30 juin: célébrons dans le respect le rêve des pères de l’indépendance

Le dimanche 30 juin, toute la nation congolaise va se mobiliser pour célébrer avec honneur et fierté la fête de l’indépendance. Pour l’année 2019, cette fête coïncide avec la première alternance pacifique et civilisée du pouvoir dans l’histoire politique de la RDC. Une bonne raison pour qu’elle serve, enfin, à réconcilier le Congolais avec lui-même.

Si à Kinshasa, le défilé militaire qui couronne généralement la fête de l’indépendance a été annulé en dernière minute, l’on sait néanmoins que le chef de l’État, Félix Tshisekedi, a choisi cette date pour appeler le peuple congolais à l’unité pour bâtir, comme le veut l’hymne national, « un pays plus beau qu’avant ». C’est d’ailleurs ce qu’a été le rêve des pères de l’indépendance dont les idéaux ont triomphé, début 1960, à la table ronde de Bruxelles, contraignant finalement le colonisateur belge à abdiquer.

HONORER UNE DATE

Les Congolais n’ont qu’une seule et unique date qui les unit sans considération politique, sociale ou culturelle, c’est le 30 juin. Cette date est sacrée pour les véritables fils et filles de la RD Congo puisque ça marque la fin du colonialisme belge où nos pères ont subi toutes sortes des sévices dans leur propre pays.

Le 30 juin 1960, quatre personnalités politiques, Gaston-Eyskens, Premier ministre belge, Patrice-Emery Lumumba, Premier ministre de la RDC et leurs ministres des Affaires étrangères respectifs, Pierre Wigny et Justin-Marie Bomboko, apposaient leur signature sur l’acte de l’indépendance du Congo. Une déclaration conjointe entre les gouvernements congolais et belge pour entériner l’accession de l’ancienne colonie belge à la souveraineté internationale.

Aujourd’hui encore, les Congolais se souviennent de cette date comme si c’était seulement hier, car il n’y a pas plus beau, plus idéal que de célébrer l’indépendance de son pays, d’honorer les héros qui ont milité pour la liberté et l’autonomie des Congolais. C’est pourquoi, tous les Congolais appellent à la commémoration de cette date dans la paix et la cohésion nationale loin de considérations politiciennes. Car commémorer cette date, c’est respecter la mémoire de nos pères de l’indépendance, mais aussi se respecter soi-même puisque la liberté est sacrée comme la vie.

Évidemment, la date du 30 juin, jour de l’indépendance de la RDC, mérite d’être célébrée dans le strict respect aux mémoires de nos aïeux, ceux-là même qui se sont sacrifiés pour qu’aujourd’hui tout le monde s’exprime et se considère comme libre dans son propre pays. Cette fête de l’indépendance coïncide avec l’alternance démocratique, 59 ans après, selon les vœux de nos pères de l’indépendance et cela pour la première fois dans l’histoire de ce pays.

Car après le coup d’État et la confiscation du pouvoir et de la liberté par le colonel Mobutu en 1965 et la révolution de M’Zée Kabila en 1997, la République démocratique du Congo n’a pas eu la chance de connaitre une véritable alternance démocratique. L’avènement de l’alternance démocratique qui est intervenu dans ce pays marque la consécration des vœux de Patrice Lumumba, de Joseph Kasa-Vubu…

C’est pourquoi, les véritables nationalistes doivent se mettre ensemble et partout à travers le pays, sans considération politique ni revendication sociale, le jour de cette fête pour célébrer cette date historique qui marque l’accession de la RDC à la souveraineté nationale et internationale. Alors que la RDC négocie un tournant décisif de son histoire, tous les regards du monde, en général, et de l’Afrique, en particulier, sont donc rivés vers la RDC. Les Congolais n’ont pas droit à l’erreur. Commémorer la fête du 30 juin est un devoir patriotique auquel chaque Congolais devrait se soumettre.

APPEL À L’ÉVEIL PATRIOTIQUE

Boycotter la fête de l’indépendance, c’est faire preuve d’insouciance au drame inhumain qui s’abat sur le peuple congolais, avec tout le paradoxe d’un pays immensément riche, mais classé parmi les plus pauvres du monde. Il est temps pour le Congolais de « dresser son front longtemps courbé » pour bâtir dans l’unité et la cohésion nationale « un pays plus beau qu’avant ». Une bonne manière d’honorer le rêve de tous ceux qui se sont battus pour que la RDC accède, le 30 juin 1960, à la souveraineté internationale.