Politique
Le regroupement politique congolais AFDC et alliés n’en a toujours pas fini de se plaindre du traitement lui réservé au sein de sa famille, le Front commun pour le Congo. Pour l’heure, la situation politique et les engins du moment donnent au FFC la primeur de décider du titulariat des principaux postes de responsabilité mais Bahati Lukwebo et les siens ne se voient rétribués équitablement, et appellent toujours à une redistribution des cartes qui leur soit favorables, en tenant compte du grand poids politique qu’ils revendiquent.
Le refrain de janvier 2019, au lendemain de la proclamation des résultats des élections, a refait surface du côté l’Alliance des Forces démocratiques du Congo et alliés. Forte de la centaine de députés qu’elle compte à l’Assemblée nationale, l’AFDC-A se considère comme la seconde force du FCC et refuse de se contenter des miettes quand il faut se partager le pactole qui a récompensé la grande performance dont leur famille a fait montre aux dernières échéances électorales.
Pour l’instant, plus que jamais, ce regroupement politique s’est placé plus haut et lance plus fort sa sonnette d’alarme. Cette fois, c’est la primature, la présidence du sénat ou le divorce. Alors qu’aucun doute ne plane sur l’appartenance de deux animateurs suscités, à la plateforme de Joseph Kabila, l’AFDC vivra mal la décision de sa hiérarchie de n’aligner aucun de ses cadres à ces deux prestigieux postes.
Selon toute vraisemblance, Lukwebo et les siens ne s’empêcheraient pas d’aligner un candidat à la présidence de la chambre haute du parlement, parallèlement au candidat du FCC, dans le cas où aucun compromis n’était trouvé dans le sens de leur souhait. Un cadre l’a d’ailleurs souligné à Kinshasa.
Trop de pleurs qui finiront par se sécher ?
Le chapelet de déclarations plaintives qu’émet l’Alliance des forces démocratiques du Congo ne semble pas ébranler le cirque de gestion du côté du FCC. Son puissant maître, Joseph Kabila semble en faire fi, et ne donne aucun indice de finir par donner gain de cause à ce parti, qui se perçoit aujourd’hui comme la deuxième force de la confrérie FCC.
L’AFDC est, sur base de sa représentation dans les différents hémicycles, l’une des géantes formations politiques de la République mais visiblement sans notoriété adéquate pouvant lui permettre de s’affranchir du lourd joug lui imposé par le cercle décisionnel de sa plateforme. Déjà, sous le second mandat de Joseph Kabila, les disciples de Modeste Bahati étaient montés au créneau fustigeant une sous-estimation dont leur formation était objet. En ce temps l’AFDC, faisant ses premiers pas dans la concession des aigris, réclamait plus que le seul ministère qui lui était adjugé. Depuis, des plaintes se multiplient, des menaces d’actions également, mais le parti de Lukwebo finit toujours par fondre dans le moule.
Les plaintes de ces derniers temps ayant atteint le paroxysme jamais atteint auparavant, bien d’analystes s’imaginent aujourd’hui un FCC sans Bahati et, par ricochet, sans AFDC-A. Cette donne, qui semble évident n’est tout aussi surréaliste si l’on s’en tient à d’autres enjeux qui s’en suivent.
En effet, fin politicien, Bahati Lukwebo est prévenu que faire cavalier seul ne tournera jamais en sa faveur, au vu des garde-fous déjà établis par ses pairs. Quitter le FCC est un des grands risques qu’hésitera l’AFDC de prendre en ce moment vu que le cordon qui le lie à l’ancien régime ne peut pas être rompu si facilement.
Par ailleurs, si l’on s’en tient également à l’amalgamation de ses troupes, l’AFDC n’est pas construite sur des bases idéologiques si affermies qu’elle ne puisse s’écrouler aux moindres secousses. Bien qu’ayant fait élire un bon nombre de députés, tant nationaux que provinciaux, l’AFDC compte plus sur des politiciens émancipés (ayant adhéré au parti pour des fins électoralistes et autres intérêts politiques) que sur des membres convertis et convaincus de l’idéologie de leur case.
De sa dénomination même, AFDC et Alliés, il sied de compter le nombre d’indépendants ayant adhéré à la plateforme pour espérer atteindre le seuil d’éligibilité, condition sine qua non pour décrocher un siège aux dernières élections.
Le débauchage, un mode d’affaiblissement des adversaires privilégié dans la politique congolaise, irait donc bon train dans le cas où l’AFDC choisissait de quitter le navire.
Il sied de rappeler que dès la veille de l'élection présidentielle, le président national de l’AFDC était perçu par une opinion comme un potentiel et sérieux dauphin de Joseph Kabila, mais le sort a tourné en sa défaveur. Modeste Bahati Lukwebo fut, à l’époque, obligé de battre campagne pour Emmanuel Shadary. Cela créa visiblement une énième frustration, mais les choix n’étaient aussi diversifiés que ça.
Si l’AFDC a donc mis ses partenaires en disgrâce, elle sera tout de même obligée d’attendre plus longtemps avant de s’en affranchir de peur qu’elle ne le sente plus amère que le sort lui réservé au sein de la famille politique FCC.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique Primaires à l'Union sacrée : ''Une manière planifiée d'écarter Vital Kamerhe de la course à la tête de l'Assemblée nationale'' (UNC)
22.04.2024, 16 commentairesPolitique «Soutenir Tshisekedi pendant la campagne de 2023 ne signifie pas donner un chèque blanc à son entourage des binationaux pour piller le pays »(A-Daniel Shekomba)
22.04.2024, 9 commentairesPolitique Assemblée nationale: Vital Kamerhe remporte la primaire de l’Union Sacrée pour la présidence du perchoir
23.04.2024, 9 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance