Société
Des tolekistes dans la Tshopo, conducteurs des tshukudu au Nord-Kivu pour les marchandises, la moto l’un des moyens de déplacement sûrs en milieux ruraux, est devenue incontournable dans le transport urbain. A Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, les « wewa » ou « toi » du pronom personnel, traduit du Tshiluba, une des langues nationales qui tire ses origines du Grand Kasaï, font partie des phénomènes de société qui font jaser.
En réalité, il s’agit des taximen moto. La plupart proviennent du Grand Kasaï, victime de la chute des cours des matières premières, plus particulièrement du diamant. Faute de débouchés, beaucoup d’entre eux se sont reconvertis en conducteurs de moto, s’imposant dans quelques grandes villes de la RDC et particulièrement à Kinshasa, la capitale. Cet exode rural stabilise-t-ils leur vie pour autant ? Media Congo Press (MCP) a rencontré Christian Kabongo, conducteur de moto venu de la ville de Tshikapa, dans la province du Kasaï (centre de la RDC).
Fuyant le chômage, Christian Kabongo diplômé d’Etat de l’institut Tshikapa, la trentaine révolue, est arrivé en 2016, dans la capitale congolaise. Il est logé par son cousin dans la commune de Masina, une municipalité dense, située dans l’est de la ville de Kinshasa. Ce jeune homme a quitté sa ville natale dans l’espoir d’y décrocher un bon travail. Neuf mois plus tard, sa situation ne s’améliore pas, il est toujours au chômage, dépendant de son hôte. Il n’a eu d’autres choix que de devenir taximan moto, témoigne-t-il.
« C’est en 2016 que j’ai mis mes pieds à Kinshasa dans l’espoir d’avoir un emploi. C’était ma première fois aussi de venir dans cette ville. Je suis arrivé à Kinshasa, parce qu’à Tshikapa la vie était devenue très difficile à cause de la chute des cours du diamant. Comme la plupart des jeunes, j’exerçais mes activités dans le secteur diamantifère en tant que creuser artisanal. Et au mois de décembre 2017 que j’ai rencontré un ami, kasaïen comme moi, qui faisait le taxi avec la moto de son grand frère. Des temps en temps, il me la cédait pour trouver de quoi me nourrir. C’est comme ça que je me suis lancé dans ce secteur », indique M. Kabongo, actuellement père d’un bébé âgé d’un an.
La vie de Christian Kabongo stabilisée grâce à la moto
Chanceux, au mois de mars 2018 soit trois mois après le début de son nouveau travail, Christian Kabongo s’est retrouvé face au fournisseur des motos du grand frère à son ami. Dans un tête-à-tête, Christian a eu les mots justes pour le convaincre de sa capacité à pouvoir rembourser le coût de la moto élevé à 1000 Usd, en 6 mois de transport. Tout était parti pour lui.
« Ma moto, je l’ai acquise à crédit auprès d’un grand frère. Il avait cherché à savoir si j’étais capable de lui rembourser l’argent qu’il avait utilisé pour acheter la moto. Oui, je lui ai répondu. 6 mois plus tard, je remboursais ma dette », explique-t-il, sourire aux lèvres d’avoir pu relever ce défi et, en même temps, heureux de nous annoncer qu’il va, d’ici la fin de cette année, acheter sa deuxième moto.
Avec un revenu minimum de 30 000 francs congolais par jour soit 18 dollars, Christian Kabongo affirme qu’il arrive à payer son loyer et à subvenir aux besoins de sa petite famille. « Dieu sait comment faire les choses », s’exclame-t-il. Puisqu’aujourd’hui « je suis arrivé à stabiliser ma vie grâce à ce travail ».
Kinshasa compte aujourd’hui plusieurs taximen moto en circulation. Pour réglementer ce secteur en forte croissance, l’hôtel de ville de Kinshasa a pris la décision de les identifier tous afin de mettre fin à certains dérapages observés.
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