Politique
Constitutionnellement, la présente session ordinaire de l'Assemblée nationale se termine demain samedi 15 juin. Cette clôture intervient dans un contexte où le pays entier attend la formation d'un nouveau Gouvernement. Possible que la très attendue ordonnance présidentielle, portant nomination des membres de l'équipe Sylvestre Ilunga Ilunkamba, soit rendue publique l'un de ces quatre matins. Pas non plus exclu que le dossier puisse attendre le retour au pays, du Président Félix Tshisekedi, en séjour depuis hier en Tanzanie.
Cependant, il s'avère que même si le nouvel Exécutif national venait à être formé aujourd'hui ou demain, il se poserait un vrai problème de temps. Les députés nationaux, qui doivent investir le Premier ministre et son Gouvernement, sont supposés entamer leurs vacances parlementaires dès ce dimanche 16 juin. Compte tenu de cette contrainte de temps et aussi, face à l'urgence de la formation du nouveau Gouvernement, une session extraordinaire est inévitable, pour ne pas dire évidente à l'Assemblée nationale. Cela pour plusieurs raisons.
A l'hypothèse que cet Exécutif soit finalement formé et publié incessamment, comme annoncé par les services du Président de la République, c'est qu'il devra se donner un temps matériel d'apprêter le projet de son programme à présenter devant l'Assemblée nationale, condition sine qua non de son investiture officielle. Ce qui laisse supposer qu'on sera alors parti pour fin juin en cours.
La deuxième raison, c'est que la session ordinaire de septembre est essentiellement budgétaire. Là aussi, le Gouvernement devra préparer un projet de loi des Finances de l'exercice 2019, qu'il devra soumettre à la sanction de l'autorité budgétaire qu'est l'Assemblée nationale. Et, ce ne sera pas en une ou deux semaines qu'un Gouvernement pourrait se livrer à cet exercice. Bien au contraire. Il lui faudra encore du temps. Pour toutes ces raisons, il va donc de soi que les députés nationaux se réunissent en session extraordinaire. Idéalement au mois de juillet prochain.
Mais, s'il arrivait que pour des raisons d'intrigues politiques, cette session extraordinaire n'ait pas lieu, des observateurs redoutent des perturbations préjudiciables au calendrier des activités parlementaires de la présente législature. Car, en l'absence d'un projet de loi des Finances qui serait imputable à celle de l'exécutif national, on ne voit pas clairement les matières que les deux chambres du parlement traiteront au cours de la session ordinaire du mois de septembre prochain.
Possible qu'il y ait des arriérés législatifs hérités de la législature passée. Mais ceux-ci ne seraient peut-être suffisants pour couvrir les trois mois de ladite session. Moralité, députés nationaux et sénateurs risqueraient de se tourner les pouces, faute de matières. Car, on ne comprendrait pas que tous les trois mois de la session soient consacrés, par exemple, à l'installation des Commissions permanentes. Et dire qu'à l'Assemblée nationale, on avait déjà commencé ce travail.
A propos justement de la mise sur pied de ces commissions, des sources proches du Bureau de la Chambre basse renseignent qu'on aurait déjà fini cette étape, n'eussent été les manifestations des combattants de l'Udps et des militants des partis membres du Front commun pour le Congo (FCC), respectivement lundi 10 et mardi 11 juin devant le siège du Parlement.
Depuis, les activités, à défaut d'être à l'arrêt, tournent au ralenti à l'Assemblée nationale. Au stade actuel de la situation, le bureau de cette chambre du Parlement déclare qu'il devra d'abord établir un état des lieux de ces manifestations de rue, avant de convoquer la prochaine séance plénière. Peut-être la dernière de cette session qui se clôture demain samedi.
Executer les engagements de Fatshi
Dans 16 jours maximum, finit le mois de juin. Donc, le premier semestre de l'année 2019. Sans gouvernement. Entre-temps, le Président de la République, Félix Tshisekedi, multiplie des contacts avec des partenaires extérieurs de la RD Congo. On imagine que toutes ces rencontres se soldent par des engagements fermes en matière de coopération multisectorielle. Personne ne saurait donc le lui reprocher.
Cependant, d'aucuns estiment qu'en interne, tous ces différents contacts ne pourraient être profitable au pays, que si l'on a un pouvoir Exécutif qui, comme l'indique si bien son nom, traduirait en actes concrets, les engagements de Félix Tshisekedi avec les partenaires extérieurs du pays. Car, dans le contexte actuel où l'on a un Exécutif national limité à expédier les affaires courantes, on verrait très mal des hommes d'affaires, par exemple, apporter leurs capitaux en RD Congo. Justement, parce qu'ils ne trouveront pas en face d'eux, d'interlocuteur valable qu'est le Gouvernement.
Parce que le mandat du Chef de l'Etat s'étend sur un quinquennat, on devrait à tout prix éviter des atermoiements qui s'installeraient dans la durée. Car, au finish, c'est Félix Tshisekedi qui sera le seul comptable de son bail au sommet de l'Etat, devant le souverain primaire. Et, pour que les intérêts de ce peuple priment sur tout le reste, il faudrait absolument un Gouvernement. Sauf si l'on donnerait un autre contenu crypté à l'idéologie tshisekediste " le peuple d'abord ! "
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