Sylvano Kasongo et les ’’wewa’’ apaisent la tension

L'accalmie est revenue dans les rangs des conducteurs de taxis-motos opérant dans la commune de la Gombe. Interdits d'accès dans cette municipalité, ils ont bruyamment manifesté leur mécontentement face à la mesure prise par le gouverneur de la ville de Kinshasa. Il a fallu l'intervention du général Sylvano Kasongo, commissaire provincial de la Police nationale congolaise (PNC)/ville de Kinshasa pour ramener la quiétude.

C'est dans son bureau de travail que le Général Sylvano Kasongo a procédé à l'harmonisation des vues avec les représentants des conducteurs des taxis-motos le mardi 24 septembre. Ensemble, ils ont examiné la mesure du Gouverneur de Kinshasa qui a interdit l'accès des motocyclistes à cette municipalité. Au lendemain de la publication de cette mesure, les motocyclistes ont pris d'assaut les artères du centre-ville pour manifester leur mécontentement. Alerté, le commissaire provincial de la PNC/ville de Kinshasa est venu apaiser les esprits en expliquant aux " wewas " (conducteurs des taxis-motos) comment ils doivent appliquer la mesure de l'autorité municipale.

IMPORTANCE DES SERVICES DES WEWA

Reconnaissant l'importance des services que rendent les motocyclistes à la population, le général Sylvano Kasongo affirme avoir sollicité de l'autorité municipale des mesures d'assouplissement. Celles-ci prévoient les limites au-delà desquelles les "wewa" ne peuvent pas circuler dans cette commune. Il s'agit de l'avenue du Livre et avant SEP, au passage à niveau. Satisfaits de ces mesures et des explications fournies par leur interlocuteur, les représentants des "wewa" ont accepté d'appliquer la mesure du bourgmestre. Ils ont, par ailleurs, sollicité auprès du commissaire provincial de la PNC/ville de Kinshasa, la libération de certains de leurs collègues, arrêtés le lundi 23 septembre alors que des dizaines de motocyclistes manifestaient bruyamment aux alentours de l'ex-Gare centrale.

REPARER LES DEGATS

Sylvano Kasongo a accédé à la demande des motocyclistes, à condition qu'ils réparent les dégâts matériels causés, notamment le pare-brise de la Jeep de la police. " Qui va réparer les dégâts, notamment le pare-brise de notre Jeep ? " s'est-il interrogé. C'est depuis le 16 septembre dernier que toute circulation des motos est interdite dans cette municipalité, sur ordre de Fabrice Ngoy Kazadi, le bourgmestre. Pour lui, cette mesure devrait compenser les nombreux cas de vol et d'enlèvement qui seraient commis avec la complicité des conducteurs des motos dans ce coin de la capitale. " Il est strictement interdit toute circulation des motos dans toute l'étendue de la commune de la Gombe à partir de ce lundi 23 septembre 2019. Tout contrevenant ne s'en prendra qu'à lui-même.

Cette mesure ne doit souffrir d'aucune exception ", dit le communiqué officiel de l'autorité municipale. Par conséquent, le 23 septembre, date du début de la mise en application de cette mesure, plusieurs motocyclistes ont exprimé leur mécontentement en organisant des randonnées motorisées appuyées par des coups de klaxons très bruyants. Au-delà de cela, les manifestants ont brûlé des pneus et se sont livrés à quelques actes de vandalisme. D'où, l'arrestation par la police de plusieurs d'entre eux. La plupart des motocyclistes se disent surpris d'être tenus responsables de certains cas de vol et d'enlèvement qui se produisent dans la commune de la Gombe. D'autres ne comprennent pas pourquoi c'est seulement la commune de la Gombe qui prend une telle mesure.

PLUS DE 80 000 ''WEWA'' A KINSHASA

Ces transporteurs exigent la levée immédiate de cette mesure qui ne sert, selon eux, qu'à rendre difficiles les conditions de travail de cette catégorie de travailleurs, alors que la RDC souffre d'un taux de chômage élevé. Face aux effectifs actuels élevés des motocyclistes à Kinshasa (plus de 80 000) contre plus de 300 000 sur l'ensemble du territoire national, selon des statistiques d'août 2018 communiquées par Sébastien Kabengele Lwaula, secrétaire rapporteur de l'Association nationale des initiateurs et propriétaires des taxis-motos au Congo (ANIPTMC), il est impérieux de mettre de l'ordre au sein de cette corporation. Ses membres sont régulièrement accusés, à tort ou à raison, de plusieurs actes répréhensibles (vols, enlèvements) et d'être à la base de plusieurs cas d'accidents de circulation souvent mortels. L'ignorance du Code de la route étant la cause principale de cette situation malheureuse.