Société
À quelques heures de l’organisation de la marche de soutien à l’effectivité de la gratuité de l’éducation de base, qui partira du boulevard Triomphal (en face du Palais du Peuple) pour le siège du ministre en charge de l’enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) dans la commune de la Gombe, les organisations de la société civile, initiatrices de cette démarche, ont tenu à recadrer le débat. « Nous n’organisons pas cette marche pour insulter les gens, qu’ils soient anciens dirigeants ou actuellement en fonction, encore moins ceux à venir », a fait savoir ce jeudi le coordonnateur national de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC).
Pour Jonas Tshiombela, « tout ce qui ne cadre pas avec l’éducation ne passera pas lors de cette marche ».
Savoir dire merci pour ce soulagement
« Nous marchons pour dire merci à cette volonté politique, très bien affirmée de soulager le poids de la charge de paiement des frais des parents« , précise Jonas Tshiombela qui souligne qu’à travers cette gratuité, « il y a la solution pour les jeunes filles alors qu’autrefois, elles étaient victimes d’une certaine discrimination car on donnait plus de chance aux jeunes garçons. Aujourd’hui, les filles peuvent étudier dans les mêmes conditions comme leurs frères », insiste-t-il.
Le Coordonnateur national de la NSCC relève le fait que contrairement à « une route construite à Kinshasa, que tous les Congolais ne pourront même pas exploiter parce qu’ils ne peuvent pas venir tous dans la capitale, la gratuité de l’éducation de base est une mesure qui atteint les niveaux les plus bas, là où même celui qui a exigé son exécution n’ira [peut-être] jamais ».
« Tous ceux qui viendront à cette marche doivent être responsables des personnes qu’ils vont y amener. Toute tentative de détournement des objectifs assignés à cette marche ne passera pas », martèle-t-il.
Dans un communiqué rendu public ce jeudi, la Ligue des jeunes de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social a « félicité les organisations de la société civile pour cette initiative qui encourage les bonnes actions » et affirme leur accorder son « soutien ».
La jeunesse de l’UDPS, qui appelle à soutenir cette initiative par solidarité aux souffrances des parents, rappelle également que « depuis sa promulgation en 2006 dans la Constitution de notre pays, la gratuité de l’éducation de base a vu son effectivité s’accomplir sur l’ensemble du pays pour sa première fois grâce à la détermination du Président Félix Tshisekedi ».
La gratuité de l’éducation de base, un pari risqué pour Félix Tshisekedi
« La mesure de la gratuité de l’éducation de base est un pari risqué pour plusieurs raisons. De toute évidence, lorsqu’on voit la manière dont sa mise en oeuvre est en train d’être effectuée, il ressort clairement que cela avait été annoncé avant une quelconque étude de faisabilité », explique Fred Bauma.
Contacté par TOP CONGO FM, le directeur de recherche au sein du Groupe d’études sur le Congo (GREC), estime qu’à « l’époque où cette mesure avait été d’ailleurs proclamée ou promise, il n’y avait pas de gouvernement installé. Le Président de la République n’avait pas mesuré combien coûterait une telle politique publique, estimée à pratiquement 2,9 milliards de dollars américains ».
Pour Fred Bauma, « il faut reconnaître que l’argent pour budgétiser cette mesure n’avait pas été voté dans le budget. Les dépenses devaient être effectuées dès la rentrée et c’est ce qui fait que beaucoup d’écoles se sont retrouvées en grève parce qu’elles ne savaient pas commencer elles pouvaient financer les enseignants ».
« Deux mois après la rentrée scolaire et la mise en œuvre de la gratuité de l’éducation de base, nous constatons que le gouvernement a du mal à l’appliquer sans l’appui de la Banque mondiale », poursuit-il.
Lors du point de presse de ce jeudi, Jonas Tshiombela avait reconnu l’existence de « certaines résistances » mais soulignait qu’à l’instar de cette marche, d’autres initiatives seront menées dans le cadre d’un plaidoyer destiné à consolider les acquis de l’application de la disposition constitutionnelle.
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