Provinces
Le Gouvernement provincial du Nord-Kivu, via le ministère provincial de l’éducation, a organisé le vendredi 18 octobre à Goma, une réunion d’échange avec les enseignants en grève depuis plus de deux semaines, réclamant l’application stricte de la gratuité de l’enseignement de base prônée par le chef de l’État Congolais. Ensemble, ils ont passé en revue la note circulaire sur la gratuité de l’enseignement en RDC ainsi que les mesures d’accompagnement afin d’élever l’équivoque autour de cette question.
Des chefs d’établissement, des présidents des structures syndicales d’enseignement et bien d’autres enseignants, venus de quatre coins de la ville de Goma, ont répondu présents à ce rendez-vous de l’autorité provinciale pour chercher des pistes de solution face à la grève qui anime le milieu scolaire au Nord-Kivu.
Problématiques
Les discussions ont tourné essentiellement sur la problématique liée au non payement des enseignants dits nouvelles unités (NU) et des non payés (NP) qui, jusque-là, ne sont pas repris dans les listings de paie, alors qu’ils enseignent régulièrement dans plusieurs écoles publiques de la province depuis des années. À cela s’ajoute la question des écoles publiques non mécanisées et non budgétisées, des situations qui préoccupent les enseignants et qui sont à la base de la grève actuelle en Province.
Pierre Mundayi, directeur provincial du Service de contrôle et de paie des enseignants au Nord-Kivu (SECOPE) qui a pris part à cette réunion aux côtés de la Ministre de l’éducation, précise que cette situation est liée au budget alloué à l’enseignement, voté pour l’exercice 2018-2019.
« En principe, la question de réajustement des salaires des enseignants est du domaine du Ministère du Budget et non du Ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST). C’est une question qui sera résolue le temps d’identifier tous les non payés et les nouvelles unités de la province afin que le nouveau budget qui sera voté puisse en tenir compte », précise Pierre Mundayi.
Recommandations
Les enseignants des écoles publiques pour leur part, recommandent au Gouvernement provincial du Nord-Kivu de prendre en charge des nouvelles unités et de non payés pour apaiser la situation. Car selon eux, il s’observe une frustration entre ceux qui sont payés et ceux qui ne le sont pas.
« C’est par solidarité que tous les enseignants ne veulent pas enseigner parce qu’il y a ceux-là qui n’ont rien touché jusque-là, alors que la circulaire du Ministère de l’EPST est claire là-dessus. Nous devons marcher selon les textes qui disposent que tout enseignant (qu’il soit NP, NU ou payés) soit pris en en charge par l’État Congolais. C’est ça même l’esprit de la gratuité mais sur terrain il y’a autre chose. Même ceux qui sont payés n’atteignent pas encore les 245 $, tel que mentionné dans la circulaire. C’est pourquoi nous appelons l’autorité provinciale à résoudre ce problème », explique Innocent Bahala Shamavu, un des syndicalistes des enseignants du Nord-Kivu. Il insiste que les enseignants ne veulent plus de la motivation des parents et ne souhaitent que l’application de la circulaire sur la gratuité de l’enseignement de base.
Appel au sens patriotique
Prisca Luanda, Ministre provincial en charge de l’éducation au Nord-Kivu dit avoir écouté les revendications des enseignants et les appelle cependant à un sursaut patriotique à reprendre la route de l’école, tout en leur rassurant que leurs préoccupations seront transmises à qui de droit pour des réponses urgentes.
« Nous avons voulu échanger avec les enseignants pour s’imprégner davantage de la situation liée à la grève qui s’observe en province. Nous avons écouté les revendications des enseignants qui sont fondées et avons reçu des recommandations venant de leur part. Nous allons au niveau de la province les soumettre au Gouverneur de province pour qu’il signe urgemment un arrêté contenant des pistes de solution surtout pour les enseignants +nouvelles unités+ et +non payés+ ainsi que les écoles non mécanisées, en attendant que d’autres solutions ne viennent que de Kinshasa », a indiqué la ministre de l’éducation au Nord-Kivu.
Patient Rafiki, président du syndicat national des écoles protestants au Nord-Kivu, se dit être rassuré par les promesses de l’autorité provinciale.
« Nous osons croire que comme l’autorité de tutelle au niveau de la province est venue vers nous les enseignants, il y aura des solutions dans un bref délai. J’appelle mes collègues enseignants à la retenue face au mouvement de grève et à la reprise des cours le plutôt possible. Car, nous faisons confiance aux autorités provinciales qui nous ont promis de trouver des solutions urgentes au niveau provincial et de transmettre nos revendications à Kinshasa. Nous allons reprendre le chemin de l’école », a affirmé Patient Rafiki.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Les plus commentés
Politique Spéculation autour du rôle de Maman Marthe : « Elle incarne la vision prophétique du parti, UDPS, devant guidé l’action politique du Président de la République. » ( Lisanga Bonganga)
19.04.2024, 15 commentairesSociété Justice : l'ancien vice-ministre des Hydrocarbures condamné à 20 ans de prison
17.04.2024, 14 commentairesPolitique Noël Tshiani Muadiamvita : ‘‘La Constitution actuelle empêche la RDC d’aller vite vers le développement’’
19.04.2024, 13 commentairesEconomie Acquisition de concession arable à Brazza par le Rwanda : une arme de destruction économique aux portes de Kinshasa (Analyse d'André-Alain Atundu)
18.04.2024, 11 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance