Société
Samedi dernier, sur le lac Maï-Ndombe, la RDC a connu un énième naufrage avec mort d'homme. Le bilan provisoire fait état d'environ une trentaine de morts et des dizaines de disparus. La cause du drame est la surcharge selon le maire de la ville d'Inongo. Plus de 370 passagers dans une embarcation d'une capacité maximum de 87 personnes. En plus, la source a évoqué la vétusté de l'embarcation.
Les Congolais connaissent par cœur ces deux causes qui sont à la base de tous les naufrages connus sur les voies humides. Ils aimeraient surtout savoir quand mettra-t-on un terme à cette série noire de naufrages répétitifs. Visiblement, ce n'est pas pour demain. Et c'est l'Etat congolais qui est interpellé.
Car, c'est lui qui a, par l'entremise du ministère des Transports et voies de communications (TRANSCOM), la puissance publique nécessaire pour faire respecter la réglementation dans le secteur des transports sur les voies fluviale et lacustre.
Rien que cette année, on est déjà au sixième naufrage. C'est très alarmant. Pas plus tard que le mois dernier, le Président de la République Félix Tshisekedi est allé consoler la population de Shabunda dans le Sud-Kivu, éplorée par un naufrage d'une embarcation sur le lac-Kivu ayant occasionné 35 morts. Comme toujours, la surcharge était la cause du chavirement de ce navire sans gilets de sauvetage pour les passagers. Et dire que Félix Tshisekedi en avait laissé 1000 à la population de Shabunda. Mais, il ne revient pas au Président de la République de distribuer des gilets de sauvetage en lieu et place des armateurs. C'est ce qui leur incombe. Les 1000 gilets de sauvetage ne peuvent pas couvrir tout le territoire national.
La preuve, c'est que dans l'embarcation qui a chaviré dans le lac Maï-Ndombe, il n'y avait aucun gilet de sauvetage. C'est par la nage que les rescapés ont eu la vie sauve. Le problème se trouve ailleurs. Dans tous les ports de la RDC, les Commissaires fluviaux doivent faire appliquer la réglementation pour la navigation. En prime, les gilets de sauvetage.
Ensuite, ils doivent contrôler techniquement toute embarcation pour évaluer son état et sa capacité de chargement à faire respecter. On sait que cela peut s'apparenter à prêcher dans le désert compte tenu de la réalité que connaissent plusieurs coins et recoins du pays.
Il y a des endroits dans plusieurs provinces, où la population attend des mois pour atteindre une localité à une centaine de kilomètres. La route étant complètement impraticable, aucun transporteur ne s'y risque. Conséquence, tous les voyageurs se rabattent sur les embarcations bondées qui vont chavirer. Ce qui fait qu'il s'ajoute une difficulté supplémentaire à celles de l'état technique des embarcations et leurs capacités maximales de changement, celles de réhabiliter certains tronçons des routes.
C'est ce qu'on a connu lorsque deux navires desservant Bukavu-Goma ont aussi fait naufrage pour surcharge. Or, si les 250Km de la route Bukavu-Goma étaient praticables comme à l'époque, c'est par cette voie terrestre qu'une bonne partie du trafic serait évacuée, comme au bon vieux temps. Généralement, lorsque 370 passagers s'entassent sur une embarcation de type baleinière d'une capacité de 87 personnes, c'est qu'ils n'ont pas le choix. Ceci explique donc tous ces naufrages en séries comme celui de samedi dernier ou ceux qui ont précédé. A ce titre, la problématique de la récurrence d'accidents sur nos lacs s'apparente alors à un casse-tête chinois. C'est tout dire !
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