Santé
Un troisième cas d'Ebola a été diagnostiqué mercredi à Goma après le décès la veille du deuxième patient infecté. Les populations et autorités de toute la région sont inquiètes face à l'épidémie.
Un deuxième malade d'Ebola est décédé à Goma et un troisième patient y a été testé positif au virus, mercredi 31 juillet, suscitant l'inquiétude des populations de la région face à une épidémie qui perdure depuis maintenant un an.
Aruna Abedi, coordonnateur de la riposte contre Ebola dans la province du Nord-Kivu, a annoncé qu'un troisième cas de la maladie à virus avait été détecté mercredi à Goma. Cela seize jours après un premier cas et un an après la déclaration de l'épidémie de fièvre hémorragique dans les régions rurales du Nord-Kivu et d'Ituri, dans l'est de la RD Congo. "Ce troisième cas confirmé est la fillette, âgée d'une année, de ce père de dix enfants atteint d'Ebola et décédé hier au CTE de Kiziba", a déclaré à l'AFP un responsable de la riposte qui a souhaité rester anonyme.
"Le malade confirmé d'Ebola à Goma est décédé, toutes les mesures pour couper la chaîne de contamination sont déjà prises", a déclaré mercredi Jean-Jacques Muyembe, le nouveau responsable nommé par la présidence congolaise pour coordonner la riposte contre l'épidémie.
Ce malade était arrivé au centre de traitement "au 11e jour de sa maladie, c'était vraiment sans espoir car la maladie était déjà à un degré très avancé. Il est donc décédé dans la nuit de mardi à mercredi", a indiqué le Dr Aruna Abedi. "Nous demandons à la population de ne pas cacher les cas suspects. Le centre de traitement n'est pas un mouroir, il faut amener le malade à temps", a-t-il insisté.
Quarantaine au Sud-Kivu
Dans la province voisine du Sud-Kivu, quinze personnes ont été mises en quarantaine dans une localité riveraine du lac Kivu. C'est la première fois que des cas suspects d'Ebola ont été recensés dans cette province.
La maladie a jusqu'à présent été relativement circonscrite, mais l'apparition de cas dans une ville comme Goma renforce la menace d'une propagation de l'épidémie déjà responsable de 1 803 morts, selon les derniers chiffres publiés mercredi par les autorités. Depuis la déclaration de l'épidémie le 1er août 2018, aucun cas n'a été enregistré dans la capitale congolaise, Kinshasa, qui se situe à deux heures d'avion des principaux foyers d'infection.
Mercredi avant midi, cinq bateaux en provenance de Goma ont été immobilisés dans le port de Bukavu, de l'autre côté du lac Kivu, provoquant l'inquiétude dans cette autre ville de l'est de la RD Congo. Le personnel médical a été dépêché à bord pour des contrôles.
"Qu'allons-nous faire si Ebola arrive ici, où il n'y a ni infrastructures sanitaires appropriées, ni une annonce de vaccination pour la prévention ?", se demandait un père de famille, Léonard Malekera.
"À Bukavu, il n'y a pas de cas d'Ebola, la population ne doit pas paniquer, mais doit se conformer aux normes hygiéniques en attendant le contrôle qui s'effectue dans les bateaux qui viennent de Goma", ont déclaré les autorités provinciales dans un communiqué.
Plusieurs rotations de bateaux, certains transportant jusqu'à 500 passagers ainsi que des marchandises, relient chaque jour Goma et Bukavu (qui compte 1,5 million d'habitants).
"La psychose qui gagne Bukavu est fondée au vu des échanges commerciaux entre Bukavu et Goma à travers le lac Kivu", estime Jean-Chrysostome Kijana, président de la Société civile du Sud-Kivu, qui appelle les autorités à prendre les choses "au sérieux".
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