Afrique
Le sit-in des manifestants, devant le quartier général de l’armée, a été violemment attaqué et dispersé ce lundi matin à Khartoum. Des soldats sont déployés dans toute la capitale. Le bilan provisoire est de neuf morts.
Les maigres barricades élevées depuis le 6 avril ont été balayées en quelques minutes. A l’aube du dernier jour du ramadan, ce lundi, les soldats ont dispersé par la force le site occupé par les manifestants devant le quartier général de l’armée, à Khartoum. Dans la matinée, ce lieu devenu l’épicentre de la révolution qui a conduit à la chute du président Omar el-Béchir, où affluaient chaque soir de dizaines de milliers de Soudanais avides de changement, apparaissait désert sur les images diffusées sur les réseaux sociaux. Les tentes qui ont abrité pendant deux mois les discours, les concerts, les dessins, les débats, les repas, les rêves des révolutionnaires étaient en flamme.
Neuf personnes ont été tuées dans l’attaque, selon le Comité central des médecins soudanais. Un bilan qui sera vraisemblablement revu à la hausse dans la journée. L’assaut des militaires était coordonné : des barrages routiers ont été installés par l’armée, qui s’est déployée dans toute la capitale. Des activistes affirment qu’au même moment, les sit-in des villes de Damazin, Port-Soudan et Al-Qadarif étaient également dispersés. A Khartoum, des coups de feu résonnaient encore dans les rues vers 11 heures. L’aéroport a été fermé. Des arrestations, des flagellations, des bastonnades ont été filmées dans plusieurs quartiers.
Coup de poignard
La répression est d’abord l’œuvre des Rapid Support Forces (RSF), une unité composée à l’origine de miliciens arabes du Darfour, responsables de massacres à grande échelle, dont Omar el-Béchir avait fait sa garde prétorienne. Lourdement armés, ils ont pris le contrôle de tous les points stratégiques de la capitale ces derniers mois. Leur chef, le jeune Mohamed Hamdan Daglo, surnommé « Hemedti », est aujourd’hui le numéro 2 du Conseil militaire qui a renversé le dictateur. Et sans doute l’homme le plus puissant du Soudan. Il avait promis à plusieurs reprises que ses hommes ne s’en prendraient pas aux manifestants. Mais ces dernières semaines, des RSF avaient ouvert le feu lors d’échauffourées aux abords de la zone du sit-in. Ce lundi, à la différence des premiers jours du mois d’avril, aucun soldat de l’armée régulière ne semble avoir pris la défense des révolutionnaires. « Nous n’avons pas dispersé le sit-in par la force, a osé un porte-parole du Conseil militaire, le général Shamseddine Kabbashi, à la chaîne de télévision Sky News Arabia, contre toute évidence. Les tentes sont là et les jeunes peuvent y circuler librement ». Une affirmation démentie par plusieurs témoins.
Depuis le 21 mai, les négociations entre l’armée et les forces de la Déclaration pour la liberté et le changement, une plateforme de groupes et de partis d’opposition, étaient suspendues. Avec cette offensive, les généraux viennent de donner un nouveau coup de poignard au processus de transition vers un pouvoir civil. L’Association des professionnels soudanais, fer de lance de la contestation, a annoncé rompre tout contact avec les militaires et appelle à « la grève et la désobéissance civile totale et indéfinie à compter d’aujourd’hui ».
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