Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
mediacongo
Retour

Monde

Impeachment : le témoignage d'un diplomate en Ukraine accable Trump

2019-10-23
23.10.2019
2019-10-23
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2019_actu/10-oct/21-27/kiev_william_taylor_19_000.jpg -

Kiev William Taylor

Auditionné par le Sénat, le chargé d'affaires à Kiev William Taylor a affirmé mardi 22 octobre 2019 que Donald Trump avait conditionné une aide militaire américaine à une aide de l'Ukraine pour nuire à ses rivaux politiques. Un témoignage qui conforte les démocrates dans leur démarche d'impeachment.

Cette fois, c’est le diplomate américain le plus haut placé en Ukraine qui le dit : le chargé d’affaires à Kiev William Taylor a établi un lien direct entre le versement d’une aide à l’Ukraine et les enquêtes réclamées par l’entourage de Donald Trump, lors de son audition mardi par le Congrès. Les démocrates de la Chambre des représentants, qui supervisent l’enquête en vue de l’éventuelle destitution de Trump, soupçonnent en effet le président américain d’avoir abusé de son pouvoir en faisant pression sur l’Ukraine pour qu’elle enquête sur son rival politique Joe Biden. Et ce, en conditionnant ces investigations au versement à Kiev d’une aide militaire de 400 millions de dollars, gelé cet été avant d’être finalement débloqué en septembre.

«Une voie diplomatique parallèle et anormale»

William Taylor est un diplomate respecté : ancien militaire, il avait été nommé ambassadeur en Ukraine lors du second mandat du président républicain George W. Bush. Après quelques années à l’Institute of Peace, un think tank à Washington, il avait dû retourner à Kiev en juin pour assurer l’intérim à l’ambassade, après le rappel soudain par Trump de l’ambassadrice Maria Yovanovitch. L’audition de Taylor, mardi, s’est tenue à huis clos, mais sa déclaration liminaire de quinze pages a fuité. «En août et septembre, je suis devenu de plus en plus inquiet de voir notre relation avec l’Ukraine fondamentalement sapée par une voie diplomatique parallèle et anormale, ainsi que par la suspension d’une aide sécuritaire vitale pour des raisons de politique intérieure», a-t-il précisé lors de ses propos introductifs. Le chargé d’affaires fait référence à un canal diplomatique alternatif entre Washington et Kiev, orchestré par l’avocat personnel et soutien de la première heure du Président, Rudy Giuliani, et déjà décrit lors d’auditions précédentes.

Selon Taylor, Donald Trump a intimé que «la totalité» des demandes du président ukrainien Volodymyr Zelensky aux Etats-Unis, et notamment l’aide militaire essentielle pour faire face à la Russie, soit conditionnée à un engagement public. Zelensky devait annoncer que Kiev allait enquêter sur les démocrates et l’élection de 2016, ainsi que sur la compagnie gazière pour laquelle travaillait Hunter Biden, le fils de l’ancien vice-président Joe Biden, ce dernier étant un adversaire potentiel de Trump pour l’élection de 2020. Dans des échanges de SMS avec d’autres diplomates américains rendus publics par la Chambre il y a deux semaines, William Taylor avait qualifié le chantage de Trump d'«insensé».

«Grenade dégoupillée»

Le témoignage de William Taylor, détaillé et accablant, vient étoffer les éléments à disposition des enquêteurs du Congrès. Au terme de ses investigations, la Chambre, à majorité démocrate, devrait voter sur l’impeachment, qui fait office d’acte d’accusation du président dans cette procédure. Dans un second temps, le Sénat, contrôlé par les républicains, devra organiser le «procès» en destitution de Trump.

Lors de son audition la veille, Fiona Hill, ancienne conseillère sur l’Ukraine à la Maison Blanche, a affirmé que la diplomatie parallèle avec Kiev avait même inquiété l’ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton. Selon Fiona Hill, Bolton aurait qualifié Rudy Giuliani de «grenade dégoupillée», et ses agissements, ainsi que ceux du chef de cabinet de la Maison Blanche, Mick Mulvaney, de «manœuvres de petits trafiquants de drogue».

«Campagne de dénigrement»

Au terme de dix heures d’audition mardi, plusieurs élus démocrates de la Chambre ayant assisté à l’audition de William Taylor étaient catégoriques : le chargé d’affaires a bel et bien établi que Donald Trump conditionnait l’aide militaire américaine aux efforts de l’Ukraine pour nuire à ses rivaux politiques et favoriser sa réélection en 2020. Or, demander à une puissance étrangère de l’aide pour une élection américaine est illégal, a rappelé cet été Ellen L. Weintraub, présidente de la Commission électorale fédérale (FEC) des Etats-Unis.

«Je ne vois pas comment, après avoir écouté le témoignage de l’ambassadeur Taylor, on peut arriver à une autre conclusion que celle-ci : le Président a abusé de ses pouvoirs et a retenu l’aide militaire», a affirmé la députée démocrate de Floride Debbie Wasserman Schultz. Même son de cloche du côté de plusieurs experts, qui ont épluché la déclaration liminaire du diplomate. «La déclaration de Taylor est un document totalement accablant, a affirmé sur Twitter Susan Hennessey, spécialiste des dossiers de sécurité nationale à la Brookings Institution, ancienne avocate à la National Security Agency (NSA). Je sais qu’ils trouveront un moyen mais il est impossible d’imaginer comment les républicains du Congrès vont pouvoir défendre cela. On est bien au-delà du pire des scénarios.»

«Le président Trump n’a rien fait de mal», a défendu la porte-parole de la Maison Blanche, Stephanie Grisham, mardi soir, qualifiant l’enquête du Congrès de «campagne de dénigrement coordonnée par des parlementaires d’extrême gauche et des bureaucrates radicaux».

Le président Donald Trump avait, lui, commencé la journée en qualifiant l’enquête du Congrès le visant de «lynchage». «Vu l’histoire de notre pays, je ne comparerais pas ceci à un lynchage, a reconnu le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell, d’habitude peu prompt à contredire le président américain. C’était un choix de mot malheureux.»

Isabelle Hanne
Libération / MCP, via mediacongo.net
C’est vous qui le dites :
8412 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


right
Article suivant Le calendrier de Boris Johnson rejeté, l'UE planche sur un 3e report du Brexit
left
Article précédent La Turquie et la Russie annoncent un accord "historique" sur la Syrie

Les plus commentés

Société Justice : l'ancien vice-ministre des Hydrocarbures condamné à 20 ans de prison

17.04.2024, 14 commentaires

Economie Acquisition de concession arable à Brazza par le Rwanda : une arme de destruction économique aux portes de Kinshasa (Analyse d'André-Alain Atundu)

18.04.2024, 11 commentaires

Politique Ève Bazaiba sur Judith Suminwa : « Elle veut avoir un gouvernement des compétents, des hommes et femmes engagés »

16.04.2024, 8 commentaires

Politique Insécurité au Nord-Kivu : la Belgique s’oppose à l’idée de revoir les frontières congolaises sous prétexte d’une médiation

17.04.2024, 8 commentaires


Ils nous font confiance

Infos congo - Actualités Congo - confiance