Détention illégale du diamant du Sankuru : conflit d’intérêts entre Lambert Mende et Basile Olongo

Un diamant de 87 carats qui circule entre des mains inexpertes… ne peut que sentir le roussi !

L’hébergement des creuseurs en possession du diamant de 87 carats du Sankuru par le cadre du FCC Lambert Mende a jeté un pavé dans la marre depuis que l’histoire est révélée au grand public.

Tous deux originaires du Sankuru, la tournure que prend cette affaire laisse dès lors planer des doutes sur les réelles motivations de chacun. Des versions relayées par les médias, certains analystes accordent du crédit à celle du candidat gouverneur unique qu’ils trouvent « plausible » – tout en y émettant quelques réserves – et que celle du vice-premier ministre, pas besoin d’être expert pour comprendre que le sortant est venu simplement fourrer son nez dans une affaire qui semblait suivre son cours et dont l’intervention aurait biaisé la suite.

« Peut-être que si le ministre n’avait pas usé de ses prérogatives […] On serait spectateur du débouché de l’affaire… Attendez, un diamant de 87 carats ne se négocie pas dans nos comptoirs ! Tôt ou tard, les intentions de M. Mende aurait été mises sur la place publique ! À mon humble avis et on ne va pas s’en cacher, c’est une affaire de grosse commission, il faut qu’on se le dise. Et le VPM a flairé les sous. C’est ainsi qu’il a tenté de tourner la situation à son avantage en cherchant d’abord à s’approprier les creuseurs. Malheureusement pour lui, l’affaire semble lui glisser dans les mains… Mende n’est pas un quidam ! », estime un analyste politique.

Poussant plus loin le raisonnement, ces analystes soulèvent un autre aspect, celui d’une crise de leadership latente dans cette province du centre de la RDC dont plus d’un cadre de l’ancien pouvoir sont originaires.

En effet, c’est exactement cette province qui ne connait qu’une seule candidature au poste de gouverneur, jusqu’à présent, en l’occurrence celle de Lambert Mende qui par ailleurs ne fait pas l’unanimité (raison pour laquelle, jusqu’à ce jour, la date de l’élection n’est pas encore fixée attendant le retour de l’accalmie). Dans ce cas précisent-ils, la tournure que prend l’affaire du diamant de Sankuru pourrait révéler l’instrumentalisation dont ferait objet le vice-premier ministre ai de l’intérieur et de la sécurité sortant, Basile Olongo.

« L’affaire de diamant n’est qu’un prétexte. Le problème est tout autre », lâche un avocat du barreau de Kinshasa/Matete.

Membre d’un gouvernement démissionnaire, « il est regrettable de voir SEM le VPM qui a vite gravi les échelons de l’Exécutif national ternir son image dans cette affaire de trafic de diamant… toutefois, on ne récolte que ce qu’on a semé… vous vous souvenez de la manière dont il a trahi l’opposition ? Une fois élu député, on l’a tout de suite aperçu se faufilant au milieu des caciques du pouvoir ».

Aussitôt l’affaire connue, le Bureau de l’Assemblée nationale a exigé des sanctions à l’encontre des auteurs de cette interpellation qui ont violé les immunités de l’honorable député et candidat gouverneur unique de la province du Sankuru, Lambert Mende Omalanga.