« C'est une journée historique parce que dans la vie on ne devient pas cardinal deux fois... », Mgr Fridolin Ambongo

Parmi les treize nouveaux cardinaux qui recevront la barrette des mains du Pape François ce samedi lors du consistoire en la basilique Saint-Pierre, figure l’archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo. Il se confie avant la cérémonie.

La hâte, la surprise, l’émotion, la reconnaissance, et un grand sentiment de responsabilité : ce sont quelques-uns des sentiments qu’éprouve Mgr Fridolin Ambongo, l’archevêque de Kinshasa, à quelques heures du consistoire lors duquel il sera créé cardinal par le Pape François.

« C'est une journée historique, mémorable... parce que dans la vie on ne devient pas cardinal deux fois... », a déclaré Mgr Fridolin Ambongo, le futur Cardinal de la RDC, qui a tenu à saluer la considération que le Pape François à porter sur le peuple congolais en l’élevant au rang de cardinal.

« Tel que je le vois, le peuple [congolais] a pris la nouvelle avec beaucoup d’espérance et de bonheur. Les gens à Kinshasa et travers le Congo ont ressenti cette nomination comme une marque de reconnaissance du Saint Père, le pape François, pour le peuple congolais mais aussi pour sa lutte pour plus de dignité. »

Cette joie est partagée par l’ensemble des catholiques congolais qui compteront ainsi un second cardinal parmi eux, après Mgr Monsengwo, archevêque émérite de la capitale.

Signe de l’intérêt du pays pour cette nouvelle, la présence du président Félix Tshisekedi est annoncé au Vatican pour l’occasion. « C’est quand même la première fois au Congo qu’on ait un nouveau cardinal alors que l’ancien est encore là. C’est une marque de considération d’attention de la part du pape François pour ce peuple qui souffre énormément », souligne l’archevêque de Kinshasa.

Agé de 59 ans, Mgr Ambongo est membre de l’Ordre des Frères mineurs capucins. Il accueille cette élévation avec « humilité » et y voit un signe d’encouragement et une reconnaissance particulière du Pape François à l’égard de l’Église congolaise qui souffre.

Concernant l’apport de l’Eglise du Congo à l’Eglise universelle, l’archevêque de Kinshasa a expliqué que « L’Eglise de la RDC a une particularité d’être une Eglise qui a toujours pris parti. »

« Depuis très longtemps C’est devenu une tradition d’une Eglise qui s’est toujours mise du côté du peuple. Cette façon de servir le peuple a été confirmée par l’orientation du Pape d’aujourd’hui. Je crois que ce que nous avons comme Eglise au Congo, et moi avec ma fonction de Cardinal, nous pouvons apporter à l’Eglise universelle cette manière de servir le peuple en étant de son côté. »

Et de prendre comme exemple son ministère depuis son arrivée à l'épiscopat de Kinshasa. « Cela est résumé dans ma devise épiscopale : "Omnia omnibus" (entendu, "Tout à tous"). Arrivé à Kinshasa comme pasteur mon premier rôle était de créer la communion, cad aider le peuple à se retrouver autour des valeurs et la valeur supérieure qui devrait unir tout le peuple et la classe politique c’est : "l’intérêt supérieur du peuple" ».

C’est dans cette voie pastorale qu’il compte poursuivre après sa création de Cardinal. « C’est dans cette perspective que je pourrais continuer mon ministère demain », a affirmé le prochain Cardinal de la RDC.