6 chiffres pour mieux comprendre le phénomène des tueries de masse aux États-Unis

Ce week-end, les États-Unis ont connu deux nouvelles tueries de masses. Le 3 août, une fusillade dans un centre commercial d’El Paso, au Texas, a fait 20 morts et 26 blessés. Le lendemain matin, un tireur tuait 9 personnes à Dayton, Ohio. Ces drames relancent une fois encore le débat sur les armes à feu, qui divise de l’autre côté de l’Atlantique.

Le phénomène de tueries de masse en hausse

Le terme “tuerie de masse” ne dispose pas d’une seule définition. Le nombre d’actes recensés varie donc selon les sources. La Gun violence archive inclut dans ce terme les faits violents faisant au moins quatre victimes - mortes ou blessées - sur un même lieu. Sans précision de contexte ni de mobile, cela implique donc les règlements de compte et les drames familiaux notamment. Selon ce décompte, 255 tueries de masse ont été commises depuis le début de l’année 2019. Soit en moyenne plus d’une par jour selon les chiffres de Gun Violence Archive.

Le magazine américain Mother Jones s’appuie lui sur une définition qui exclut le crime organisé, les braquages ou les violences domestiques. Ce qui fait redescendre le nombre de tuerie de masse à 7 pour l’année en cours.

Dans les deux cas, ces phénomènes sont en hausse ces dernières années. Selon la définition de Mother Jones, 6 tueries de masse ont eu lieu en 2010, 13 en 2017, 10 en 2018 et pour l’instant 7 en 2019. Selon les chiffres de Gun Violence Archive, 254 tueries ont été perpétrées en 2013, 346 en 2017, 340 en 2018 et 255 depuis le début de l’année.

Les suprémacistes blancs en cause

En 2018, au moins 50 personnes ont été tuées par des extrémistes aux USA, selon the Center on Extremism ADL, soit une hausse de 35% par rapport à 2017. Parmi les crimes perpétrés par des extrémistes au cours de la dernière décennie, 73,3% sont le fait d’extrémistes de droite (54% de suprémacistes blancs) et 23,4% ont été attribués à des extrémistes islamistes toujours, selon les chiffres du Center on Extremism ADL.

Les Etats-Unis, plus touchés que les autres pays riches

Les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à subir des tueries de masse. Selon une étude menée par le criminologue Frédéric Lemieux, entre 1983 et 2013. Des fusillades ont eu lieu dans 25 pays riches, mais les USA arrivent largement en tête. À eux seuls, ils comptabilisent deux fois plus de tueries de masse que dans l’ensemble des 24 autres pays, sur la période étudiée. L’Allemagne, qui arrive 2e du classement, a recensé sept fusillades sur cette période.

Les crimes haineux augmentent

D’après le recensement de la police et du FBI, les crimes haineux - dirigés contre des personnes en raison de leur appartenance réelle ou supposée à un groupe social, ethnique, ou religieux - ont augmenté de 24% entre 2012 et 2017. Ils ont connu une hausse de 8% en 2018 et seraient encore en augmentation pour l’année 2019 selon le Centre d’étude sur la haine et l’extrémisme.

Plus d’armes que d’habitants

Il y aurait plus d’armes que d’habitants aux Etats-Unis. En 2017, il y aurait eu 393 millions d’armes en circulation aux Etats-Unis - sans compter celles des forces de l’ordre - pour 326 millions d’habitants. Soit le taux le plus élevé du monde, bien loin devant le Yémen, 2e du classement. Des chiffres uniquement fondés sur les déclarations puisque les armes à feu ne sont pas officiellement recensées outre-Atlantique.

En 2017, 42% des foyers américains ont déclaré avoir au moins une arme à feu. Rapporté au nombre d’armes en circulation, cela signifie que les Américains qui possèdent des armes à feu en ont en moyenne huit.

Les armes à feu : une industrie prolifique

L’impact économique de l’industrie de l’armement aux Etats-Unis est en hausse constante. Sous l’ère Obama, les fabricants d’armes ont doublé leur production annuelle entre 2009 et 2013.

En 2018, l’impact économique de l’industrie des armes représentait 52,1 milliards de dollars.