Lualaba : manque criant d’eau potable dans la cité de Kakanda, silence coupable des autorités provinciales

La pénurie d’eau potable dans la cité minière de Kakanda, située à 140km de Kolwezi, dans le Lualaba (Sud de la RDC) dure depuis bientôt deux mois. La population en manque criant d’eau potable recourait aux eaux de rivière, est montée au créneau pour dénoncer ce manque de desserte, du reste incompréhensible, dans cette contrée à vocation minière, contribuant efficacement au budget provincial.

Contacté le 25 août de l’année en cours, le coordonnateur du cercle de réflexion Jeunes leaders pour le développement de Kakanda a affirmé à Media Congo Press (MCP) que « ça fait 15 jours que la cité de  Kakanda n’est pas desservie en eau potable et ce qui préoccupe la population de ladite cité, c’est le silence des autorités locales et provinciales ainsi que de la société civile », soulevait Steve Ngoie Kaleja.

En réponse aux préoccupations de la population, l'entreprise Boss Mining S.A.S qui est en cessation des activités, signale-t-on, a, à la fin du mois d’août, entrepris les travaux de desserte en eau, « impropre à la consommation, salée plus que l'eau de la mer », a constaté le cercle de réflexion relayant également le constat de quelques habitants de la cité. Ces derniers lui ont également affirmé que le terrain (concession privée dénommée Kandeza) abritant le forage a servi autrefois, vers les années 60 et 70, à l’exploitation de la chaux et du sel ; et de se plaindre qu’ils – autochtones – n’ont pas été associés aux travaux y effectués. Vu la qualité de l’eau, rien ne prouve que des analyses chimiques et géologiques ont été faites et « nous doutons fort de ses conséquences sur la santé ».

A ce jour, la situation va de mal en pis dans la cité de Kakanda. Au point que certaines personnes en sont arrivées à dénoncer des malversations au sein de l’administration de la cité.

Sous le sceau de l’anonymat, une source digne de l'entreprise Boss Mining S.A.S révèle aux jeunes leaders ce qui suit : « Juste pour vous informer de la situation d'eau qui prévaut dans cette très chère cité minière de Kakanda. Si vous attendez dans vos salons patiemment la réhabilitation d'adduction d'eau dans vos robinets, détrompez-vous. L'entreprise ne rétablira plus la fourniture d'eau dans nos robinets. Elle décline cette responsabilité car il y a un groupe de gens qui percevait chaque fois l'enveloppe allouée au social de la cité et le même groupe de gens percevait auprès de la province les 3 % consacrés à la rétrocession de l'entité où était implantée l'entreprise Boss Mining S.A.S, c'est pour cela que vous avez constaté que même les autorités provinciales ne se préoccupent même plus de ça, car les individus se réclamant de Kakanda percevaient les 3 % de rétrocession. »

La population de la cité réclame que les responsables soient traduits en justice.

Et les révélations faites sous le sceau de l’anonymat viennent jeter un pavé dans la marre au moment où, seules les autorités provinciales et cadres de l’entreprise sont capables d’identifier le groupe d’individus ayant perçu leurs rétrocessions des 3 %, ont préféré se taire. Ce, au risque et péril des habitants de cette cité qui ne demandent pas plus que voir de l’eau potable couler de leurs robinets.

Depuis bientôt deux mois, aucune autorité locale, ni la société civile, n’a dénié réagir ou rencontrer la population pour trouver solution à cette situation préoccupante.

« Pour qu'une solution soit trouvée vous devez vous mobiliser pour des marches pacifiques », conclut l’informateur anonyme.