Société
Parti de Goma (Nord-Kivu) le 10 octobre 2019 pour la ville de Kinshasa, l’Antonov 72, servant de logistique à la présidence de la République, a terminé tragiquement sa course dans la brousse du territoire de Kole (province du Sankuru). Le bilan de ce crash jusqu’à ce jour reste difficile à établir.
Dans l’opinion publique, on craint que la vérité soit, une fois de plus, étouffée comme il en est de coutume en RDC. Tout pourrait donc passer par pertes et profits. Pertes pour les familles des victimes et profits pour des responsables de ce drame qui ne seront jamais inquiétés.
Quatre jours après le crash de l’Antonov cédé à la logistique présidentielle par les Forces armées de la RDC, l’épave de l’aéronef a été finalement repéré dans la brousse du territoire de Kole, dans la province du Sankuru.
Selon le communiqué de l’Autorité de l’aviation civile de la RDC, huit personnes ont péri dans ce drame, dont quatre membres d’équipage, le chauffeur de service du chef de l’Etat et trois de ses gardes rapprochés. Depuis lors, une cellule de crise mise en place à la présidence tente de pénétrer l’énigme pour comprendre ce qui a pu précipiter la chute mortelle de cet avion-cargo. Parti de Goma, dans le Nord-Kivu, l’Antonov 72, piloté par deux sujets russes, n’a pas atteint sa destination, Kinshasa. Le voyage s’est arrêté une heure après son décollage de l’aéroport international de Goma.
Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? C’est la question que tout le monde se pose. Mais, une semaine après le drame, aucune version officielle n’a encore été livrée. Ce qui alimente les supputations qui vont désormais dans tous les sens. La nature ayant horreur du vide, chacun essaie de comprendre à sa manière ce qui aurait pu précipiter la chute brutale de l’avion.
Surcharge, conditions météorologiques désastreuses, erreur de pilotage ou attentat, tout y passe. Evidemment, c’est à la Cellule de crise de fixer l’opinion pour couper court à toutes ces rumeurs. Et vive, la patience !
Au fil du temps, les plus sceptiques craignent déjà que les conclusions de cette enquête – en tout cas s’il y en existe réellement une – ne soient jamais divulguées. L’issue de cette enquête est très attendue dans la mesure où c’est la plus haute autorité du pays, en l’occurrence le président de la République, qui a été touchée. Dans ce crash, trois de ses gardes rapprochés de même que son chauffeur ont péri. Disparition qui ravive le suspense et fait jaser.
Tout révéler
Dans l’opinion, l’attente consiste à voir les enquêteurs de la Cellule de crise faire toute la lumière et non s’enfermer dans une tour d’ivoire. Dissimuler la vérité autour de ce crash ne fera qu’alimenter la rumeur qui gagne déjà toute la République et fait état d’un éventuel attentat à l’intégrité physique du chef de l’Etat. C’est dans ces entrefaites qu’intervient le voyage de Fatshi aux Etats-Unis. Voyage improvisé qui réchauffe les informations et autres rumeurs de tous genres qui circulent autour de ce drame.
A tout prendre, le peuple a droit à la vérité. Car, c’est la sécurité du président de la République qui est en jeu. Il ne faut pas oublier que le véhicule blindé du président de la République a disparu avec ce crash.
Or, en matière d’enquête, la RDC n’est pas un bon élève. Elle a une mauvaise réputation en la matière. D’autres crashs antérieurs, comme ceux du marché Type Ka à Kinshasa, de l’avion Hewa Bora à Kisangani, d’un Antonov dans le quartier Kingasani, dans la commune de Kimbanseke (Kinshasa), et bien d’autres n’ont jamais livré leurs secrets. Les victimes, en grand nombre, ont été versées dans le lot des pertes diverses, et les personnes, mises en cause, n’ont jamais été inquiétées. Ils ont profité des profits d’une enquête qui a réussi finalement à étouffer la vérité.
En sera-t-il le cas avec le crash de l’Antonov 72 affrété par la présidence de la République ? L’histoire ne devait pas se répéter. Tout ne devait donc passer par les pertes et profits. Les familles éplorées ont le droit de connaitre ce qui leur a arraché l’affection de leurs êtres chers. Tout comme, des présumés responsables de ce drame doivent répondre de leurs actes. Au nom de l’Etat de droit que prône le chef de l’Etat Félix Tshisekedi.
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