Politique
Dans la peau du futur président de Lamuka, Adolphe Muzitu, mise sur la continuité du combat pour la vérité des urnes. Il est connu pour ses accointances avec le candidat malheureux de l’élection présidentielle de décembre 2018, le président du parti Nouvel élan devra remplacer le président du Mouvement de libération du Congo (MLC) à la présidence tournante de Lamuka, à l’issue de la réunion des leaders de cette plateforme, annoncée pour ce mercredi 20 novembre. Au cours de son mandat de trois mois, l’ancien premier ministre va s’atteler à rafraichir la mémoire du peuple sur le fossé qui existe entre les promesses du pouvoir actuel et les réalisations. Il l’a dit dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique.
"Trois priorités s'imposent selon moi, tout d'abord la lutte pour la vérité des urnes. Informer le peuple sur l'écart entre les promesses faites et ce qui a été réalisé et lui démontrer la corrélation avec l'illégitimité du pouvoir. Un pouvoir illégitime ne peut pas travailler pour le peuple, seulement pour celui à qui il doit son pouvoir. Le combat pour la vérité des urnes est un combat éternel », a répondu Adolphe Muzitu.
Par ailleurs, le futur coordonnateur de la coalition Lamuka pense que la proposition de sortie de crise faite par Martin Fayulu est le remède qu'il faut pour mettre fin à la crise de légitimé dans laquelle le pays est plongé depuis la publication des résultats des dernières élections. Il soutient que cette proposition ne va pas à l'encontre du discours tenu jusqu'à présent sur la légitimité du pouvoir en place.
« On ne reconnaît pas le pouvoir en place parce qu'il est illégitime. Nous disons qu'il faut sortir de cette illégitimité et qu'il faut retourner aux urnes. Mais, pour ce faire, il faut des réformes. Et pour obtenir ces réformes, il faut instaurer un Haut conseil national des réformes institutionnelles (HCNRI) pour une période de dix-huit mois. Pendant ce temps, Tshisekedi et Kabila pourront gouverner le pays pour que ces réformes soient formalisées. Donc ce serait une reconnaissance mutuelle. L'intérêt supérieur de la nation exige que l'on travaille ensemble pour améliorer les choses », a-t-il soutenu avant d'affirmer que c’est une proposition qui n’est pas remise en cause par les leaders de Lamuka, jusque-là.
D’après Adolphe Muzito, la proposition de Martin Fayulu obligerait le président de la république, Félix Tshisekedi, à l'accepter au regard des tensions qui secouent son parti, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila.
« Ce qui pourrait l'y obliger, c'est la situation de crise entre l'UDPS et le FCC. Regardez ce qu'il s'est passé à Kolwezi [où des affiches de Tshisekedi ont été brûlées et à Kinshasa]. Au départ, cela ne concernait que la base, mais l'opposition… pas républicaine », a-t-il souligné.
Le président de la république, Félix Tshisekedi, pour rappel, s’était déjà prononcé sur cette question au cours d’une conférence de presse tenue à Bunia ( Ituri), le 2 juillet 2019. Le chef de l'Etat avait déclaré qu'il ne voyait pas l'utilité d'une institution dénommée Haut conseil national des réformes institutionnelles (HCNRI).
« Les réformes ont des endroits pour être discutées. Fayulu est un élu. En allant au parlement, il peut emmener ce projet. Nous sommes en démocratie. Nous avons aussi la possibilité de refuser ou d’accepter ses propositions. Je ne vois pas l’utilité. Dans mon message du 30 juin, j’ai parlé des réformes, sans dire si je vais l’accorder à un individu. Moi, je ne vois pas l’utilité d’une autre institution ».
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