Science & env.
Le moustique est l’ennemi public numéro un de la saison estivale. C’est aussi l’animal qui tue le plus de personnes dans le monde, en transmettant des maladies comme le paludisme. Mais comment échapper aux piqûres de moustiques ? Des chercheurs italiens se sont penchés sur la manière de lui couper l’appétit. Selon eux, il suffirait de lui fournir une repas sucré pour réfréner son envie de piquer.
« Bzzz… » De jour comme de nuit, l’entendre rôder est absolument horripilant. En plus, le moustique est l’animal le plus dangereux de la planète : il est porteur de maladies qui font des ravages (paludisme, dengue, virus Zika, chikungunya) et, durant la saison estivale, il est sans conteste l’ennemi public n° 1. Les scientifiques du monde entier sont toujours en quête d’une solution pour l’empêcher de nous piquer. Et des chercheurs italiens viennent de découvrir une piste intéressante.
Dans une étude publiée le 9 mai dans la revue PLOS Biology, ces scientifiques de l’Université de Milan affirment que l’envie de piquer des moustiques serait refrénée après un repas sucré. Un gène serait à l’origine de ce comportement et le contrôler pourrait être une partie de la solution.
Des effets visibles pendant 5 à 6 jours
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont travaillé sur le moustique tigre Aedes albopictus, réputé pour piquer durant la journée et être agressif. Originaire d’Asie du Sud-Est, l’insecte ne cesse de gagner du terrain dans le monde entier. Il est désormais présent dans 51 départements français. En clair, il est partout !
En laboratoire, deux groupes de spécimens ont été été étudiés : l’un a eu droit à de l’eau, l’autre à de l’eau sucrée. En approchant ensuite une main humaine, les chercheurs ont évalué lequel des deux groupes de moustiques avait le plus tendance à piquer. Résultat : les jeunes femelles ayant été nourries au sucre n’étaient pas intéressées par le sang humain que les scientifiques leur proposaient. Et ce, pendant cinq à six jours. Les autres étaient en revanche plus agressifs, plus affamés.
Les moustiques nourris au sucre auraient tendance à moins piquer selon des chercheurs italiens. (Photo d’illustration : Pixabay)
Si l’explication la plus aisée à fournir serait que les moustiques n’ayant pas bénéficié de sucre avaient des besoins énergétiques plus importants, et piquaient donc plus pour y subvenir, les chercheurs italiens ont poussé plus loin leurs recherches. Ils se sont penchés sur les gènes des moustiques.
L’un de ces gènes, appelé Vg-2, permet de construire une protéine jouant un rôle dans le développement ovarien des femelles. Et plus cette protéine est produite, plus le moustique cherche à piquer. Or, sa production diminue après un repas sucré, comme après une piqûre, ont-ils observé.
« Contrôler le gène en question, et donc la production de cette protéine, pourrait donc être une arme efficace pour réduire le nombre de piqûres dont nous sommes victimes et, par la même occasion, celui des maladies transmises », a déclaré Paolo Gabrieli, zoologiste et co-auteur de cette nouvelle étude. D’autres travaux sont désormais nécessaires pour donner suite à cette découverte jugée « prometteuse » par la communauté scientifique internationale.
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