rwandais sous votre couvert a l' ESt du pays , la conclusion et pour mon humble avis de vous refusé les terres et meme tout autorité et vous demandé de rentré chez vous . Ce ne sont pas les seule peuple voisins qui vivent au Congo. Accepter de leurs donné un territoire plus grands meme que leurs pays d'origine???? SVP TOUT CONGOLAIS DE SOUCHE NE DOIT PAS ACCEPTER

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