Société
« Il est inconcevable que la police exige de paiements de frais aux victimes pour débuter des enquêtes ! », s’est exclamé une personne ayant eu affaire à des inciviques opérant à bord des taxis « ketch » après avoir déposé sa plainte dans une des représentations de la police judiciaire de la capitale Kinshasa, appelé sous-ciat.
La réponse est pourtant évidente. Les enquêteurs de la police ne disposent pas de moyens logistiques et financiers conséquents pour traquer les malfrats. Dès lors, leur prise en charge incombe aux plaignants, ont-ils retorqué.
Les bandits qui tirent gain dans ce nouveau mode opératoire, continuent paisiblement à troubler l’ordre public. Ils se font passer pour des taximen ou passagers et commettent leurs forfaits sans s’inquiéter. Leur outil de prédilection, est la nouvelle marque de voiture Toyota dit « Ketch » pour sa forme.
Journaliste dans un magazine d’informations kinois sous le sceau de l’anonymat et victime de leurs abus, raconte sa mésaventure à Media Congo Press.
« J'attendais paisiblement mon taxi à l'arrêt maison Mbungu vers 21h quand une voiture jaune de marque Toyota [ketch] pour Kintambo Magasin s'est arrêté devant moi. Confiante, j’ai pris place à bord. Quelques secondes ont suffi pour que les bandits déguisés en passagers montrent enfin leurs vraies identités ! Ils m'ont ravie tout ce que j'avais : deux téléphones portables, quelques billets de banque, bijoux et une boîte de lait. Ils m'ont menacée de mort si je criais.
De là, ils m'ont conduit jusqu'à la commune de la Gombe, devant la paroisse catholique sacré cœur et m'ont abandonnée. Ce matin [mardi 10 septembre] j'ai déposé plainte contre l'inconnu à la police criminelle de la Gombe. A mon grand étonnement, les enquêteurs me demandent 50 dollars américains pour démarrer l'enquête. La police confirme ne pas disposer de moyens logistiques et financiers pour mener à bien la mission leur confiée ! Par conséquent, le plaignant doit prendre en charge les frais de déplacement pour la descente sur terrain », a-t-elle relaté.
Il y a quelques mois, l'hôtel de ville de Kinshasa a décidé que les véhicules de transport en commun devaient tous être peints en jaune et porter un numéro d’identification unique. Ce, pour les différencier des voitures personnelles suite à diverses plaintes de kidnapping voire assassinats enregistrées. Une mesure louée mais qui n’a pas produit les résultats escomptés. Pour cause, le problème était ailleurs et, persiste.
Comment mettre fin à l’insécurité si les agents commis à la traque des malfrats ne disposent pas de moyens de communication, carburant pour entamer les recherches afin de dénicher les criminels, mêlés dans la foule, qui sèment désolation dans la ville de Kinshasa ?
Les autorités de la ville, à l’instar du gouverneur de la ville-province de Kinshasa et le ministre de l’Intérieur doivent sérieusement se pencher sur la question en allouant un budget conséquent à ces services qui sont « à ma grande surprise bien renseignés sur le mode opératoire de ces bandits » afin qu’ils accomplissent assidûment la lourde tâche leur confiée « mettre à découvert les bandits opérant à bord des ketchs » et sécuriser la ville.
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