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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Face à Trump, le grand écart des élus républicains

2019-10-11
11.10.2019 , Washington, Etats-Unis
2019-10-11
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http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2019_actu/10-oct/07-13/trump_donald_le_republicain_19_000.jpg Washington, Etats-Unis-

Pauvres républicains  ! Entre la destitution et l'abandon des Kurdes, ils sont obligés à toutes sortes de contorsions pour ne pas s'aliéner leurs électeurs.

C'est un numéro d'équilibriste fascinant auquel se livrent ces jours-ci les républicains. Prenez, par exemple, Lindsey Graham. Après avoir vertement critiqué Donald Trump pendant la campagne de 2016, le sénateur de Caroline du Sud a retourné sa veste et s'est mis à l'encenser de manière spectaculaire, le défendant même quand sa politique allait à l'encontre de tous ses principes. Courtiser Trump, c'était assurer sa réélection dans un fief très à droite, mais c'était aussi, espérait-il, un moyen d'avoir son oreille et de pouvoir influencer sa politique étrangère. Bref, à l'entendre, s'il cirait les pompes du président et avalait toutes sortes de couleuvres, c'était pour le bien public.

Lindsey Graham a donc évidemment soutenu le président lorsqu'on a appris qu'il avait demandé à son homologue ukrainien d'enquêter sur un rival politique. Il ne s'agit pas d'une « infraction digne de la destitution », a-t-il affirmé, avant d'ajouter : les démocrates « vont détruire la nation sans bonne raison ». Peu importe qu'il ait brandi les arguments contraires au Congrès lors de la procédure de destitution contre Bill Clinton, comme le montrent des clips de 1998 déterrés par des âmes chagrines.

Le Parti républicain est devenu le parti de Donald Trump et le président ne doit sa survie politique qu'aux sénateurs républicains qui le soutiennent pour le moment corps et âme. « Une des raisons pour lesquelles le parti est devenu si docile, si carpette, si invertébré avec ce président, c'est la peur », résume George Will, un chroniqueur républicain. Les élus « savent ce qui arrive quand on se met à dos Donald Trump : on se met à dos la base électorale », explique-t-il en énumérant une liste d'élus qui ont été renvoyés dans leurs pénates parce qu'ils avaient osé émettre des critiques. Du coup, la grande majorité des républicains est restée, du moins jusqu'ici, singulièrement discrète sur l'affaire ukrainienne.

Une révolte sans risques

L'annonce du retrait des troupes américaines du nord de la Syrie, en revanche, a suscité un chœur de protestations très inhabituel. Lindsey Graham, furieux de n'avoir pas été consulté par la Maison-Blanche, s'est lâché via Twitter en déplorant le « désastre », « le cauchemar », « une tache sur l'honneur de l'Amérique », et a dénoncé l'administration Trump qui « a abandonné de manière honteuse » les Kurdes. Il a même comparé le président à Barack Obama, la pire des injures pour l'occupant actuel du Bureau ovale : « Peu importe ce que le président Trump dit de cette décision, c'est exactement ce que le président Obama a fait en Irak avec des conséquences encore plus désastreuses pour notre sécurité nationale. »

Il n'est pas le seul républicain à ruer dans les brancards. Mike Huckabee, ex-gouverneur de l'Arkansas, un des fers de lance de la droite chrétienne, s'est récrié sur Twitter : « En général, je soutiens le président en matière de politique étrangère et ne veux pas que nos troupes se battent dans les guerres des autres, mais c'est une énorme erreur d'abandonner les Kurdes. » Liz Cheney, élue à la Chambre, a déclaré que la décision de retirer les troupes de Syrie « a des conséquences prévisibles et écœurantes ».

Est-ce une crise de conscience tardive  ? Une tentative de se sortir de ce pacte faustien  ? Pas sûr. Critiquer le président en matière de politique étrangère ne comporte pas beaucoup de risques. La Syrie est loin des préoccupations des électeurs et il y a peu de chances que des attaques anti-Trump les pénalisent auprès de la base trumpiste. Le président est aussi moins chatouilleux sur les divergences d'opinion sur les questions internationales, donc moins tenté d'envoyer une volée de tweets vengeurs à ses opposants. Enfin, en protestant publiquement, les élus républicains montrent qu'ils ont vaguement encore une épine dorsale et ne suivent pas comme des moutons la Maison-Blanche.

Le précédent Nixon

Il n'en est pas de même au sujet de la destitution, sujet beaucoup plus sensible qui enflamme leurs électeurs et comporte de gros risques politiques. « Dans un monde sain », écrit Peter Wehner, membre d'un think tank conservateur, les républicains réagiraient comme en 1974 après la diffusion des enregistrements de Nixon. « Ils commenceraient à abandonner Trump et des pontes du parti le pousseraient en privé et en public à démissionner. » Mais, ajoute-t-il, « c'est peut-être trop demander aux républicains, qui se sont fourvoyés à l'ère de Trump. »

Alors que les révélations se multiplient et que l'on s'achemine vers une crise constitutionnelle, la situation devient délicate pour son propre camp. C'est visible à la télévision, où les républicains ne se précipitent plus pour venir le défendre. Certains ont commencé à émettre de molles critiques, dont le sénateur Mitt Romney : « Si le président a demandé ou fait pression sur le président ukrainien pour enquêter sur un rival politique, soit directement, soit par son avocat, ce serait troublant à l'extrême », a-t-il tweeté.

Un autre sénateur de l'Ohio a renchéri qu'il n'était « pas approprié pour un président d'engager un gouvernement étranger dans une enquête sur un adversaire politique ».

Les rois du grand écart, ce sont Mike Pompeo, le ministre des Affaires étrangères, et Trey Gowdy, ex-élu de Caroline du Sud censé participer à la contre-attaque à la destitution. Tous deux étaient en 2012 des congressmen et ont siégé à la commission de la Chambre chargée d'enquêter sur l'attaque terroriste du consulat américain de Benghazi, en Libye, qui a tué quatre personnes. Les républicains ont mené une enquête qui a duré deux ans et a cherché surtout, selon les démocrates, à discréditer Hillary Clinton alors secrétaire d'État. Ils ont bien mis à jour divers dysfonctionnements mais n'ont pas réussi à prouver sa responsabilité. Gowdy, notamment, s'est montré très critique à l'égard du département d'État qui rechignait à communiquer des documents. « C'est une erreur de croire que l'on peut cacher au Congrès des informations et des documents, que vous soyez le parti au pouvoir ou non », s'était-il insurgé. Cinq ans plus tard, passé de l'autre côté, Pompeo et ses anciens camarades se moquent des prérogatives du Congrès et font tout pour bloquer le travail de la Chambre. Au mépris de la loi.

Hélène Vissière
Le Point / MCP, via mediacongo.net
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