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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Etats-Unis: Ancien bastion de l’esclavagisme, la ville de Montgomery installe son premier maire noir

2019-11-12
12.11.2019
2019-11-12
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Aux dates marquantes de l’histoire de Montgomery, il faudra ajouter celle du 12 novembre 2019 : c’est aujourd’hui qu’est entré en fonctions le premier maire noir de cette ville du sud des Etats-Unis, symbole de la ségrégation. Trois choses à savoir sur Steven Reed, le nouveau maire démocrate de la ville.

Qui est Steven Reed ?

Bien qu’il soit décrit outre-Atlantique comme un novice en politique, Steven Reed, 45 ans, ne vient pas exactement de nulle part. Son père, Joseph L. Reed, devint en 1975 l’un des premiers conseillers municipaux noirs de Montgomery, quinze ans après avoir été arrêté lors d’un sit-in pour les droits civiques et après avoir rencontré Martin Luther King à cette occasion. Il prend plus tard la tête de la conférence démocrate de l’Alabama, la plus vieille organisation politique noire de l’Etat.

Cet engagement expose la famille aux pressions, selon le frère de Steven Reed, Joe, cité par le journal local Montgomery Advertiser avant l’élection, qui dit se rappeler avoir entendu des menaces de mort avant ses 10 ans :

« Des gens appelaient chez nous et disaient toute sorte de choses dingues, de mauvaises choses. »

Jeune adulte, Steven Reed choisit d’étudier à l’université Morehouse, à Atlanta, en Géorgie. Il y joue notamment un cornerback (défenseur) « undersized », qui contraste avec les gabarits du reste de l’équipe de football, mais surtout, il étudie sur les bancs qu’ont usés avant lui Martin Luther King et Maynard Jackson, élu premier maire noir d’Atlanta en 1974.

« Frappé de plein fouet par [une] formule [de Barack Obama] »

Son parcours s’infléchit vers la politique en 2007. Cette année-là, un jeune sénateur élu deux ans plus tôt dans l’Illinois prend la parole au sujet des droits civiques dans une église de Selma, près de Montgomery :

« Si vous connaissez votre histoire, alors vous savez que l’ambition de se battre seulement pour l’argent est assez pauvre (…). Vous devez remplir votre existence en pensant aux autres. »

Celui qui parle ainsi n’est autre que Barack Obama, et Steven Reed a confié, dans le long portrait que lui a consacré le magazine Time le 11 novembre, qu’il avait été « frappé de plein fouet par cette formule ».

Cinq ans plus tard, il devient le premier Noir élu juge de proximité à Montgomery, sa ville natale. Cette fonction lui donne l’occasion d’un début de notoriété quand, en 2015, il décide d’« ignorer » une décision de la Cour suprême de l’Alabama contre les mariages homosexuels. La Cour suprême des Etats-Unis lui donne raison quatre mois plus tard.

Début 2019, il annonce sa candidature à la mairie de Montgomery et se fait élire au second tour le 8 octobre, avec 67 % des suffrages.

Pourquoi son élection est à ce point symbolique ?

Fut un temps où, selon le décompte glaçant de l’ONG Equal Justice Initiative, installée à Montgomery, la ville comptait davantage de lieux dévolus au commerce des esclaves que de banques et d’églises. C’était en 1860, et la ville était un nœud de la traite humaine dans les Etats-Unis « antebellum », selon l’expression utilisée outre-Atlantique pour désigner le pays d’avant la guerre de Sécession entre les Etats du Nord et ceux du Sud, esclavagistes. Montgomery a été le lieu de naissance de la Confédération des Etats sudistes, en 1861, et sa première capitale.

Symbole absolu de la traite aux Etats-Unis, puis de la ségrégation, la ville a aussi été celui des droits civiques. C’est là, à un pâté d’immeubles de la mairie, qu’en 1955 Rosa Parks refusa de céder sa place à un Blanc dans le bus, ce qui allait devenir un moment fondateur de la lutte des Afro-Américains pour l’égalité. Là aussi, qu’en 1961, le Ku Klux Klan attaque un bus des « passagers de la liberté » ; là, enfin, qu’arrive en 1965 la marche pour les droits civiques partie de Selma.

2018 restera aussi comme une année marquante pour les enjeux de mémoire dans la ville. Deux musées consacrés à la ségrégation sont sortis de terre : le Musée de l’héritage et le Mémorial national pour la paix et la justice, consacré aux victimes de lynchages et du suprémacisme blanc. Ouvert en avril, ce dernier attendait 100 000 visiteurs en un an ; ce nombre a été atteint en trois mois.

A quoi, et à qui, Steven Reed va-t-il faire face ?

Le concurrent défait de M. Reed dans la course à la mairie, David Woods, a énuméré les défis qui attendent le nouveau maire dans son message d’encouragement :

« Notre système scolaire est cassé, nos forces de police sont en sous-effectif et sous-payées, nos rues, pas aussi sûres qu’elles devraient l’être, et notre économie est menacée par les départs d’habitants. »

Surtout, les tensions intercommunautaires perdurent. En témoigne un message posté par un agent immobilier sur Facebook après l’élection de M. Reed, appelant ceux qui seraient déçus du résultat du scrutin à vendre leur maison pour quitter la ville tant que le marché est « porteur ». Message qui lui a valu un licenciement.

Noirs et Blancs ne sont pas logés à la même enseigne face aux forces de l’ordre

En témoigne aussi une militante locale, qui a raconté au magazine Vice que Noirs et Blancs ne sont pas logés à la même enseigne face aux forces de l’ordre, par exemple sur un sujet aussi trivial que l’ivresse sur la voie publique : tolérance et intransigeance peuvent se succéder « à seulement une rue de distance », déplore-t-elle, ajoutant qu’il reste à Montgomery « des endroits où nous ne pouvons pas nous rendre ».

A la relation tumultueuse des habitants avec leur police, le maire élu a consacré un long développement dans l’un de ses premiers entretiens après son élection. Il faut, a-t-il déclaré, « construire bien davantage de confiance entre les forces de l’ordre et la communauté, avoir davantage d’agents qui vivent en ville, pour construire une relation en particulier avec les jeunes adultes, faire du coaching… afin de supprimer la défiance que certains peuvent éprouver envers la police, et vice-versa ».

Montgomery n’est en effet pas épargnée par les problèmes de violences policières contre les minorités. Le 18 novembre, six jours à peine après la prestation de serment de M. Reed,un policier, Aaron Cody Smith, sera jugé pour meurtre après avoir tué Gregory Gunn en 2016 lors d’une intervention à Montgomery. Il est blanc, sa victime était noire.


Le Monde / MCP, via mediacongo.net
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