Kasaï : le Gouverneur Marc Manyanga Ndambo dresse le bilan de son mandat à la tête de cette province

A la porte de sortie, le gouverneur du Kasaï Marc Manyanga Ndambo dresse le bilan de ses trois ans passés à la tête de cette province. C’était au cours d’un point de presse organisé ce jeudi 14 mars 2019 dans la salle des réunions du gouvernorat.

Marc Manyanga Ndambo dit s’être fixé au départ, trois axes dans son programme d’action à moyen terme, à savoir : le rattachement de tous les territoires au chef-lieu de la province, la maximisation des recettes et le suivi de certains projets en cours.

Sur le volet des infrastructures

Un rond-point au centre-ville de Tshikapa dans la province du Kasaï. (© Radio Okapi/Joël Bofengo)

Sur le premier volet de son programme, le gouverneur Manyanga a indiqué se focaliser sur les infrastructures viaires avec un accent sur la complémentarité multimodale, partant de l’axe routier d’intérêt provincial Kandjaji-Tshikapa-Ndjoko Punda.

Avec une enveloppe de rétrocession rabattue, le gouverneur Manyanga dit avoir construit dans ce secteur, 12 ponts par principe de solidarité des entités territoriales décentralisées à l’aide de leur enveloppe de rétrocession. Le dernier pont Lubawu a été inauguré ce week-end dans l’unique souci de connecter tous les territoires au chef-lieu.

Pour le cas de la route Tshikapa-Kandjaji, le gouverneur du Kasaï dit avoir plaidé et obtenu de la BAD, le financement des études de ce projet intégrateur.

Autres réalisations évoquées par le gouverneur Manyanga, c’est le parachèvement des bâtiments administratifs des communes de Dibumba 1 et 2, et de Mabondo, intervenu aussitôt après la réhabilitation de l’hôtel de Ville de Tshikapa qui devrait servir de gouvernorat.

S’agissant de la dégradation des routes dans la ville de Tshikapa, Manyanga parle des attributions des entreprises ayant gagné le marché, dès lors que le contrat déjà signé, les tronçons concernés sont à charge de ces dernières.

Pas de maximisation des recettes

Quant à la maximisation des recettes, deuxième volet de son programme, le gouverneur Manyanga a justifié la contre-performance enregistrée en grande partie par le phénomène Kamwena Nsapu. Toutefois, le gouverneur reconnait la reprise des couleurs de la courbe économique au début de l’année 2016 et 2018.

Accusé de rétrocéder 60 % des recettes propres à ses mentors, Manyanga parle des voleurs qui crient aux voleurs.

Pour lui, sa culture et son expérience acquises pendant 32 ans en tant que cheminot ne lui permettent pas de rétrocéder une telle somme dans une province qui éprouve d’énormes difficultés financières et dont les recettes ne permettent même pas de couvrir la charge du personnel.

Le gouverneur justifie les dettes que la province a avec certains opérateurs économiques au rabattement de l’enveloppe de la rétrocession et de la faible mobilisation des recettes due au phénomène Kamwena nsapu. La province a logé différents officiels sans que le gouvernement central puisse envoyer de l’argent pour couvrir ces charges de sécurité, précise-t-il tout en indiquant avoir programmé de s’en acquitter.

Quant au fractionnement de salaire des agents de son cabinet, Manyanga Ndambo a dit agir en manager pour résoudre un problème social faute d’irrégularité de la paie. Toutefois, Manyanga reconnait que la situation est générale pour toutes les provinces. Le Kasaï, est la province avec moins d’arriérés que les autres.

Pour ne pas tomber dans l’échec du projet d’asphaltage par la société Afritec de 11,2km de la voirie de Tshikapa, le gouverneur Manyanga dit s’être investi dans le cadre du troisième volet de son programme d’action, le suivi de projet en cours, à répertorier tous les projets en province et en assurer le monitoring permanant, ce qui a permis l’asphaltage de la voirie de Tshikapa et la construction des centres de santé avec Sanru et beaucoup d’autres projets financés par les partenaires.

Le chantier de vivre ensemble 

La ville de Tshikapa dans le Kasaï. (© DKM)

Le  phénomène Kamuena nsapu a voulu diviser les fils et filles. Les efforts ont été consacrés pour la paix et le vivre ensemble communautaire. Je salue l’apport de tous dans ce domaine. Ce chantier, il doit se poursuivre pour privilégier l’unité et l’amour.L’esprit de la stigmatisation doit être évité. Car les gens doivent comprendre que nous ne sommes plus au territoire ou dans la ville,mais plutôt dans la province où tout le monde doit se sentir libre » indique le gouverneur Marc Manyanga.

En définitive, Manyanga Ndambo dit laissé la province sur une rampe qui lui permet de se développer.

L’idée n’est pas d’atteindre l’objectif, mais d’avoir marqué un pas pour que celui qui vient puisse repartir sur cette base. Il y a des choses faites mais il y a beaucoup à faire et moi, je n’étais qu’un maillot de la chaîne qui doit se poursuivre a-t-il souligné.

Le gouverneur regrette que sa rigueur ne lui ait pas permis d’être compris par certains politiques, d’où son conseil à son successeur d’avoir une approche un peu plus différente dans la gestion.

Est-ce Manyanga le meilleur choix pour la province ?

Le gouverneur Manyanga, sans émettre un jugement de valeur sur sa personne, se remet à l’histoire de le juger...