« Les USA n’ont jamais dit que Fayulu a gagné les élections » (Herman Cohen)

L’ancien patron Afrique de l’administration américaine, Herman Cohen a taclé Martin Fayulu rappelant que les Etats-Unis n’avaient jamais dit que l’ancien candidat Lamuka à la présidentielle passée, a gagné les élections.

Dans une interview accordée à Top Congo, l’ancien patron Afrique de l’administration américaine a précisé que son pays attendait la décision de la Cour constitutionelle. Et de lors que la Cour s’est prononcée, les États Unis ont reconnu Félix Tshisekedi. Le diplomate américain rappelle que pour l’administration Trump, le plus important, c’était l’alternance.

Selon Herman Cohen, « le gouvernement américain n’a jamais dit que Fayulu a gagné (les élections en RDC). Le gouvernement américain a attendu la décision de la Cour constitutionnelle. Quand elle a annoncé que Félix Tshisekedi a gagné, l’Amérique a reconnu cette décision ».

Il souligne que les États-Unis souhaitaient simplement le départ de Kabila, l’échec de son dauphin et bref une alternance démocratique. « ce qui était important pour les États-Unis était le départ de Kabila et puisque son dauphin Shadary n’a pas gagné, l’Amérique est contente. Ce qui compte est que Kabila n’est plus président et son dauphin n’est pas président ».

Soutien de Washington à Félix Tshisekedi

L’ancien sous secrétaire d’état américain aux affaires africaines précise que l’administration Trump soutient Felix Tshisekedi.

« C’est un homme raisonnable, tout ce qu’il fait c’est pour réduire la pauvreté et aider le peuple congolais. Tout le monde à Washington croit qu’il est très sincère. Et que ça vaut la peine de l’aider », affirme Herman Cohen.

L’ancien homme Afrique de l’administration Bush père souligne que le soutien à l’actuel chef de l’état congolais est différent de celui apporté au Maréchal Mobutu pendant la guerre froide

« Aujourd’hui, il s’agit d’un soutien pour le développement économique de la RDC ».

Les retombées de l’alternance en RDC seront visibles après un an

Selon l’ancien sous secrétaire d’état américain aux affaires africaines, « l’alternance va arriver, mais ça va prendre du temps parce que l’ex-président kabila contrôle encore les leviers du pouvoir et tous ses hommes sont encore positionnés à des postes stratégiques ».

Herman Cohen révèle même que l’actuel président de la République, Félix Tshisekedi « m’a dit personnellement qu’il ne désire pas aller trop vite. Petit à petit, il va changer les choses. Il doit pour cela avoir ses hommes dans différents postes importants ».

Joseph Kabila doit s’effacer

Malgré sa majorité au parlement, le diplomate américain s’oppose à l’interférence de Joseph kabila dans les actions de Tshisekedi.

« Je crois que Kabila n’oserait pas mettre des bâtons dans les roues de Félix Tshisekedi. C’est dans son intérêt, comme membre du Sénat et quelqu’un qui voudrait être président pour une deuxième fois à l’avenir, de ne pas faire beaucoup de bruit, d’être tranquille », estime Herman Cohen.

Qui prévient que « tant qu’il (Joseph Kabila) donne l’impression de rester au pouvoir, les investisseurs ne vont pas venir et que le gouvernement des États-Unis sera toujours hostile pour aider son pays. Il faut qu’il s’efface ».