« Il est temps de lever le moratoire sur les forêts congolaises » (Tosi Mpanu Mpanu)

Négociateur sénior à la Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (CCNUCC) pour le compte de la République démocratique du Congo (RDC), Tosi Mpanu Mpanu estime qu’il est temps pour la RDC de lever le moratoire sur les forêts congolaises, étant donné que celui-ci ne profite pas à la RDC.

Il l’a exprimé le week end dernier au cours d’un entretien accordée à Environews, une chaine de télévision thématique émettant depuis Kinshasa.

« Il est peut-être temps de revoir ce moratoire, parce qu’en fin de compte, il ne profite pas à la RDC. Par contre, il freine les investissements puisqu’on ne peut pas octroyer de nouveaux permis de coupe industrielle. Or, le problème dans la déforestation, ce n’est pas les industriels du bois », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « Le problème provient de la coupe illégale et artisanale qui se fait par des acteurs peu vertueux. Le problème s’est aujourd’hui déplacé, il faut donc le régler maintenant. »

Tosi Mpanu Mpanu a émis le vœu de voir la RDC engager des discussions franches relatives à la levée du moratoire instauré sur les forêts de la République démocratique du Congo depuis 2002. Pour ce négociateur, « les causes pour lesquelles le moratoire a été instauré ne sont plus les mêmes ».

Quant à la contribution du secteur forestier congolais au budget national, Tosi Mpanu Mpanu propose « qu’une réflexion incluant les acteurs clés de ce domaine soit menée afin de lever des options claires, susceptibles d’aider le pays à tirer profit de ses ressources forestières tout en préservant ses forêts ».

Le négociateur sénior à la CCNUCC estime que la RDC devra aller dans une discussion stratégique avec les opérateurs économiques œuvrant dans le secteur. Comme préalable, Tosi Mpanu Mpanu pense qu’il faut rassurer et garantir la sécurité des opérateurs économiques ainsi que celle de leurs investissements, sans oublier l’assouplissement de la fiscalité afin de les inciter à mettre en place, au pays, des unités de transformation de la matière première issue des forêts.

Ce qui aura comme impact, croit-il, la création d’emplois directs et indirects ainsi qu’une contribution positive au budget de l’Etat.

« Tous les ingrédients sont là. Il faut juste avoir le courage politique de prendre certaines décisions et de tenir jusqu’au bout. Aujourd’hui, la RDC peut dire, je ne veux plus des grumes exportées, je veux qu’il y’ait une première transformation ici, et cela va créer pas mal d’emplois », a indiqué Tosi Mpanu Mpanu.