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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Santé

Ebola: La difficile lutte contre le virus à l'Est

2019-07-18
18.07.2019
2019-07-18
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En raison de l'insécurité et de l'hostilité d'une partie de la population, la République démocratique du Congo et les ONG peinent à enrayer le virus Ebola, déclaré «urgence sanitaire mondiale» par l'OMS.

Ebola est devenu une «urgence sanitaire mondiale», a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mercredi. Déclarée le 1er août, l’épidémie, qui a déjà coûté la vie à plus de 1 600 personnes depuis un an en République démocratique du Congo (RDC), est le deuxième plus grave épisode de la maladie, après celui qui avait fait 11 000 morts en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016.

Après le décès du premier cas d’Ebola enregistré dans la ville de Goma, deuxième ville du pays et frontalière du Rwanda, l’OMS a ainsi décidé d’élever l’épidémie au rang d'«urgence de santé publique de portée internationale», un «événement extraordinaire dont il est déterminé qu’il constitue un risque pour la santé publique dans d’autres Etats en raison du risque de propagation internationale», selon la définition de l’institution onusienne. Une décision rare qui n’a été décrétée qu’à quatre reprises : la grippe A H1N1 (2009), la poliomyélite (2014), la première épidémie d’Ebola (2014) et le virus Zika (2016).

Si les autorités disposent aujourd’hui d’un vaccin expérimental pour contrer le virus Ebola, la RDC a jusqu’à présent échoué à enrayer l’épidémie, notamment en raison des attaques des milices et de l’hostilité des populations à l’égard des centres de soin.

Hôpital attaqué

«Nous évaluons la situation sécuritaire pour assurer la sécurité de tous les patients, des professionnels de santé et de la riposte anti-Ebola», avait déclaré en avril Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, lorsqu’un médecin de l’organisation avait été tué au cours de l’attaque d’un hôpital à Butembo. Mais trois mois plus tard, le contexte sécuritaire est toujours détérioré.

Si les combats entre l’armée congolaise et les groupes armés continuent de terroriser les populations dans le Nord-Kivu, ils affectent également le travail du personnel de santé chargé d’enrayer la propagation du virus. «Avec ces affrontements, nos déplacements sont limités. Pour l’instant, nous pouvons encore accéder à toutes les zones mais nous ne pouvons pas mettre en place certains dispositifs dans des quartiers autour de Beni», explique Ghassan Abou Chaar, responsable adjoint des urgences à Médecins sans frontières (MSF), actuellement sur place.

Dans cette ville du nord-est du pays, l’insécurité a d’ailleurs encore frappé dans la nuit de samedi à dimanche lorsque deux notables locaux, enrôlés dans des campagnes de prévention contre le virus, ont été assassinés. «Selon plusieurs sources, les assaillants seraient des personnes du même quartier que les deux victimes, qui enviaient leurs voisins car ils avaient trouvé un emploi dans la riposte contre Ebola», a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.

Ce chef de rue et cette femme du quartier étaient deux responsables communautaires chargés d’impliquer davantage les habitants et leurs représentants dans la lutte contre les «résistances» de la population dans la lutte contre la maladie. «Pour gagner la confiance de la population, nous travaillons avec certaines personnes qui influencent l’opinion publique comme des prêtres, pasteurs, chefs de village et politiques», expliquait récemment John Johnson, coordinateur d’urgence de MSF.

Enterrements et vaccinations

Comme Ghassan, les 600 membres des équipes de MSF présents dans le nord-est de la RDC sont confrontés aux craintes des habitants. La vaccination, l’hospitalisation et certains modes d’enterrement contraires aux traditions funéraires locales utilisés par le personnel médical font l’objet de contestations de la part d’une partie des Congolais. «Les problèmes que nous rencontrons sont liés au fait que la population n’accepte pas notre présence», reconnaissait par ailleurs John Johnson. 

Beaucoup de rumeurs autour de l’épidémie sont véhiculées par les habitants qui ne croient parfois pas à l’existence de la maladie. «Pendant longtemps, certains personnels de santé locaux ou des religieux ne croyaient pas à la maladie et étaient plus écoutés que les membres de la riposte à Ebola», rappelle pour sa part Thibaud Saint Sébastien. Dans certaines zones, le rejet de cette lutte anti-Ebola par les communautés locales entraîne des agressions quasi quotidiennes sur les équipes de l’association : attaques, jets de pierres, menaces, infrastructures détruites, etc.

Millions de dollars

Cette hostilité peut aussi s’expliquer par des raisons plus profondes, liées à l’histoire du Nord-Kivu et de l’Ituri. «La méconnaissance de la maladie et la non prise en compte de caractéristiques culturelles des communautés dans la riposte ont été extrêmement dommageables sur les six premiers mois, reconnaît l’humanitaire de la Croix-Rouge française. Les populations voient des millions de dollars dépensés alors que les moyens déployés par la communauté internationale sont très faibles face aux massacres qui ont lieu dans cette zone».

Pour gagner la confiance des populations, les équipes médicales privilégient désormais une approche décentralisée. «Les gens ont très peur de cette maladie. Nous faisons donc en sorte de prendre en charge le patient dans son centre de soin habituel, voire directement chez lui», explique Ghassan Abou Chaar.

Aujourd’hui, la RDC fait face à d’autres épidémies, dont la rougeole qui, cette année, a déjà fait silencieusement plus de morts qu’Ebola (près de 2 000 personnes depuis le 1er janvier). Pour Thibaud Saint Sébastien, c’est donc «l’ensemble du système de santé et de prévention qui doit être renforcé».

Léa Masseguin
Libération / MCP, via mediacongo.net
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