Sport
Le tournoi de boxe des Jeux africains 2019 a débuté le mercredi 21 août à Rabat pour se terminer le jeudi 29. Sport populaire par excellence sur le continent, la boxe africaine peine à faire émerger des champions capables de briller au plus haut niveau, même si les pratiquants sont nombreux. La plupart du temps, les fédérations manquent de moyens.
Plus de compétences sur le continent
Pourtant, certaines nations sont en train de découvrir une forme de désamour pour le Noble art. « La boxe était un des sports les plus populaires chez nous au Gabon », raconte Dieudonné Mefaghe, entraîneur des Panthères. « On est en train de se faire dépasser par le karaté, le judo ou le Taekwondo. C’est toujours un problème de moyens, ajoute-t-il. Il nous manque des compétences sur notre continent, pourtant nous avons un sacré vivier. La boxe au Maghreb s’en sort beaucoup mieux par rapport à l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Il nous faudrait une médaille olympique pour avancer. Les Jeux, c’est la vitrine de tous les sports ».
Lors des derniers Jeux africains en 2015 à Brazzaville, l’Algérie avait occupé la première place au classement par équipe des épreuves de boxe. Mais la dernière médaille d’or olympique des Verts en boxe remonte à 1996 à Atlanta, avec Hocine Soultani. Champion d'Afrique, champion Arabe, vainqueur des Jeux méditerranéens, et aussi médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, le pugiliste, décédé depuis, est considéré comme le meilleur boxeur de l’histoire du pays.
« Même si nous n’avons que deux représentants ici au Jeux africains, la boxe se porte bien à Madagascar, témoigne pourtant Rabarisoa Hery Mamy, président de la Fédération malgache de boxe. Nous avons des pratiquants dans toutes les régions du pays. Il nous manque malheureusement du matériel. Mais la boxe reste toujours populaire en Afrique. L’objectif pour notre pays et notre continent reste de briller aux JO ».
La boxe, sport aux origines antiques, est devenue olympique en 1904 en Louisiane. L’Afrique du Sud arrive au 12e rang des médailles depuis l’entrée du Noble art aux JO avec 19 podiums, loin derrière les États-Unis, première nation (113).
Un moyen d'expression pour la jeunesse africaine
Dans la salle omnisports Al Amal de Rabat, le Gabonais Franck Mombey (57 kilos) a pu une nouvelle fois mesurer l’enthousiasme du public pour la boxe, avec notamment les chants des supporters du Lesotho, après avoir battu un Mauricien. « Il nous faut des moyens pour préparer au mieux nos compétitions, la boxe c’est notre façon de nous exprimer », avoue-t-il. Franck Mombey, issu d’une famille de boxeurs, s’entraîne en France grâce à une bourse olympique.
Du côté du Niger, les boxeurs rencontrés se sentent impuissants. « Nous n’avons pas de moyens et nous sommes démotivés. J’aimerais quitter le Niger pour m’engager avec un autre pays », dit l’un d’entre eux, déprimé après sa défaite. Assis sous un arbre, il reproche à son coach de ne pas l’avoir échauffé avant son combat. « Nous sommes dans l’incapacité de faire des résultats dans de pareilles conditions », lâche-t-il.
« Les Jeux africains, c’est tout d’abord un esprit de fraternité et je crois que la boxe a toute sa place », raconte Léon-Louis Folquet, président du comité olympique gabonais. « Mais la boxe en Afrique doit renaître, car le potentiel est énorme sur ce continent. Il faut que la boxe africaine retrouve ses qualités techniques, il faut multiplier le nombre de compétitions. C’est ce qui manque le plus pour briller à l'international », conclut-il.
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